ou BOUIS, s. m. buxus (Histoire naturelle, Botanique) genre de plante dont les fleurs n'ont point de pétales ; ces fleurs sont composées de plusieurs étamines qui sortent du fond d'un calice composé de feuilles. Ce fond du calice est ordinairement carré : les embryons naissent séparément des fleurs, et deviennent dans la suite des fruits ressemblant en quelque façon à une marmite renversée. Ces fruits s'ouvrent en trois parties par la pointe ; ils sont divisés en trois loges, et renferment des semences revêtues d'une capsule élastique. Tournefort, Inst. rei. herb. Voyez PLANTE. (I)

Le buxus offic. pousse des feuilles qui sont amères, et rougissent le papier bleu ; on tire de son bois un esprit acide, et une huîle fétide.

Quercetan estime fort cette huîle contre l'épilepsie, les vapeurs et le mal de dents ; rectifiée et circulée ensuite avec un tiers de bon esprit de vin, elle est adoucissante et apéritive ; on en fait prendre quinze ou vingt gouttes avec du sucre, ou de la poudre de réglisse ; on met cette huîle rectifiée avec du beurre, pour en frotter le cancer ; on en fait un liniment avec l'huîle de mille-pertuis, contre les rhumatismes et la goutte.

Ettmuller et plusieurs autres auteurs soutiennent que l'on peut substituer le buis au gaiac ; le bois de genièvre au sassafras, et les racines de bardane et de benoite à la squine et à la salse-pareille. Tournefort, Histoire plant.

BUIS EPINEUX, lycium buxi foliis, C. B. P. 478. Cette plante vient dans les pays chauds ; on employait autrefois en médecine le rob ou le suc épaissi des feuilles et des branches dont Dioscoride donne la préparation ; mais on ne s'en sert plus : le vrai lycium est inconnu aujourd'hui. Le lycium qu'on trouve dans les boutiques, est fait, à ce que dit Schroder, avec les baies du periclimenum ou chevre-feuille : d'autres le préparent avec le fruit du ligustrum ou troêne : d'autres enfin avec des prunes sauvages. C. Bauhin observe qu'il vaut mieux leur substituer l'oxyacantha ou le rhamnus.

On donne aussi le nom de lycium à différentes espèces de rhamnus ou nerprun.

Lycium Indien, voyez ACACIA.

Dioscoride étend bien loin les vertus du vrai lycium : mais il est à penser qu'il faut beaucoup en rabattre ; ce qui est fort indifférent, puisqu'il n'est plus d'usage. (N)

BUIS, (Jardinage) il est des plus employés dans les jardins. Il y en a de deux espèces : celui qui est nain, et qui a les feuilles comme le myrte, sert à former la broderie des parterres et les bordures des plates-bandes ; la seconde est le buis de bois, qui s'élevant bien plus haut, sert à former des palissades : son bois est jaunâtre, d'une odeur forte, et si dur qu'on l'emploie à faire des peignes, des boules, et autres ouvrages. On les multiplie de graine et de bouture.

Il y a encore le buis panaché, dont la feuille est beaucoup plus belle que celle des autres. (K)

Le buis est un bois jaune et fort dur, dont on fait un grand usage dans différents arts, soit qu'on l'emploie comme la matière sur laquelle l'artiste doit opérer, ou seulement comme une matière propre à faire différents outils.

BUIS, subst. masculin, outil de Cordonnier, est un morceau de ce bois de quatre à cinq pouces de longueur, et d'environ un pouce d'équarrissage, et dont les angles sont un peu abattus dans la partie du milieu, pour ne point blesser la main de l'ouvrier. Les deux extrémités de ce morceau de bois sont des espèces de languettes ou entailles de différentes largeur et hauteur. Il sert à lisser les bords des semelles après que le tranchet leur a donné la forme qu'elles doivent avoir. Pour cela on applique une des faces latérales de la languette, contre le dessous de la semelle dont on veut lisser l'épaisseur, par conséquent l'une des bases de l'outil est appliquée sur cette épaisseur, sur laquelle on frotte en appuyant fortement, jusqu'à ce qu'elle ait pris un beau poli. Cette façon est une des dernières que l'on donne à l'ouvrage.

Voyez CORDONNIER, et la fig. 5. Pl. du Cordonnier-bottier.

BUIS ou le BUY, (Géographie) petite ville de France, dans le bas Dauphiné, dans un district qu'on nomme le bailliage du Buis, sur la rivière d'Ouvese.