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Catégorie parente: Histoire naturelle
Catégorie : Botanique
(Littérature et Botanique) nous traduisons le mot zéa, des anciens, par épeautre, espèce de froment qui a une enveloppe dont il est fort difficîle de le séparer, même en le battant ; mais dans les écrits des anciens grecs, le mot zéa est quelquefois employé pour le libanotès, qui comme on sait est une espèce de laserpitium. On ne peut concevoir qu'on ait confondu ensemble sous un même nom, deux choses aussi différentes qu'un grain semblable au froment, avec une grande et belle plante ombellifère ; et cependant c'est une faute qui a été commune aux Grecs et aux Romains. Il y a plus, c'est que le mot zéa pris pour une espèce de froment dans Dioscoride et Théophraste, n'est point le même grain dans Athénée, car ce dernier nous dit que le pain fait de zéa est le plus pesant et le plus difficîle à digérer qu'il y ait ; il ajoute qu'on ne peut cultiver ce grain que dans les pays froids du nord, où l'on en fait du pain noirâtre, pesant et mal-sain ; ainsi le zéa d'Athénée parait être du seigle. Théophraste au contraire, en parlant du zéa, dit qu'il donne un pain plus blanc et plus léger qu'aucun autre froment. Il faut avouer qu'en général les anciens sont très-confus et très-peu d'accord ensemble dans les détails qu'ils nous ont laissés sur les divers grains dont on fait le pain ; mais peut-être qu'à notre tour nous ne sommes pas plus exacts qu'ils l'ont été. (D.J.)