S. m. cydonia (Histoire naturelle, Botanique) genre de plante à fleur en rose ; le calice devient un fruit charnu semblable à une poire, divisé en cinq loges dans lesquelles il y a des semences oblongues et calleuses. Tournefort, inst. rei herb. Voyez PLANTE. (I)

Le coignassier est un petit arbre que l'on met au rang des arbres fruitiers, mais dont la plus grande utilité est de servir de sujet pour la greffe. Le tronc du coignassier qui est court, tortu, noueux, se divise en plusieurs branches chargées de rameaux confus, qui s'inclinent et s'étendent plus qu'ils ne s'élèvent. Son écorce ne devient point gersée et raboteuse avec l'âge ; elle se détache successivement, et tombe par morceaux. Sa fleur assez grande et de couleur de chair, parait à la fin d'Avril. Son fruit, fort gros dans quelques espèces, est d'une belle couleur jaune lorsqu'il est mûr ; mais alors d'une odeur forte et fétide, qui jointe à ce qu'il n'est pas bon à manger crud, le rend peu recommandable, à moins qu'il n'ait passé par les mains du confiseur. Aussi ne fait-on nul cas de cet arbre dans les jardins fruitiers : loin d'y avoir aucune place marquée, ce n'est qu'en sous-ordre qu'il s'y trouve, pour servir à l'éducation de quelques arbres qui lui sont analogues pour l'opération de la greffe. C'est surtout un excellent sujet pour greffer le poirier, qu'il rabaisse généralement, qu'il perfectionne dans la plupart des espèces, et auquel il fait porter promptement des fruits plus gros, plus beaux, plus précoces, plus abondants, et de meilleur gout, que quand le poirier est greffé sur des sujets de son espèce. C'est la seule raison qui engage à cultiver le coignassier, que l'on peut multiplier de rejetons qui se trouvent ordinairement au pied des vieux arbres, de branche couchée, de bouture, de semence, et par le moyen de la greffe. Mais pour gagner du temps et avoir de meilleurs plants, il y a du choix à faire sur ces différentes méthodes.

La meilleure n'est pas de se servir des rejetons ; outre qu'on aurait de la peine à rassembler de cette façon tout ce qu'il en faudrait pour fournir une pépinière, c'est que ces rejetons sont mal enracinés.

La branche couchée fait un bon plant ; mais comme elle occasionne un double travail qui est la transplantation, on doit lui préférer le moyen suivant qui est plus simple.

La bouture est le meilleur expédient pour avoir les sujets les plus propres à être greffés, et se les procurer plus promptement. Sur la façon de faire ces boutures et de les élever, voyez PEPINIERE.

La semence produirait des plants excellents, si ce n'était la voie la plus longue ; aussi est-elle la moins usitée.

La greffe pourrait servir à perfectionner le fruit du coignassier ; mais on prend rarement ce soin, dont les coings ne valent pas la peine : cependant il y a d'autres faits intéressants sur cette greffe. On peut greffer le coignassier sur le poirier qui donne plus de grosseur aux coings ; sur l'aubepin qui se soutient mieux dans un mauvais terrain, mais c'est aux dépens du fruit qui en est plus petit ; sur le pommier où je ne l'ai Ve réussir que bien rarement, et sur le cormier dont je n'ai pour garant que le témoignage de Bradley. Le coignassier peut aussi servir de sujet pour greffer le poirier, qui y réussit parfaitement, surtout les poires d'été et d'automne ; l'azerolier, pour lui faire porter plutôt des fruits, les avoir plus gros et plus abondants ; le nefflier, pour le tenir plus bas ; le pommier, pour en accélérer et augmenter le rapport, mais il y réussit difficilement ; l'aubepin, surtout l'espèce à fleur double, pour lui faire donner de plus belles fleurs ; et sur le cormier, au rapport d'Evelyn, qui est le seul dont je puisse m'appuyer. L'écusson à oeil dormant est la sorte de greffe qui réussit le mieux sur le coignassier.

Cet arbre se plait dans les lieux frais et humides ; dans les coteaux, qui sont surtout la position qu'il aime le mieux ; dans les terres douces et noirâtres, plutôt mêlées de sable qu'argilleuses : mais il craint les terrains secs et legers, maigres et trop superficiels, où il jaunit et dépérit bientôt, à moins pourtant qu'il n'y ait deux ou trois pieds de profondeur. Le coignassier souffre aisément la transplantation, n'exige d'autre taille que le retranchement des branches chiffonnes et gourmandes, et il ne lui faut qu'une culture toute ordinaire. On ne fait presqu'aucun usage de son bois, qui étant néanmoins compact, assez dur, et sans aubier, pourrait être employé à la menuiserie s'il avait plus de volume. Son fruit, dont on fait peu de cas, a plus de beauté que de qualité. Voyez COING.

On connait six espèces de coignassier, dont aucune n'est intéressante par aucun agrément qu'on en puisse tirer.

Le coignassier sauvage : sa seve est aussi revêche que son fruit ; c'est la moindre espèce à tous égards.

Le coignassier à fruit long : il donne de beaux fruits d'une forme ressemblante à celle d'une poire de bon-chrétien : c'est l'une des meilleures espèces, et celle dont on fait le plus d'usage pour la greffe du poirier.

Le coignassier à fruit rond : nos anciens jardiniers l'appelaient coigner, pour le distinguer de l'espèce précédente dont il diffère en ce que l'arbre qui est d'abord plus petit, a les branches confuses et plus menues ; l'écorce d'un gris plus blanchâtre ; la feuille moins grande, le fruit rond, sujet à couler, plus petit et plus pierreux : c'est seulement sur cette espèce qu'on voit réussir quelquefois la greffe du pommier.

Le coignassier à petit fruit très-âpre, le coignassier à fruit doux : ces deux espèces sont rares ; l'une est aussi méprisable que l'autre est à désirer ; mais on ne les connait encore que par les nomenclatures de Botanique.

Le coignassier de Portugal ; c'est la plus belle espèce et la plus propre à faire réussir la greffe du poirier, et à perfectionner son fruit. Cet arbre est plus grand ; ses rameaux plus droits, plus forts, et moins confus ; sa feuille plus grande, plus cotonneuse en-dessous, et d'un verd moins jaunâtre en-dessus ; son fruit plus précoce, plus gros et plus tendre que dans toutes les autres espèces de coignassiers. Ce fruit est long, menu aux deux extrémités, et le meilleur de tous à confire ; mais il est fort sujet à la coulure. (c)