S. m. aquifolium, (Botanique) genre de plante dont la fleur est ordinairement monopétale, découpée en rosette ; il sort du calice un pistil qui est attaché comme un clou au pied de la fleur, et qui devient dans la suite un fruit mou, ou une baie remplie d'osselets convexes d'un côté, et plats de l'autre. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez PLANTE. (I)

HOUX, aquifolium, (Histoire naturelle Botanique et Jardinag.) arbrisseau toujours verd, qui croit naturellement dans les climats tempérés de l'Europe ; quelquefois il prend la hauteur d'un arbre, quand il se trouve dans un terrain favorable, et qu'on lui laisse le temps de s'élever ; mais ordinairement il reste en sous-ordre, parce que les autres arbres le gagnent de vitesse et le couvrent. Son écorce est verte sur les jeunes branches, et de couleur de cendre sur le vieux bois ; ses feuilles de la grandeur de celles du laurier-franc pour le moins, sont d'un verd brun des plus brillans, mais elles sont garnies de piquans fort vifs, et chaque pointe occasionne des recourbures, soit en dessus, soit en dessous de la feuille ; au lieu que les feuilles qui n'ont point de piquans sont plates et unies. Le houx donne au mois de Mai des fleurs blanches d'une assez jolie apparence : les fruits qui leur succedent, sont des baies molles, rondes et rouges, d'un goût douçâtre et fade ; ces baies, quoiqu'en maturité dès le mois de Septembre, restent sur l'arbrisseau pendant presque tout l'hiver.

Le houx vient sur les pentes des montagnes, dans les gorges serrées et exposées au Nord, parmi les pierres et les rochers, dans les terrains graveleux, dans les lieux incultes, ombragés et exposés au froid : il se plait, surtout dans un terrain frais, léger et stérile, à l'ombre des autres arbres, et dans le voisinage des petites sources qui suintent à-travers les terres. Mais on le trouve rarement dans les plaines, il se refuse aux terres fortes, et le fumier lui est pernicieux.

Cet arbrisseau peut se multiplier de trois façons : en semant les graines, en couchant les branches, et par la greffe : le premier moyen est fort long, le second est fort incertain, et le dernier ne sert qu'à la multiplication des variétés du houx, qui sont panachées. Le parti le plus court et le plus sur, c'est de prendre dans les bois de jeunes plants, et de les transplanter avec les précautions dont il sera parlé ci-après. Mais si on veut faire des semis de houx, soit pour former des haies ou en faire une pepinière, il faudra faire cueillir la graine le plus tard que l'on pourra, c'est-à-dire aux mois de Novembre ou Décembre, avant qu'elle soit tombée, ou qu'elle ait été enlevée par les oiseaux : et comme on doit s'attendre qu'elle ne levera qu'au second printemps, quand même on la semerait tout de suite, il y a un autre parti à prendre, qui est de mettre cette graine dans du sable, et de la tenir pendant un an dans un lieu sec : cela dispense d'occuper inutilement un terrain qui se trouve en meilleure culture, lorsque les graines lèvent peu de temps après qu'elles ont été semées. On les semera quand on voudra dans le cours de la première année, et on pourra même attendre jusqu'au mois de Mars de l'année suivante, cela sera à peu-près égal. Nul autre soin que de choisir un terrain meuble et léger. Cependant au moyen de quelques précautions, on peut venir à bout de faire lever ces graines dès la première année. Bradley, auteur anglais, propose deux moyens, l'un est de mettre en tas les baies du houx aussi-tôt qu'on les aura cueillies, et de les laisser suer, fermenter et se dessécher ainsi, sans y toucher jusqu'au printemps. Alors il se trouvera que les graines seront dénuées de leur pulpe, et même qu'elles auront germé : si on les seme dans ce temps, elles leveront au bout d'un mois. L'autre moyen que le même auteur dit lui avoir été communiqué par le célèbre Newton, est de méler un boisseau de son avec pareille quantité de graines de houx, de bien humecter le tout avec de l'eau de pluie ou d'étang, de laisser cette préparation pendant dix jours sans la remuer, mais d'avoir soin de l'arroser de temps en temps avec de l'eau chaude, chaque fois que l'on s'aperçoit qu'elle commence à sécher. La chaleur du son fera fermenter les graines, et les disposera à la végétation, en sorte qu'on pourra les semer au bout d'un mois ou six semaines. On peut semer cette graine à plein champ, ou en rayon ; cette dernière pratique est plus commode pour la culture. Les jeunes plants s'éleveront à un pouce la première année ; à trois ans ils auront quatre pouces, et seront propres à être transplantés en pepinière : à cinq ans ils fleuriront, et donneront des graines : c'est alors qu'ils seront en état d'être greffés ou transplantés à demeure. Le houx croit très-lentement dans les commencements ; mais quand une fois il a fait de bonnes racines, il pousse vigoureusement, et on est bien dédommagé de l'attente, par l'épaisseur, la force et la hauteur qu'il prend. Une haie de houx peut s'élever à seize pieds en vingt ans. Bradley, que j'ai déjà cité, rapporte qu'il s'est trouvé des houx en Angleterre qui avaient plus de soixante pieds de haut ; ce qu'il y a de sur, on en a Ve en France qui avaient trois pieds de tour sur trente d'élévation.

La transplantation sera ici le point essentiel : comme il faut beaucoup de temps pour élever le houx de semence, il est d'usage d'en tirer des plants de bois pour accélérer. Tous les plants que l'on prend dans les bois sont défectueux, parce qu'ils manquent de racines : les arbres toujours verts d'ailleurs, reprennent plus difficilement que ceux qui quittent leurs feuilles ; enfin le houx, qui aime l'ombre et le frais, craint le changement et la culture. Il faut donc des précautions pour le transplanter avec succès ; les plants que l'on pourrait détacher des vieux troncs sont les moins convenables : il faut choisir les jeunes plants uniques et séparés, qui soient au plus de la grosseur d'un petit doigt ; il faut les transplanter d'abord dans une terre fraiche et légère, contre un mur exposé au Nord ; cette opération doit se faire au commencement d'Avril, par un temps sombre et humide, il faudra rabattre la tige à un pied de terre, et chicotter les branches qui pourraient y rester, ensuite les arroser abondamment, et les couvrir de paille, qu'il ne faudra ôter que lorsque les plants commenceront à pousser. Deux ans après ils auront fait de nouvelles racines, et on pourra les greffer ou les transplanter à demeure. On peut aussi réussir à la transplantation des houx qui sont dans leur force ; mais le seul moyen d'en venir à bout, c'est de les enlever avec la motte de terre ; et comme il arrive rarement que cette opération puisse se faire aisément dans les saisons qui sont propres à la transplantation, on prend le parti de faire enlever ces arbrisseaux au fort de l'hiver, dans le temps des grandes gelées : par ce moyen on conserve une bonne quantité de terre à leur pied, et il y a lieu de se flatter d'un bon succès. Cependant si l'on s'aperçoit au mois de Mars suivant que ces plants, loin de pousser, ont les feuilles fannées, et qu'ils se dessechent, il faudra les couper jusqu'au pied, et la plupart repousseront vigoureusement. On peut prendre encore une plus grande précaution, en choisissant dans le bois un an avant la transplantation, les houx que l'on veut se procurer ; on fait fouiller la terre tout-autour, en ne conservant que la motte avec laquelle on pourra les cultiver : ce travail force les arbrisseaux à faire de nouvelles racines, et à se garnir de chevelu ; et dans le temps des gelées il est plus facîle de les enlever avec la motte de terre. Il y a encore une façon de les transplanter en grand : c'est de couper toutes les branches latérales, et de coucher dans la terre l'arbre en entier, en ne laissant sortir de la terre que quelques branches vigoureuses qu'il faudra tailler à six pouces au-dessus de terre ; ordinairement ils réussissent par cette méthode. Lorsque l'on veut transporter des houx au loin, il est presque indispensable de les mettre dans des manequins avec leurs mottes. Quoique cet arbrisseau soit très-robuste, et qu'il résiste aux plus fortes gelées, cependant il craint le grand air et la chaleur ; le soleil surtout est son plus grand ennemi.

Le bois du houx est blanc, dur, solide et pesant. Le cœur prend une couleur noirâtre, qui s'etend à mesure que l'arbre grossit. Les Ebénistes en font quelque usage. Ses branches sont souples et pliantes ; elles conservent cette faculté longtemps après avoir été coupées : on pourrait l'employer à de gros ouvrages, si cet arbre avait communément plus de volume. Ce bois reçoit la couleur noire plus parfaitement qu'aucun autre bois, et il prend un beau poli. La meilleure glu pour prendre les oiseaux se fait avec l'écorce du houx. Voyez GLU.

Le houx est un des plus beaux arbres que l'on puisse employer pour l'ornement d'un jardin. Le goût était autrefois de le mettre dans les plates-bandes, et de le forcer à prendre sous le ciseau des figures surmontées et de petites ordonnances auxquelles il n'était pas propre : on a enfin reconnu que la taille en dégradant les feuilles, défigurait cet arbre. On s'est borné à le mettre dans des bosquets d'arbres toujours verts, où il fait le plus agréable aspect. On en fait des palissades naturelles qui se garnissent parfaitement, et qui prennent une bonne hauteur : on peut surtout en former des haies vives, qui sont admirables par la brillante verdure des feuilles, et la couleur rouge et vive des fruits qui restent pendant tout l'hiver sur cet arbrisseau. Ces haies sont de longue durée, de peu d'entretien et de la meilleure défense. Le houx ne trace point, il se garnit de lui-même, et nul insecte ne s'y attache. Mais rien ne contribue tant à l'ornement d'un jardin que les houx panachés, dont il y a plus de trente variétés. Ce genre de curiosité a commencé en Angleterre, où le terrain s'est trouvé plus propre qu'ailleurs à le favoriser : le goût dominant des Anglais pour les arbres, dont les feuilles sont bigarrées de plusieurs couleurs, les a portés à rassembler tous les houx dont les feuilles se sont trouvées tachées, rayées, mouchetées, bordées, veinées, liserées ou de jaune ou de blanc, ou d'un mélange de couleur pourpre. Il est vrai qu'une feuille aussi brillante que celle du houx, lorsqu'elle est mêlée de jaune ou de blanc, imite l'éclat de l'or ou de l'argent.

On multiplie ces variétés en les greffant sur le houx commun ; c'est une bigarrure que le hazard a produite, et que la greffe rend constante, ou plutôt une dégradation, une sorte de maladie qui a été occasionnée par l'insuffisance ou la mauvaise qualité du terrain. Les houx panachés sont plus délicats que l'espèce commune, ils craignent le grand froid qui les mutîle et la bonne terre qui les décolore en les remettant en vigueur. Il leur faut beaucoup d'air et de soleil pour les entretenir dans cet état de langueur qui en fait tout l'agrément ; aussi croissent-ils plus lentement que le houx commun, et s'élèvent-ils beaucoup moins. Vaurence, jardinier anglais, assure qu'on peut faire panacher le houx par art, en semant les graines dans un terrain graveleux, mêlé de beaucoup de craie, et en transplantant ensuite les plants qui en proviendront dans un pareil terrain, qu'on s'abstiendra de cultiver, afin qu'il reste toujours ferme et serré. On peut greffer le houx en fente, en écusson ou en approche : la greffe en écusson est la plus en usage, elle se fait au mois de Mai : il faut lever un peu de bois avec l'écusson. Quelques auteurs ont avancé que l'oranger peut se greffer sur le houx ; mais on ne trouve rien de bien constate sur ce fait. Ce qu'il y a de plus sur, c'est que le houx peut servir de sujet à greffer le rosier : la rose blanche double greffée sur le houx, donne des roses qui sont vertes, mais qui n'ont point d'odeur.

On trouve assez fréquemment dans les bois où il croit des houx, quelques plants de cet arbrisseau, dont la plupart des feuilles n'ont point de piquans, et les autres bien peu : l'opinion commune est que l'âge amène ce changement. Il est vrai que cette circonstance ne se trouve que dans des plants d'une certaine force, qui ont six et huit pieds de hauteur ; mais aussi on voit des plants de même âge, et d'autres beaucoup plus âgés et plus élevés, dont les feuilles sont garnies d'autant de piquans qu'elles en ont sur les jeunes houx. On ne peut pas attribuer ce changement à l'exposition ou à la qualité de la terre, puisque l'on trouve des houx à feuilles non épineuses dans toutes sortes d'expositions et de terrains. Il y a plutôt lieu de présumer que cet accident vient d'une qualité individuelle, qui est ordinaire à une espèce de houx particulière.

On connait peu d'espèces de cet arbrisseau ; voici à quoi elles se réduisent.

Le houx ordinaire, dont le fruit est rouge. On en trouve à fruit jaune et à fruit blanc ; ce sont des variétés dont la rareté fait tout le mérite.

Le houx hérisson. Sa feuille est hérissée de piquans, tant à la bordure qu'en dessus ; lorsqu'on seme sa graine, elle produit le même caractère.

Dans ces deux espèces il y a quantité de variétés panachées de jaune ou de blanc, ou d'un mélange de pourpre ; on leur a donné le nom des personnes qui en ont fait la découverte, ou du lieu où elles se sont trouvées. Voyez pour le détail de ces variétés, M. Duhamel.

Le houx de Caroline à feuilles étroites. Cet arbrisseau a plus d'agrément que les houx d'Europe ; ses feuilles sont plates et unies, elles sont d'un verd clair et luisant, et elles ont très-peu d'épines, qui sont si courtes, qu'à peine les aperçoit-on : cet arbrisseau est rare en France. J'en ai quelques plants qui n'ont encore donné ni fleurs ni fruits : leur jeunesse n'a pas encore permis d'essayer si on peut les greffer sur le houx commun.

Le houx de Caroline à feuilles dentelées. Les Anglais le nomment le houx dahou : c'est un petit arbre qui a une tige droite, et qui s'élève ordinairement à seize pieds dans la Caroline ; il croit plus promptement que le houx d'Europe ; ses feuilles sont plus longues, plus minces, et d'un verd plus clair : elles sont dentelées sans être armées de pointes ; ses fruits viennent en grosses grappes, ils sont d'un rouge vif, très-brillant. Ceci est tiré de Catesby, auteur anglais, et c'est tout ce qu'on en sait. Cet arbre n'est point encore connu en France, étant même très-rare dans la Caroline, où on en a fait la découverte.

HOUX, (Matière médicale) la décoction de la racine et de l'écorce est émolliente et résolutive. On s'en sert utilement, selon Mathiole, pour faire des fomentations sur les articulations qui se sont durcies après avoir été luxées.

La liqueur faite de bière et de lait, dans laquelle on a fait bouillir les pointes de feuilles de houx, est merveilleusement utîle pour la colique et les tranchées des intestins. J. Rai en rapporte une observation d'une dame, qui ayant tenté envain plusieurs autres remèdes, fut guérie par celui-ci que lui avait enseigné une femmelette qui allait de ville en ville faire la médecine.

Les baies sont utiles pour la colique ; car, selon Dodonnée, elles purgent les humeurs épaisses et pituiteuses, lorsqu'on en prend au nombre de dix ou douze. Geoffroy, Mat. med.

HOUX FRELON, ruscus, (Botanique) genre de plante à fleur monopétale en forme de grelot : le calice est fendu en plusieurs parties ; le pistil sort du fond de la fleur, et devient dans la suite un fruit ordinairement rond et mou ; ce fruit renferme une ou deux semences, qui le plus souvent sont dures. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez PLANTE. (I)

Les racines du houx frelon, ou petit houx, sont blanches, épaisses, pleines de nœuds, entrelacées, et fort fibreuses ; ses tiges ont environ un pied de haut ; elles sont pliantes et difficiles à rompre, striées et couvertes de feuilles roides, fermes et nerveuses, de la grosseur et de la figure à peu-près de celles du petit myrthe, terminées en pointe, et fortement attachées aux tiges ; ses fleurs naissent sur le milieu des feuilles ; elles sont petites, purpurines, et découpées en six segments. Il leur succede des baies semblables à celles de l'asperge, qui contiennent deux semences.

Cette plante croit parmi les haies et les bois, et jette un grand nombre de fleurs en été ; sa racine, dont on fait seulement usage en Médecine, est une des cinq racines apéritives.

Ce que Dioscoride a dit du ruscus, qui poussait de sa racine au printemps des rejetons tendres, que l'on mange comme les asperges, ne convient pas mal à notre petit houx. (D.J.)

HOUX, petit, (Matière médicale) C'est principalement la racine de cette plante qu'on emploie en Médecine : elle est une des cinq racines apéritives majeures.

On fait entrer très-fréquemment cette racine à la dose d'une demi-once ou d'une once, dans les ptisanes, les apozèmes, et les bouillons qu'on prescrit contre la jaunisse, les pâles-couleurs, les suppressions des règles, les obstructions, les embarras des voies urinaires, les maladies de la peau, et principalement contre l'hydropisie.

Rivière, cent. III. observ. 52, rapporte qu'un certain mendiant souffrait depuis trois mois une hydropisie très-considérable, et que comme sa pauvreté le mettait hors d'état d'avoir recours aux Médecins, il usa, sur l'avis d'une paysanne, qui apparemment lui donna ce bon conseil gratis, de la décoction de racine de petit houx ; et qu'ayant été purgé deux ou trois fois avec une simple infusion de séné, il fut parfaitement guéri.

On peut faire infuser ces racines pilées ou coupées par morceaux, dans du vin blanc, ou même les y faire bouillir, selon le conseil de Boerhaave, quoique ce soit un peu s'écarter des règles de l'art, et donner ce remède à la dose d'un verre le matin à jeun, en le continuant pendant quelque temps, contre la néphrétique et l'hydropisie. Ce vin passe aussi pour utîle contre les humeurs scrophuleuses, mais sa vertu est moins éprouvée dans ce cas. Les baies de petit houx sont regardées comme bonnes contre l'ardeur d'urine et les gonorrhées. Ce remède est peu connu, et encore moins usité parmi nous.

La racine de petit houx entre dans le syrop des cinq racines apéritives, et les semences dans la benedicte laxative de la pharmacopée de Paris. (b.)