sub. f. marjolina (Botanique) genre de plante qui ne diffère de l'origan qu'en ce que ses têtes sont plus rondes, plus courtes, et composées de quatre rangs de feuilles posées comme des écailles. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez PLANTE.

La marjolaine vulgaire, en anglais, the common sweet majoram, majorana vulgaris, de C. B. P. 224. de Tournefort J. R. H. 199. et de Ray Histoire 538. est la principale espèce de ce genre de plante, rempli de parties subtiles, actives, salines, aromatiques et huileuses.

Les racines de cette petite plante sont fort menues. Ses tiges sont hautes depuis 6 jusqu'à dix pouces, grêles, ligneuses, le plus souvent carrées, un peu velues, et un peu rougeâtres, partagées en plusieurs rameaux ; autour des rameaux poussent des feuilles opposées, de la figure de celles de l'origan vulgaire, mais plus petites, couvertes d'un duvet blanc, d'une odeur pénétrante, d'une saveur un peu âcre, un peu amère, aromatique et agréable.

Il nait autour du sommet de la tige des épics, ou petites têtes écailleuses, plus arrondies que dans l'origan, plus serrées et plus courtes, composées de quatre rangs de feuilles placées en manière d'écailles, et velus. D'entre ces feuilles sortent de très-petites fleurs blanchâtres, d'une seule pièce, en gueule, dont la lèvre supérieure est redressée, arrondie, échancrée, et l'intérieure divisée en trois segments.

Il s'élève du calice un pistil attaché à la partie postérieure de la fleur, en manière de clou, et comme accompagnée de quatre embryons, qui se changent ensuite en autant de petites graines arrondies, rousses, cachées dans une capsule, qui servait de calice à la fleur.

Cette plante vient en Espagne, en Italie, et dans les parties méridionales de la France. On la cultive beaucoup dans les jardins. On l'emploie en médecine et dans les aliments pour les rendre plus agréables. Enfin, les Chimistes tirent par la distillation de la marjolaine desséchée une huîle essentielle, d'une odeur très-vive, utîle dans les maladies des nerfs. Hoffman a remarqué, que si on rectifie cette huîle par une nouvelle distillation, elle laisse encore après elle beaucoup de lie résineuse. (D.J.)

MARJOLAINE, (Pharmacie et Matière médicale) on se sert indifféremment dans les boutiques de deux sortes de marjolaine ; savoir, la grande ou vulgaire, et la marjolaine à petites feuilles.

Les feuilles et les sommités fleuries de ces plantes, l'eau aromatique, et l'huîle essentielle qu'on en retire par la distillation, sont d'usage en médecine.

La marjolaine a toutes les propriétés communes aux plantes aromatiques de la classe des labiées de Tournefort ; elle est stomachique, cordiale, diaphorétique, emménagogue, nervine, tonique, apéritive, bechique, &c.

Celle-ci a été particulièrement recommandée dans l'enchifrenement et dans la perte de l'odorat. Artman prétend que cette plante a une vertu secrète contre cette dernière maladie. On a vanté encore la poudre des feuilles de marjolaine comme un excellent sternutatoire. On a attribué la même vertu à l'eau distillée, aussi-bien qu'à la décoction des feuilles. Cette eau est mise d'ailleurs au nombre des eaux céphaliques et nervines. On peut assurer avec autant de fondement, qu'elle possède la plupart des autres qualités que nous avons attribuées à la plante même, c'est-à-dire, à l'infusion des feuilles, ou des sommités.

L'huîle essentielle de marjolaine a une odeur très-vive et très-pénétrante ; elle a été fort louée comme très-bonne dans la paralysie et dans les maladies des nerfs, soit prise intérieurement à la dose de deux ou trois gouttes, sous la forme d'oleo-saccharum, soit en en frottant la nuque du cou, et l'épine du dos. Cette huîle entre dans la composition de la plupart des baumes apoplectiques, qui sont recommandés par différents auteurs.

Les fleurs et les sommités fleuries de marjolaine entrent dans un grand nombre de compositions officinales, dont les vertus sont analogues à celles que nous avons accordées à cette plante, et dont elle fait par conséquent un ingrédient utile.

L'huîle d'olive, dans laquelle on fait infuser des sommités fleuries de marjolaine, se charge réellement des parties véritablement actives de cette plante ; savoir, de son huîle essentielle, et de sa partie aromatique ; mais si l'on vient à cuire jusqu'à consommation de l'humidité, selon l'art, ces principes volatils et actifs se dissipent au moins en très-grande partie ; et la matière qui reste ne possède plus guère que les vertus de l'huîle d'olive altérée par la coction. Voyez HUILE. (b)