S. m. (Histoire naturelle, Botanique) arbre du Japon, qui est une espèce de laurier qui donne du camphre, surtout par ses racines. Il est de l'épaisseur et de la hauteur de nos tilleuls. On en tire le camphre dans la province de Saxuma, et dans les îles de Gotto, où il croit uniquement, par la décoction des racines et du bois coupés en petits morceaux ; mais quoiqu'on le sublime ensuite, il est plus de quatre-vingt fois meilleur marché que celui de Bormeo, qui se tire des arbres par de simples incisions entre l'écorce et le bois. L'arbre japonais a peu de branches ; son écorce est dure et d'un gris obscur, mais celle des jeunes branches est gluante et s'enlève aisément. La moèlle en est dure et ligneuse ; le bois est naturellement blanc ; mais en se séchant, il prend une petite teinture de rouge. Quoique peu compacte, il a des fibres assez dures qui le rendent propre à faire des ouvrages de menuiserie, comme cabinets, boites, etc. mais à mesure que sa résine s'évapore, il devient raboteux. Les plus beaux cabinets du Japon sont faits de la racine de cet arbre, et de celle du fatz-no-ki. Les veines et les nuances de l'un et de l'autre ont beaucoup d'agrément.

Les feuilles du camphrier japonais tiennent à des pédicules assez longs, qui rougissent un peu après avoir été verts d'abord. Elles sont toujours seules, sans ordre, membraneuses, de forme tirant sur l'ovale, pointues à l'extrémité, ondées sur les bords, sans être dentelées, avec beaucoup de fibres d'une couleur plus pâle. Le dessus est d'un verd foncé, mais luisant ; le dessous a la couleur de l'herbe et la douceur de la soie. Le nerf qui est prominent des deux côtés, est d'un verd blanchâtre et jette ses rameaux en arc le long de la feuille. De ces rameaux, il en sort d'autres plus déliés. L'extrémité des fibres forme assez souvent de petits porreaux qui sont particuliers à cet arbre. Lorsqu'il est dans toute sa grandeur, il commence à pousser de petites fleurs, aux mois de Mai et de Juin. Elles naissent aux extrémités des petites branches sous les pédicules des feuilles ; et leurs propres pédicules sont d'un tiers plus courts que ceux des feuilles, forts, menus, divisés en petites branches, dont chacune porte une fleur blanche hexapétale avec neuf étamines ; trois au milieu, et les six autres disposées en rond autour des premières. A mesure que le calice augmente, la graine mûrit ; et dans sa maturité, elle est de la grosseur d'un pais, luisante, et d'un pourpre foncé. Sa figure est ronde, allongée comme une poire, avec une petite enveloppe de couleur tirant sur le pourpre, d'un goût de camphre giroflé. Elle renferme un noyau, de la grosseur d'un grain de poivre, dont l'écorce est d'un noir luisant, et qui se sépare en deux ; il est de nature huileuse, et d'un goût fade. Voyez Kaempfer, histoire du Japon.