(Histoire naturelle, Botanique) racine médicinale du Brésil ; c'est la caapeba de Pison, butua, overo brutua Zanoni, butua lusitanica de Geoffroi ; convolvulus brasilianus, flore octopetalo, monacoceus de Ray, hist. II. 1331, &c.

C'est une racine ligneuse, dure, tortueuse, brune au-dehors, rude, toute sillonnée dans sa longueur et dans sa circonférence, comme la racine du thyméléa, d'un jaune obscur intérieurement, comme entrelacée de plusieurs fibres ligneuses ; de manière qu'étant coupée transversalement, elle représente plusieurs cercles concentriques, coupés de beaucoup de rayons qui vont du centre à la circonférence ; elle est sans odeur, un peu amère, d'une saveur douce, à-peu-près semblable à celle de la reglisse, de la grosseur du doigt et quelquefois du bras d'un enfant.

Les Portugais nous apportent cette racine du Brésil, et ils disent que cette plante est une espèce de vigne sauvage. Ils la vantent comme stomachique, cordiale, alexipharmaque, et même comme une panacée ; mais elle a de grandes vertus diurétiques, et elle convient dans plusieurs cas de coliques néphrétiques, et de suppression d'urine ; quand ces maladies viennent d'une lymphe muqueuse, qui engage les couloirs des reins, ou même d'un amas de grains de sable, unis en une masse par une viscosité qui se durcit avec le temps et forme le calcul, alors la racine pareira-brava, en atténuant et dissolvant cette mucosité, ouvre un chemin libre aux urines, sépare les grains de sable et les fait sortir avec les urines. Comme cette racine a la vertu de dissoudre la sérosité visqueuse et tenace, on ne saurait douter qu'elle ne convienne dans les autres maladies qui naissent du même vice de sérosité, par exemple dans l'asthme humoral causé par une pituite gluante.

La manière de s'en servir est de la couper par petits morceaux, d'en faire bouillir deux ou trois drachmes dans deux ou trois chopines d'eau, qu'on réduit à une ; on en fait prendre au malade attaqué de difficulté d'urine un verre de demi-heure en demi-heure dans un bain chaud, après des préparations de clystères et quelquefois de saignées ; on ajoute à sa décoction une petite quantité de syrop des cinq racines apéritives ; cette décoction est encore excellente dans les coliques hépatiques, qui procedent d'une obstruction à l'orifice de la vésicule du fiel ; on en prend un verre de deux en deux heures ; enfin on ordonne utilement la même racine, mêlée avec le baume de copahu dans la gonorrhée après les autres remèdes convenables.

Sa dose est jusqu'à demi drachme en substance, et demi-once en infusion ; il n'en faut pas donner une trop grande dose, parce qu'elle exciterait de l'ardeur dans les reins, et pourrait y causer de l'inflammation.

Geoffroi parle d'une autre espèce de pareira, qu'il nomme butua blanc ; c'est la pareirae species secunda de Lockn. Sched. 32. On reçoit aussi cette espèce de pareira du Brésil ; c'est une racine dure, couverte d'une écorce plus molle que la précédente, spongieuse, de couleur de chair, ligneuse intérieurement, jaune comme la reglisse, d'un goût un peu amer ; ses vertus passent pour être les mêmes, mais plus faible que celle du butua brun.

M. Amelot, conseiller d'état, est le premier qui ait apporté la pareira en France au retour de son ambassade de Portugal en 1688, comme M. Nicot, ambassadeur dans le même royaume, fut le premier qui nous envoya le tabac, plante fétide et ammoniacale, qui n'a eu que trop de succès. (D.J.)