S. m. (Histoire naturelle, Botanique) corylus, genre de plante à fleur en chaton, composée de plusieurs petites feuilles attachées à un axe en forme d'écailles, sous lesquelles il y a beaucoup de sommets. Les embryons naissent sur le même arbre, mais séparés des fleurs : ils deviennent dans la suite une coque arrondie et osseuse ; cette coque est recouverte d'une enveloppe calleuse et frangée, et renferme une amande. Tournefort, Institut. rei herbar. Voyez PLANTE. (I)

NOISETTIER, corylus, petit arbre que l'on cultive à cause de son fruit. C'est l'espèce franche du coudrier qui vient dans les bois, et dont le naisettier ne diffère que par son fruit, qui est plus gros et de meilleur goût : ainsi pour la description et les faits généraux, voyez COUDRIER.

Il y a plusieurs espèces de naisettiers :

1°. Le naisettier franc ; les noisettes qu'il produit sont longues et plus grosses que les noisettes des bois.

2°. Le naisettier franc à fruit rouge et oblong.

3°. Le naisettier franc à fruit rouge et oblong, recouvert d'une pellicule blanche.

Ces trois espèces de noisettes sont celles qui réussissent le mieux dans le climat septentrional du royaume.

4°. Le naisettier à gros fruit rond, c'est l'aveline, qui ne mûrit bien que dans les pays chauds.

5°. Le naisettier à grappes, c'est une variété qui n'a d'autre mérite que la singularité d'avoir un pédicule plus long qui, au lieu de réunir les noisettes en un seul point, comme on les voit ordinairement, les rassemble en manière de grappe allongée.

6°. Le naisettier d'Espagne, c'est une espèce d'aveline fort grosse et anguleuse, mais qui n'est pas d'un goût si délicat que nos noisettes franches.

7°. Et le naisettier du Levant ; cet arbrisseau ne devient pas à beaucoup près si haut que les autres naisettiers ; à peine s'éleve-t-il à cinq ou six pieds : sa feuille est moins large, plus allongée, et extrêmement ridée, et sa naisette est la plus grosse de toutes ; mais ce n'est pas la meilleure. Ce naisettier est très-rare.

On pourrait multiplier les différentes sortes de naisettiers en semant leurs noisettes, qui produisent ordinairement la même espèce ; mais cette méthode est trop longue : les jeunes plants ne donnent du fruit qu'au bout de sept ans. On pourrait aussi les faire venir de boutures et de branches couchées : autre pratique minucieuse, dont on doit d'autant moins se servir, qu'il y a un moyen plus simple, plus court et plus aisé. Tous les naisettiers poussent du pied quantité de rejetons qui sont nuisibles et fort à charge ; parce qu'on doit les supprimer tous les ans, sans quoi ils feraient dépérir les maîtresses tiges, et attenueraient le fruit. On se sert de ces rejetons pour multiplier l'espèce, et on les détache avec le plus de racines qu'il est possible. Ils reprennent aisément à la transplantation, et donnent du fruit au bout de trois ou quatre ans. Tous les naisettiers sont très-robustes ; ils s'accommodent de toutes les expositions ; ils viennent dans tous les terrains : cependant ils se plaisent mieux dans les terres maigres, sablonneuses et humides, à l'exposition du nord, dans des lieux frais et à l'ombre. Mais il ne faut pas qu'ils soient dominés, ou trop serrés par d'autres arbres. Enfin on met ces arbres dans les places inutiles et dans les coins perdus des jardins fruitiers et des vergers. L'automne est le meilleur temps pour la transplantation des naisettiers, parce qu'ils entrent en seve dès la fin du mois de Janvier. Cependant on peut encore les transplanter de bonne heure au printemps. Ces arbres ne sont pas susceptibles d'une forme régulière ; il n'est même guère possible de les réduire à une seule tige ; et quand on en viendrait à bout à force de retrancher les rejetons qu'ils poussent du pied, l'arbre dépérirait bientôt par la quantité de fruit qu'il porte : on est donc obligé de laisser sur chaque pied trois ou quatre principales tiges, qu'on renouvelle dans leur dépérissement, par de jeunes rejetons qu'on laisse monter. Pour la qualité et les propriétés du fruit, voyez NOISETTE.