ou CRÊTE MARINE, s. f. (Botanique) Ses feuilles sont étroites, mais plus larges et plus courtes que celles du fenouil ; charnues, subdivisées trois à trois, et salées. Sa tige est cannelée, et verte comme un porreau ; elle a les fleurs jaunes, et ramassées en parasol. Sa graine ressemble à celle du fenouil, elle est seulement plus grande. Le goût en est agréable, piquant et aromatique. C'est une espèce de pourpier de mer : le verd de sa tige Ve s'éclaircissant à mesure qu'elle croit. Elle meurt tous les ans au commencement de l'hiver, et renait au printemps vers le commencement de Juillet. Les riverains la cueillent et la vendent pour être salée et servir aux salades d'hiver. Il faut la saler avec un vinaigre faible et un peu de sel. Lorsqu'elle a resté environ un mois dans cette première saumure, on la transvase, soit dans des barrils ou des pots de terre, où l'on met de nouveau vinaigre plus fort. Le vinaigre blanc de la Rochelle est celui qui y convient le mieux. On ajoute au sel du gros poivre, des clous de gerofle, quelques feuilles de laurier, et même un peu d'écorce de citron.

La crête marine croit au bord des marais, et sur les bancs de terre que la marée couvre journellement ; celle-ci est la plus tendre et la meilleure : celle que l'eau de mer mouille plus rarement, est seche et dure : des femmes, des filles et des enfants en font ordinairement la cueillette, qu'ils portent par sacs et paniers dans les villes voisines : il n'en croit pas sur les sables purs. Cette cueillette est libre et permise à tout le monde.