S. f. cassia (Histoire naturelle, Botanique et Matière médicale) genre de plante dont la fleur est le plus souvent composée de cinq feuilles disposées en rond ; le pistil devient dans la suite une silique cylindrique ou aplatie, divisée en plusieurs loges par des cloisons transversales, ensuite d'une sorte de moèlle noirâtre pour l'ordinaire ; cette silique renferme des semences arrondies et noires. Tournefort, instit. rei. herb. Voyez PLANTE. (I)

* La casse solutive est une espèce de gousse différente de la casse syrinx aromatique des Grecs, et de la casse ligneuse des modernes. Les Arabes ont connu les premiers les propriétés de la casse solutive : c'est un fruit exotique, qu'on reconnoitra à la description qui précède. Il y en a de deux sortes dans les boutiques ; l'une qui vient d'Egypte, et qu'on appelle casse orientale ; et l'autre qui vient d'Amérique, et qu'on appelle casse occidentale : celle-ci n'est pas la meilleure ; son écorce est plus épaisse, plus rude et plus ridée, et sa moèlle acre et desagréable au goût : il faut lui préférer l'orientale et prendre les gousses de celle-ci, qui sont pesantes, nouvelles, et pleines, dont les graines ne raisonnent pas au-dedans, et qui a la moèlle grasse, douce, et d'un noir vif ; c'est la seule partie dont on fasse usage : on la tire de la gousse, on la passe par un tamis, et on l'appelle fleur de casse ou casse mondée. L'arbre qui la produit s'appelle cassia fistula alexandrina.

Le père Plumier dit que cet arbre ressemble assez à notre noyer, quant à l'ordre de ses feuilles, et à l'arrangement de ses branches ; qu'il a l'écorce du tronc plus fine, plus polie, d'un gris cendré en-dehors, et de couleur de chair en-dedans ; que son bois est dur, noirâtre intérieurement, et environné d'un aubier pâle ; que les feuilles disposées deux à deux sur des côtes menues, vertes, longues d'environ un pied et demi, et plus grosses à leur origine, ont à peu-près la forme, la couleur, et la consistance de celles du noyer ; qu'il y a souvent cinq ou six conjugaisons de feuilles sur chaque côte, et sans que cela empêche qu'elles soient terminées par une seule feuille ; que ces feuilles sont plus unies en-dessus, à cause de la petitesse de leurs nervures ; qu'elles ont à-peu-près la figure d'un fer de lance de quatre à cinq pouces de long sur deux de large ; qu'elles ont la pointe aiguë, et la base arrondie ; que proche des côtes il sort trois ou quatre pédicules un peu plus longs, chargés de fleurs ; que chaque fleur a son pédicule long d'environ deux pouces, son calice concave, et formé de cinq petites feuilles presqu'ovales, d'un verd jaunâtre, et de la grandeur au plus de la moitié de l'ongle ; qu'il part de ce calice cinq pétales placés en rond, d'un beau jaune, creusés et arrondis en cuillière ; que des cinq il y en a deux un peu plus grands que les autres ; qu'aucun n'excède la grandeur d'un pouce, qu'ils sont veinés dans toute leur étendue ; qu'il s'élève aussi du calice dix petites étamines, d'un jaune pâle, inégales, trois recourbées, et les autres droites ; qu'on voit au milieu d'elles un pistil long, cylindrique, verdâtre, et recourbé en crochet ; que ce pistil dégénere en une gousse cylindrique droite, longue d'un pied et demi, et d'un peu moins d'un pouce d'épaisseur ; d'une substance ligneuse et mince, couverte d'une pellicule d'un noir châtain, ridée transversalement, excepté du côté du ventre et du dos, portant sur toute sa longueur une côte saillante, lisse et unie, divisée en plusieurs petites cellules séparées par des lames minces, ligneuses, orbiculaires, parallèles, et couvertes d'une pulpe moèlleuse, douce, blanchâtre, jaune ensuite, puis noire ; que chaque cellule contient une graine dure, arrondie, plate, à-peu-près en cœur, d'une couleur voisine du châtain, et attachée par un fil délié aux parois de chaque cellule ; que l'arbre fleurit en Mai et en Avril dans les îles de l'Amérique et qu'il est sans feuilles quand il est en fleur.

On confit des bâtons de cette casse, quand ils sont encore jeunes et tendres ; on les appelle cannificium, cannefice. On en mange quand on veut se lâcher le ventre.

La moèlle mondée s'aigrit quand on la garde : elle contient beaucoup de phlegme, de sel essentiel, et d'huîle : elle purge doucement les humeurs bilieuses, et échauffe peu ; mais elle est venteuse, et donne des vapeurs à ceux qui y sont sujets. Pour lui ôter cette qualité, on l'atténue avec le sel végétal ou autre, et on la fait bouillir légèrement : la dose est depuis demi-once jusqu'à une once et demie. Le quarteron en bâton équivaut à l'once en moèlle. Geoffroy, Mat. med.

Préparations de casse officinale. L'extrait de casse se fait en passant la moèlle à-travers un tamis : après l'avoir dissous dans une liqueur convenable, on l'aromatise avec la fleur d'orange, le sucre, l'anis, le fenouil ; on le fait évaporer pour lui donner la consistance de bol, et l'on en donne dix gros.

La préparation appelée diacassia cum manna, quoique de peu d'usage, a son utilité en plusieurs cas.

Pour la faire, prenez prunes de damas deux onces ; fleurs de violette, une poignée et demie ; eau de fontaine, une livre et demie : faites bouillir le tout jusqu'à diminution de moitié, et dissolvez dans la colature, de la pulpe de casse, six onces ; du sirop violat, huit onces ; de la pulpe de tamarin, une once ; de sucre candi, une once et demie ; de la meilleure manne, deux onces : faites du tout un électuaire.

L'extrait de casse avec les feuilles de séné se prépare de la manière suivante.

Prenez du diacassia cum manna, deux livres ; feuilles de séné pulvérisées, deux onces ; semence de carvi, une once ; sirop violat, quantité suffisante : faites un électuaire.

La pulpe de casse s'emploie aussi à l'extérieur dans les cataplasmes résolutifs et émolliens. Quincy, Pharmacop.

La casse du Bresil est une gousse plus courte que celle de la casse d'Egypte, un peu plus aplatie, et très-dure. L'arbre qui la porte s'appelle cassia fistula brasiliana : il est grand et beau ; son tronc est droit, lisse, et cendré ; il étend ses branches au loin ; il est couvert de feuilles portées sur une côte de neuf pouces, et attachées à de petites queues fort courtes : elles sont d'un verd clair, velues, un peu inclinées, traversées longitudinalement d'une nervure rougeâtre, et transversalement de plusieurs autres qui s'étendent des deux côtés, se recourbant vers leurs extrémités, et se réunissant au bord de la feuille. Les fleurs naissent de l'aisselle des feuilles ; elles sont disposées en forme d'épi sur des pédicules qui ont près d'une palme et demi de long, chaque fleur a son pédicule propre, faible, velu, long d'un pouce. Les boutons de ces fleurs ressemblent à la capre, et les fleurs épanouies sont plus petites que celles de la casse ordinaire : elles ont cinq pétales de couleur de chair ; le milieu en est occupé par dix étamines recourbées, garnies de longs sommets ; les trois inférieures en sont une fois plus longues que les supérieures : il se trouve parmi elles un style en croissant, long et velu ; ce style dégénere en une gousse verte, puis noire, ensuite brune, pendante quand elle est mûre, longue d'environ deux pieds, épaisse de cinq doigts, un peu courbée, bordée d'un côté et dans toute sa longueur de deux côtes, et de l'autre, d'une seule côte qu'on prendrait pour une corde collée sous l'écorce. L'écorce en est rude en-dehors ; ligneuse, et blanche en-dedans ; elle est si ferme qu'on ne la peut casser qu'avec le marteau ; l'intérieur en est séparé en loges, chacune de deux lignes ou environ d'épaisseur, et contenant une graine de la grandeur et figure d'une amande, d'un blanc jaunâtre, luisante, lisse, dure, et divisée d'un côté dans toute sa longueur par une ligne roussâtre, dont l'intérieur est blanc ; et d'une substance de corne. Outre cela chaque cellule renferme une pulpe gluante, brune ou noirâtre, pareille à la casse ordinaire, mais amère et desagréable : cette pulpe est très-purgative, au jugement de Lobel et de Tournefort. Geoff. Mat. med.

La casse en bois, cassia lignea offic. est une écorce roulée en tuyau, tout à fait ressemblante par l'extérieur à la canelle, dont elle a la couleur, l'odeur et le gout, et dépouillée comme elle de sa pellicule extérieure. On la distingue de la canelle par la faiblesse de son goût aromatique, et par une glutinosité qu'on lui trouve en la mâchant : elle est tantôt jaune, tantôt jaune rougeâtre ; la meilleure est celle qui décele les qualités les plus voisines de la canelle. L'arbre qui la donne s'appelle cinnamomum, ou cannelle malarialogie et javanais : c'est la même espèce de plante que celle qui donne la canelle de Ceylan. On fait peu d'usage de cette casse. Geoffroy présume qu'elle a été connue des anciens. Elle passe pour alexipharmaque et stomachique. On la préfère à la canelle quand il s'agit de resserrer. On la conseille dans l'asthme, la toux, les diarrhées, et les dyssenteries. On l'emploie dans la thériaque, le mithriaque, etc.

La casse giroflée, cassia caryophillata off. est aussi une écorce comme la canelle, dont l'odeur de girofle devient si vive et si forte, que la langue en est affectée comme d'un caustique leger ; du reste elle ressemble à la canelle : c'est l'arbre appelé caninga qui la donne : il est grand et haut ; son tronc est gros et brun ; ses feuilles, semblables par la forme à celles du canellier, sont plus grandes : il est commun dans l'île de Cuba, et dans les contrées méridionales de la Guyane. On attribue à l'écorce les propriétés du girofle, auquel on la substitue dans les assaisonnements. Geoffroy prétend que les anciens Grecs et Arabes ne l'ont point connue. On la croit stomachique et alexipharmaque ; mais dans un degré fort au-dessous du clou de girofle. Geoff. Mat. med.

* CASSE, s. m. (Métallurgie) on donne ce nom en général en plusieurs endroits à une grande poêle : mais il désigne particulièrement à Sainte-Marie aux mines, et en différentes autres usines où l'on travaille les mines de cuivre, de plomb, et d'argent, une cavité préparée au-dehors des fourneaux d'affinage, dans laquelle le métal se rend au sortir du fourneau, par un tour pratiqué à sa partie inférieure. Voyez CUIVRE.

Les Orfèvres et les Monnoyeurs donnent aussi le nom de casse à un vaisseau fait de cendres de lessive et d'os de mouton calcinés, dont ils se servent dans l'affinage de l'or et de l'argent, ou lorsqu'il s'agit d'asseoir le cuivre en bain.

CASSE des Rubaniers, espèce de peigne qui se fait de la manière suivante. On prend un morceau de corne long de quatre jusqu'à six pouces, large de cinq à six lignes, assez épais pour être coupé en deux ; ce morceau de corne se refend dans toute son épaisseur, mais non pas dans toute sa largeur, et cela à peu-près comme les Tabletiers refendent leurs peignes ; il est ensuite scié en deux dans son épaisseur, ce qui donne deux parties dont les dentures sont parfaitement égales ; l'une forme le haut de la casse ; et l'autre le bas : ces deux morceaux sont ensuite assemblés à queue d'aronde avec deux morceaux de bois de pareille épaisseur, et arrêtés et fixés ensemble par les angles avec de la petite ficelle : ainsi voilà un carré dont toutes les dentures sont remplies chacune d'une dent d'acier qui trouve sa place en-haut et en-bas dans chacun des interstices de cette denture. Quand toutes les dents sont ainsi placées, on couche sur le devant de la denture et à plat une de ces mêmes dents, que l'on lie par les bouts ; par ce moyen toutes les dents sont tenues dans leur situation : on garnit le dessus et le dessous d'une bande de papier ou de carton, pour empêcher les dents de s'échapper par les ouvertures des morceaux de corne. La casse sert ainsi de peigne dans les forts ouvrages, où les dents de canne seraient trop faibles, et ne résisteraient pas.

* CASSES, s. f. (Commerce) c'est ainsi qu'on appelle des mousselines ou des toiles de coton blanches et fines, qui viennent des Indes orientales, mais surtout de Bengale : c'est pour cette raison qu'on les appelle casses bengales. Elles ont seize aunes de long, sur huit de large.