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Catégorie parente: Histoire naturelle
Catégorie : Botanique
S. m. (Histoire naturelle, Botanique) genre de plante qui porte des chatons stériles composés de plusieurs petites feuilles en forme d'écailles, entre lesquels il y a des sommets qui répandent une poussière très-fine. L'embryon devient dans la suite un fruit arrondi qui s'ouvre par plusieurs fentes irrégulières, qui laissent entr'elles des espèces de têtes de clous, et qui renferment des semences ordinairement anguleuses. Tournefort, inst. rei herbar. Voyez PLANTE. (I)

Le cyprès est un arbre toujours verd, qui ne croit naturellement que dans les pays méridionaux de l'Europe, et surtout dans la plupart des îles de l'Archipel où il est fort commun. On distingue deux espèces de cyprès qui sont anciennement connues, et qui n'ont de différence entr'elles que dans la disposition de leurs branches : l'une par la direction de ses rameaux prend et conserve de soi-même une forme pyramidale, et c'est le cyprès femelle des Botanistes : l'autre espèce prenant une forme toute opposée, étend ses branches de côté, et on la nomme le cyprès mâle ; qualifications impropres ou plutôt erronées, puisque chacun de ces arbres produisant des fleurs et des fruits, est en même temps mâle et femelle. Aussi est-il arrivé que quelques auteurs se fondant sur ces caractères imaginaires, ont avancé que le cyprès mâle ne rapporte aucun fruit. Mais ces deux espèces ne se reproduisent pas constamment les mêmes ; on prétend qu'en semant la graine de l'une ou de l'autre il en vient de deux sortes. Ce fait a été très-anciennement agité ; Théophraste le rapporte ; je l'ai Ve dans un des ouvrages manuscrits de Tournefort intitulé plantarum adversaria ; peut-être que ce botaniste s'en était aussi rapporté à Theophraste comme à tant d'autres auteurs : car après avoir semé si souvent des graines du cyprès appelé femelle, qui est celui que l'on cultive le plus à cause de sa forme agréable, et que l'attention que j'y ai donnée ne m'a jamais fait saisir le fait en question, je pourrais le trouver susceptible de doute si M. Miller n'assurait qu'il l'a vérifié lui-même par plusieurs épreuves. Combien n'y a-t-il pas d'inconvénient en effet à s'en rapporter à des auteurs qui n'ont pas Ve l'objet par eux-mêmes, et qui copient sans discernement les faits les plus absurdes ? On trouve dans un dictionnaire d'Agriculture qui a paru en 1751, et dans plusieurs autres ouvrages tout aussi nouveaux, que le cyprès donne du fruit trois fois l'année ; en Janvier, Mai, et Septembre : fait aussi étrange que faux, dont on devrait au moins se défier comme d'un fait unique qui serait un prodige de fécondité, que l'on ne connait encore dans aucun des végétaux qui croissent en Europe.

Ces deux espèces de cyprès sont des arbres qui ne s'élèvent qu'à une moyenne hauteur, qui prennent une tige droite, mais fort mince. L'espèce qui répand ses branches de côté est moins fournie de rameaux, et son tronc n'en est garni qu'à une certaine hauteur comme les autres arbres ; il devient plus gros que l'autre, et il est un peu plus robuste. Le cyprès pyramidal se garnit de branches presque depuis le pied : et comme les plus basses contre l'ordinaire sont celles qui prennent le moins d'accroissement, et que les unes et les autres s'approchent naturellement de la principale tige en s'élevant perpendiculairement ; cet arbre prend de lui-même une forme régulière, d'autant plus agréable, que l'art n'y a point de part ; et il est très-propre à border des terrasses, à former des allées, et à terminer des points de vue dans de grands jardins, où surtout il fait une belle décoration lorsqu'on l'emploie dans des places disposées en demi-cercle. Cependant cet arbre a déplu, et on l'a exclu des jardins parce qu'on a prétendu qu'il portait l'ennui par-tout où il était et qu'il annonçait la tristesse. Mais c'est une idée bizarre, qu'on ne s'est faite qu'à force d'avoir Ve dans les Poètes que les anciens faisaient planter cet arbre autour de leurs tombeaux, sans faire attention qu'on ne le préférait pour cet usage, que parce qu'il fait naturellement décoration.

On n'a pas à choisir pour ces arbres sur la qualité du terrain ; il leur faut une terre légère, graveleuse ou mêlée de sable ; et s'il y a de la profondeur, ils se plairont aux expositions chaudes ; ils se soutiendront aussi fort bien dans une situation entièrement découverte ; ils y seront beaucoup moins sujets à être mutilés par les grandes gelées que dans les terres basses, fortes, et humides, où s'ils reprennent, ils ne feront que languir et périront bien-tôt. Mais il est aisé de les multiplier.

On ne connait encore qu'un seul moyen d'y réussir, qui est d'en semer la graine. Cette opération se doit faire au mois d'Avril : on tire la graine des pommes qui la contiennent en les exposant au soleil ou à un feu doux, et on la seme assez épais dans du terreau bien pourri et suranné, soit à plein champ, ou mieux encore pour la commodité de sarcler, en rayon d'un demi-pouce de profondeur, qu'on recouvrira légèrement du même terreau. Les plans leveront au bout d'un mois, et ils auront en automne 4 ou 5 pouces de hauteur. Il faudra les arroser au besoin, mais avec de grands ménagements, surtout la première année, durant laquelle le trop d'humidité est tout ce qu'il y a de plus contraire au cyprès comme à tous les arbres toujours verts. On pourra les laisser dans la même place pendant deux ans, au bout desquels ils se trouveront parvenus à environ deux pieds de hauteur. Mais pour la transplantation de ces arbres, il n'est pas indifférent d'en consulter l'âge. Elle réussit rarement lorsqu'ils ont plus de quatre ou cinq ans ; et dès qu'ils en ont dix ou douze jamais elle ne réussit, quelque précaution que l'on prenne pour les enlever avec une bonne motte de terre. Cette difficulté de reprendre vient de ce que la taille nuit en tout point à ces arbres, et surtout aux racines. On pourra donc, lorsqu'ils seront âgés de deux ans, les mettre en pepinière pendant deux ou trois autres années au plus ; bien moins pour les faire profiter, que pour retarder l'accroissement des racines qui cherchent toujours à s'étendre près de la surface de la terre. Lorsqu'il sera question de transplanter ces arbres, il faudra y donner les attentions et y prendre les précautions qu'exigent les arbres toujours verts ; éviter le froid, le hale, le grand soleil ; choisir un temps sombre et humide, et préférer la fin d'Avril au commencement de Septembre, qui quoiqu'assez convenable pour planter les arbres toujours verts, l'est moins pour la transplantation du cyprès. Ces arbres placés à demeure fixe se passeront d'aucune culture, qui pouvant déranger les racines nuirait aux plants au lieu de leur profiter.

On peut tailler le cyprès pour l'amener plus parfaitement à une figure pyramidale ou cylindrique, pourvu qu'on ait attention de lui retrancher moins de branches qu'on ne lui en laisse ; mais on s'est mal trouvé de les assujettir par des liens, qui en resserrant les branches empêchent la communication de l'air et font dessécher les rameaux intérieurs.

L'accroissement de ces arbres se fait assez régulièrement ; si l'on excepte la première année, il poussent ordinairement d'un pied ou de 15 pouces par commune année ; ils s'éleveront à 12 ou 15 pieds en douze ans, et auront environ trois pouces de diamètre. Mais n'étant pas assez robustes pour résister à tous les hivers dans les provinces septentrionales de ce royaume, on ne peut l'y multiplier pour le profit. Les grands hivers des années 1683 et 1709 ont fait périr tous les cyprès du royaume, et la rigueur des gelées qui se sont fait sentir depuis quinze ans, ont souvent détruit les jeunes cyprès d'un âge au-dessous de cinq ou six ans, et ont mutilé les plus grands.

Au premier aspect on ne distingue point de feuilles sur ces arbres, on n'aperçoit qu'une multiplicité de rameaux herbeux, fort menus, dont les plus jeunes sont quadrangulaires et uniquement composés de feuilles charnues et anguleuses, aux dépens desquelles la branche devenant ligneuse, alors les feuilles la revêtissent en façon d'écailles, d'abord verdâtres, ensuite desséchées, et qui enfin se réunissent avec l'écorce, en sorte qu'on ne voit jamais cet arbre quitter ses feuilles. Leur verdure se rembrunit en hiver ; mais au retour du printemps le verd des rameaux s'éclaircit et devient agréable à la vue, même avant la survenance des nouvelles feuilles. C'est alors que sur les arbres âgés de 10 ou 12 ans il nait au bout des jeunes rameaux de petits chatons qui ont peu d'apparence. Le fruit, en plus petit nombre, parait en même temps sur le bois qui a deux ans ; il n'est mûr qu'après l'hiver, et il le faut recueillir avant le mois de Mars ; car les pommes s'ouvrent aux premières chaleurs et laissent échapper les graines. Quelques auteurs cependant, M. Miller entr'autres, recommandent de ne tirer la graine des pommes de cyprès que dans le moment qu'on veut la semer, ce qui semble insinuer que cette graine s'altère lorsqu'on l'en tire plutôt, et que cela peut nuire à sa conservation. J'ai pourtant fait l'épreuve que cette graine tirée des pommes de cyprès, et conservée dans une boite, avait bien levé pendant cinq années de suite, mais non au-delà.

Le bois du cyprès est extrêmement dur, assez compact, d'une grand solidité, et d'une très-longue durée. Il est d'une couleur jaunâtre, il n'a point d'aubier ; soit qu'on le coupe à droit fil ou transversalement, on y distingue les couches annuelles aussi aisément que dans le bois du sapin ; et comparaison faite de ce bois avec celui des autres arbres qui croissent en Europe, il est plutôt leger que pesant. Tous les anciens s'accordent à donner au bois du cyprès la qualité d'être aussi odoriférant que le bois de cédre, et de conserver cette odeur tant qu'il subsiste ; de n'être sujet ni à la vermoulure, ni à la pourriture, ni à se gerser ; de recevoir un poli parfait, et d'être propre à faire des échalas ; en effet, j'ai quelques échalas de ce bois, qui, quoiqu'employés depuis 12 ans dans une palissade d'arbres en contre-espalier, sont encore solides et très-peu altérés. Ces échalas qui ont environ un pouce et demi de diamètre, ne sont actuellement endommagés par la pourriture que d'environ un sixième de diamètre dans la partie de l'échalas qui est dans la terre, tout le reste s'est conservé en bonne qualité ; même dureté, même solidité, si ce n'est qu'il y a quelques trous de vermoulure dans le bas des échalas, quelques gersures dans le dessus entre des nœuds ; mais le bois n'a plus aucune odeur. Peut-être que le plein air et la vicissitude des saisons causent à ce bois des altérations que l'abri lui sauverait, puisqu'on assure que des portes de l'ancienne église de S. Pierre de Rome, qui étaient faites de bois de cyprès, ont duré onze cent ans. Mais M. Duhamel membre de l'académie des Sciences de Paris, ayant observé que des pieux de bois de cyprès faits en 1709 duraient et étaient encore solides en 1740, il n'y a nul doute qu'il ne fût infiniment avantageux d'employer ce bois à de tels usages, s'il pouvait devenir assez commun pour cela dans ce royaume.

Quoique depuis Théophraste on n'ait cessé d'écrire que les fourmis sont si friandes du cyprès, qu'on ne voit aucun de ces arbres où il n'y ait une fourmilière au pied ; je crois ce fait sans fondement, puisqu'au contraire je n'ai jamais Ve ni fourmis ni aucun autre insecte s'attacher au cyprès ; c'est un arbre résineux, dont l'odeur forte doit nécessairement éloigner toute fréquentation d'insecte. On assure même que ces arbres purifient l'air qui les environne, parce qu'il en sort des exhudations aromatiques et balsamiques qui sont un spécifique salutaire pour les pulmoniques.

Il y a encore trois espèces de cyprès, que jusqu'à présent les Botanistes ont associés à ceux dont on vient de parler.

Le cyprès de Portugal. Cet arbre est plus petit, moins robuste, et plus lent à croitre que les espèces qui précèdent ; ses feuilles sont aussi plus petites, ses rameaux plus menus, ses chatons moins apparents. Les pommes de ce cyprès sont d'une couleur bleuâtre, et tout au plus de la grosseur d'une cerise ordinaire. Cet arbre se garnit ordinairement jusque contre terre de beaucoup de branches, qu'il étend à une grande distance, presqu'horizontalement et avec si peu de régularité, que ce cyprès a un aspect tout différent des espèces précédentes. M. Miller a Ve un de ces arbres en Angleterre, qui n'avait qu'environ quinze pieds de hauteur, et qui cependant étendait ses branches à plus de huit pieds de chaque côté du tronc. On peut le multiplier et l'élever de la même façon qu'on a dit pour l'espèce commune, si ce n'est qu'il conviendra de les abriter pendant les deux premiers hivers. Il se prête à une facilité de plus, qui est de se multiplier en plantant les jeunes branches des boutures, qui n'auront qu'au bout de deux ans des racines suffisantes pour la transplantation. Mais il faut faire ces boutures en automne, et leur faire de l'abri pendant l'hiver. Les Portugais donnent à cet arbre le nom de cedre de Bussaco, parce qu'on a commencé à le cultiver à Bussaco, qui est un grand couvent de carmes, à quatre lieues de Coimbre en Portugal.

Le cyprès de Virginie. Cet arbre est très-différent des autres cyprès dont on vient de parler. Ses feuilles ressemblent à celles de l'acacia, et il les quitte en hiver ; il prend beaucoup plus de hauteur et de grosseur, et il se plait dans les terres marécageuses. Mais pour la description de cet arbre, nous nous en rapporterons à Catesby, de qui j'ai tiré ce qui suit. " C'est le plus haut et le plus gros arbre qu'il y ait en Amérique, excepté l'arbre qui porte des tulipes. Quelques-uns ont 30 pieds de circonférence près de terre ; ils s'élèvent en diminuant toujours jusqu'à la hauteur de six pieds, où réduits aux deux tiers de la grosseur dont ils sont au pied, ils continuent de croitre ordinairement 60 ou 70 pieds jusqu'à la tige, avec la même proportion que les autres arbres. Il sort d'une manière singulière à 4 ou 5 pieds autour de cet arbre plusieurs chicots de différente forme et de différente grandeur, quelques-uns un peu au-dessus de terre, et d'autres depuis un pied de haut jusqu'à quatre ; leur tête est couverte d'une écorce rouge et unie. Ces chicots sortent des racines de l'arbre, cependant ils ne produisent ni feuilles ni branches ; car l'arbre ne vient que du grain de semence, qui est de la même force que celui des cyprès ordinaires, et qui contient une substance balsamique et odoriférante. Le bois de charpente qu'on fait de cet arbre est excellent, surtout pour couvrir les maisons, à cause qu'il est leger, qu'il a le grain délié, et qu'il résiste aux injures du temps mieux que ne fait aucun autre que nous ayons dans ce pays-ci. Il est aquatique, et croit ordinairement depuis un pied jusqu'à cinq et six de profondeur dans l'eau. Il semble que sa situation invite un grand nombre de différentes sortes d'oiseaux à se loger sur ses branches, pour y multiplier leur espèce ; le perroquet entr'autres y fait volontiers son nid, et se nourrit des pepins en Octobre qui est le temps de leur maturité ".

On peut multiplier cet arbre de semences qui lèvent aussi promptement que celles des autres cyprès, et qui s'éleveront jusqu'à seize pouces la première année. Mais comme il s'en faut bien qu'il y ait dans ce royaume des arbres de cette espèce assez âgés pour donner des graines, et qu'à peine il s'en trouve en Angleterre un ou deux qui en rapportent, il faut tirer ces graines soit de la Caroline, soit de la Virginie où il croit une grande quantité de ces arbres, et les semer dans des caisses afin de pouvoir abriter les jeunes plans pendant les deux ou trois premiers hivers. Car quoique M. Miller assure que ces arbres sont extrêmement robustes, et qu'ils ne craignent nullement le froid, je crois que cela ne peut leur être applicable que lorsqu'ils sont parvenus à un certain âge, puisque j'ai toujours Ve périr au bout de deux ou trois ans tous ceux qu'on avait voulu élever en plein air. Les jeunes plans qu'on a essayé de faire venir dans des pots n'ont pas mieux réussi, et ne se sont pas soutenus plus longtemps ; les grandes sécheresses les ont toujours détruits, malgré de fréquents arrosements. Mais n'y aurait-il pas un moyen de sauver ces arbres en leur procurant de bonne heure toute l'humidité qu'ils demandent ? C'est l'épreuve que je fais faire actuellement, en faisant enfoncer peu-à-peu dans l'eau, et en y laissant séjourner pendant les sécheresses, les caisses et les pots où ces arbres sont plantés. Cependant M. Miller assure qu'il y a en Angleterre deux fort gros arbres de cette espèce, qui y ont bien réussi sans être dans un terrain marécageux, et même dont l'un est placé sur un terrain sec. Celui-ci, dit l'auteur cité, a été transplanté étant déjà très-grand, et il rapporte des graines ; l'autre a été planté dans une cour, où quoiqu'on ne lui ait donné aucune culture, il est parvenu à trente pieds de haut et à une grosseur considérable, mais il n'a point encore donné de graine. L'auteur attribue la stérilité de ce dernier arbre au manquement d'eau, et la fertilité de l'autre à la transplantation. On peut aussi multiplier cet arbre de bouture, suivant que le même auteur s'en est assuré par plusieurs épreuves.

Cyprès d'Amérique ou le cédre blanc. Cet arbre n'étant point encore connu en France, nous avons recours pour sa description et sa culture à M. Miller, dont nous ne prendrons que les principaux faits.

Cette espèce de cyprès se trouve dans les terrains humides et marécageux du nord de l'Amérique ; il est toujours verd ; il prend une figure régulière ; il s'élève à une hauteur considérable ; il fournit un bois de service très-utile, et le froid ne lui fait jamais de tort. Ses jeunes branches sont garnies de feuilles qui ressemblent à celles de l'arbre-de-vie, et les baies qu'il produit ne sont pas si grosses que celles du genièvre, dont il n'est pas aisé de les distinguer du premier aspect ; mais en examinant leur enveloppe, on voit que ce sont des cones parfaits qui ont plusieurs cellules comme la pomme du cyprès ordinaire. On élève cet arbre de graine, que l'on doit semer au printemps dans des caisses où elles ne leveront qu'au bout d'un an ; il faudra les abriter l'hiver suivant, parce que cet arbre est un peu délicat dans sa jeunesse. On pourra les planter en pepinière au commencement d'Avril, mais il faudra les enlever avec soin par un temps couvert ou de pluie. Trais ou quatre ans après, lorsque ces arbres auront environ 3 pieds de haut, il faudra les transplanter à demeure fixe dans le temps et avec les mêmes précautions que la première fais, et surtout les enlever avec une motte de terre, si l'on veut qu'ils ne courent pas le risque de périr. La transplantation réussit rarement à ces arbres lorsqu'ils sont un peu âgés, et il leur faut de fréquents arrosements dans les sécheresses ; autrement en été il en périra la plupart, attendu qu'ils se refusent absolument à un terrain sec. Il leur faut une terre forte et humide, où ils feront de grands progrès ; circonstance qui doit rehausser le mérite de cet arbre, parce qu'elle se trouve rarement dans les arbres toujours verts. (c)

CYPRES, (Matière médicale) Les fruits de cyprès sont en usage en Médecine ; ils sont astringens, fortifiants ; on les donne intérieurement, soit en substance, soit en décoction dans les cas d'hémorrhagie ou de relâchement, où l'adstriction proprement dite est absolument indiquée, comme dans les diarrhées invétérées et colliquatives, dans les hémorrhagies internes, qui font craindre par leur abondance pour la vie du malade. Elles passent pour fébrifuges ; on en donne dans cette vue la poudre dans du vin à la dose d'un gros ; on en peut effectivement espérer de bons effets dans les fièvres intermittentes, et surtout dans les fièvres quartes automnales qui attaquent les habitants des lieux marécageux. Plusieurs auteurs les vantent comme spécifiques dans les incontinences d'urine. Mathiole recommande beaucoup la décoction des pommes de cyprès, fraiches ou nouvelles, faite dans du vin, et donnée tous les jours à la dose de trois onces dans les hernies.

On peut employer aussi leur décoction dans tous les cas où il est question de remédier aux relâchements et aux gonflements oedémateux de quelques parties. Les fruits de cyprès sont nommés par les Pharmacologistes, fruits, cones, noix, ou pilules de cyprès, et sont ceux de gabulae, galbuli, et gallulae. Voyez l'article précédent.

Le fruit de cyprès entre dans plusieurs compositions pharmaceutiques externes, dont les plus usitées sont l'emplâtre ad hernias de Fernel, et dans l'onguent de la comtesse de Zwelfer. (b)

* CYPRES, (Mythologie) symbole de la tristesse. On le plantait autour des tombeaux. Il était consacré à Pluton.