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Catégorie parente: Histoire naturelle
Catégorie : Botanique
S. m. (Histoire naturelle, Botanique) cytisus ; genre de plante à fleur papilionacée : le pistil sort du calice, et devient dans la suite une silique fort aplatie qui s'ouvre en deux parties, et qui renferme des semences plates et oblongues. Ajoutez aux caractères de ce genre qu'il y a trois feuilles sur un seul pédicule. Tournefort, inst. rei herb. Voyez PLANTE. (I)

CYTISE-GENET, (Histoire naturelle, Botanique) cytiso-genista ; genre de plante qui diffère du genêt et du cytise, en ce que les unes de ses feuilles naissent une à une, et les autres trois à trois. Tournefort, inst. rei herb. Voyez CYTISE, GENET, PLANTE. (I)

Le cytise est un arbrisseau qui a la feuille en treffle, et la fleur légumineuse. On en connait à présent de beaucoup d'espèces, qui varient entr'elles pour la hauteur de l'arbrisseau, pour la couleur des fleurs, la verdure du feuillage, et pour être plus ou moins robustes. Tous les cytises craignent le trop grand froid ; aussi n'en voit-on aucun dans les pays du nord : la plupart au contraire se trouvent dans les contrées méridionales, et quelques-uns s'accommodent des climats tempérés ; d'où il s'ensuit que dans la partie septentrionale de ce royaume il faut leur suppléer différentes températures. Les uns, tels que ceux qui sont originaires des Alpes, résistent aux plus grands froids de ce climat. La plupart peuvent aussi passer en pleine terre dans les hivers ordinaires ; d'autres ont besoin de l'orangerie, et quelques-uns veulent la serre chaude. Il règne aussi une grande différence dans le volume de ces arbrisseaux : il y en a de diverses tailles, depuis le cytise rampant qui s'élève à peine à un pied, jusqu'au cytise des Alpes qui fait un arbre. Il n'y a pas moins de variété dans la couleur des fleurs, qui sont blanches ou pourprées dans quelques espèces, ou jaunes dans la plupart ; et dans la verdure de leur feuillage qui est de bien des nuances, depuis le verd le plus foncé jusqu'au plus blanchâtre. Mais il est peu de ces arbrisseaux dont on puisse tirer quelqu'utilité ; un peu plus que l'on cultive pour l'agrément, et le plus grand nombre sert tout au plus d'amusement à quelques curieux qui veulent faire des collections de tout, et qui se trouveront les plus intéressés au détail qui suit.

Le plus grand, le plus beau, et le plus utîle des cytises, c'est le faux ébenier ou le cytise des Alpes : il s'élève à dix-huit ou vingt pieds, et il prend avec de la culture et du temps jusqu'à trois pieds de tour : il donne au mois de Mai une grande quantité de grappes de fleurs jaunes qui ont souvent un pied de long, et qui sont d'une si belle apparence qu'on admet cet arbre dans la plupart des plantations que l'on fait pour l'agrément. Son bois qui est fort dur, et qui se noircit dans le cœur en vieillissant, lui a fait donner le nom d'ébenier : on s'en sert à faire des palis et des échalas qui durent très-longtemps. Cet arbre se plait dans les expositions les plus découvertes ; il vient dans tous les terrains, et réussit le mieux dans ceux qui sont médiocres. Il se multiplie fort aisément et de plusieurs façons, dont la plus courte est de semer la graine. Il croit si promptement dans sa jeunesse, qu'en deux ans il s'élève à six ou sept pieds : mais la grande quantité de fleurs qu'il donne bientôt ralentit son accroissement. Il est si robuste, que les hivers les plus rigoureux ne lui portent aucune atteinte dans ce climat. Sa jeunesse est le temps où la transplantation lui réussit le mieux. Il ne craint point la taille, par le moyen de laquelle on peut le palisser ou lui faire une tête régulière. Il a de plus l'avantage de n'être point sujet aux attaques des insectes, et de supporter l'ombre des autres arbres, qui peuvent même le dominer sans lui nuire. Cependant cet arbre qui est de tout agrément au printemps, n'en a plus aucun en automne, par rapport à la grande quantité de graines qui le couvrent, et qu'il retient pendant tout l'hiver. On distingue plusieurs variétés dans les cytises des Alpes.

L'un a la feuille large ; c'est celui qui s'élève le plus : on le trouve aussi à feuille panachée de blanc.

Un autre a la feuille étroite, et la grappe de ses fleurs plus longue : c'est celui qui a le plus d'agrément.

Et un troisième qui a les grappes de ses fleurs plus courtes : c'est le moindre de tous.

Le cytise de jardins. On peut bien appeler ainsi l'espèce désignée par C. Bauhin sous la phrase de cytise à feuilles lisses arrondies dont le pédicule est très-court, parce qu'en effet c'est le cytise qu'on cultive le plus pour l'agrément. C'est un arbrisseau fleurissant fort joli, qui s'élève à cinq ou six pieds, et qui produit au mois de Mai une grande quantité de fleurs jaunes d'une belle apparence. On peut le multiplier de branches couchées ou de graines qui sont mûres au mois d'Aout, et qui tombent promptement ; mais le plus court sera de le faire venir de boutures, qui étant faites au printemps, s'éleveront à deux pieds, et seront en état d'être transplantées l'automne suivante : et même j'ai Ve réussir des boutures de cet arbrisseau qui n'avaient été faites qu'au mois de Juillet ; ce qui est très-rare parmi les arbres qui quittent leurs feuilles. Ce cytise est fort susceptible de plusieurs formes : on peut lui faire une tête ronde, et surtout en former de petites palissades pour lesquelles il est tout à fait convenable, à cause qu'il se garnit de quantité de rameaux, qu'il ne quitte ses feuilles que des derniers, et que tous les terrains lui conviennent.

Le cytise verd foncé. C'est encore un bel arbrisseau fleurissant qui est très-robuste, qui ne s'élève qu'à cinq ou six pieds, et auquel on peut donner une forme régulière. Il se couvre au mois de Juin d'une quantité de grappes de fleurs jaunes plus longues que celles du précédent, qui se soutiennent aussi droites, mais qui durent plus longtemps. On peut le multiplier et l'élever de la même manière que celui qui précède.

Le cytise velu, est ainsi nommé parce que ses feuilles sont couvertes d'une espèce de duvet roussâtre. C'est un petit arbrisseau fleurissant qui a pris faveur en Angleterre, où on le cultive à présent en quantité dans les pepinières. Il est assez robuste pour passer l'hiver en pleine terre. Il fleurit dès le commencement d'Avril, et on peut le multiplier et l'élever aussi aisément que les précédents.

Le cytise rampant. Cet arbrisseau qui s'élève d'environ un pied, se trouve communément en Bourgogne sur les montagnes, au couchant de la ville de Dijon. La plupart de ses branches s'inclinent naturellement et rampent par terre. Ses fleurs d'un jaune obscur viennent en manière de couronne au bout des branches au commencement de Juin, et durent jusqu'à la fin de Juillet : les gousses qui renferment la graine sont garnies d'une sorte de duvet, de même que les feuilles en-dessous. Cet arbrisseau est très-robuste, vient dans les plus mauvais terrains, et se multiplie très-aisément ; mais il n'a nul agrément.

Ce sont là les espèces de cytise les plus robustes, et qui étant par conséquent les plus intéressantes et les plus utiles, puisqu'elles peuvent résister en plein air dans ce climat, j'ai eu plus occasion de les observer que les suivantes, sur lesquelles on peut très-bien s'en rapporter à M. Miller dont j'ai extrait ce qui suit.

Le cytise des Canaries. C'est un petit arbrisseau toujours verd dont la feuille est blanchâtre, et qui est trop délicat pour passer l'hiver en pleine terre dans ce climat : il lui faut l'orangerie, dont il fait l'ornement aux mois de Mars et d'Avril, qui est le temps de ses fleurs. On peut le multiplier de graines et de branches couchées.

Le cytise épineux. Il faut des précautions pour élever cet arbrisseau de semence pendant les premières années ; et on ne doit pas manquer de lui faire passer l'hiver dans l'orangerie. Mais quand il sera devenu ligneux, on pourra l'exposer en pleine terre à une situation chaude, où il résistera aux hivers ordinaires. Il fleurit au mois de Mars, et n'a pas grand agrément.

Le cytise de Montpellier. Arbrisseau assez joli qui s'élève à huit pieds, qui fleurit au mois de Mai, et auquel on peut faire une tête régulière : mais comme les grands hivers le font périr lorsqu'il est en pleine terre, il faut pour l'élever de semence autant de précautions que pour le précédent.

Le cytise à feuilles blanchâtres et à gousses longues. La meilleure qualité de cet arbrisseau est de fleurir au mois de Septembre, où bien peu d'autres arbrisseaux donnent des fleurs.

Le cytise velu à fleurs jaunes pourprées.

Le cytise verd.

Le cytise de Portugal à feuilles de luzerne. Ses fleurs naissent aux aisselles des feuilles.

Le cytise de Portugal à fleur blanche. Ses feuilles sont argentées et très-petites.

Le cytise de Portugal à grande fleur. Ses feuilles sont petites, et les gousses qui renferment sa graine sont larges et velues.

Le cytise à feuilles argentées.

Le cytise du Levant à grandes feuilles blanchâtres en-dessous.

Ces huit dernières espèces de cytise sont de petits arbrisseaux qu'on cultive rarement, et dont il ne parait pas qu'on fasse grand cas. Mais comme ils sont originaires des pays méridionaux, ils ne sont pas assez robustes pour résister aux grands froids de ce climat. Cependant lorsqu'ils seront forts et ligneux, ils pourront y passer les hivers ordinaires en pleine terre, dans une bonne exposition, où ils se défendront encore mieux des gelées si on les plante parmi d'autres arbrisseaux. On pourra les multiplier de graine avec quelques précautions et le secours de l'orangerie.

Le cytise d'Afrique. Cet arbrisseau dont la feuille est étroite et velue, étant plus délicat que tous ceux qui précèdent, et ne pouvant passer l'hiver en plein air, il faut le traiter comme les orangers.

Le cytise d'Amérique. Cet arbrisseau a l'écorce garnie d'une espèce de duvet qui la fait paraitre soyeuse. Il est si délicat qu'il ne réussira pas dans ce climat, à moins que de lui faire passer l'hiver dans une bonne serre.

Le cytise à fruit blanc. On cultive cet arbrisseau dans les Indes occidentales à cause de son utilité : il se plait dans les plus mauvais terrains, et il rapporte quantité de fruits, qui étant bons à manger, servent quelquefois d'aliment aux gens du pays : mais le principal usage qu'ils en font c'est d'en nourrir les pigeons ; ce qui l'a fait nommer le pois des pigeons. On donne aussi les branches de l'arbrisseau avec le fruit même et les feuilles à différents bestiaux pour les bien engraisser. Mais on ne saurait en tirer le même parti dans ce climat, parce qu'il est si délicat qu'il lui faut une serre à feu pour passer l'hiver.

Le cytise-indigo. C'est une plante vivace qu'on distingue des autres espèces de cytises, en ce que ses feuilles n'ont presque point de pédicule, et que le calice qui soutient la fleur est garni de trois petites écailles. On se sert de cette plante dans la Louisiane pour faire de l'indigo. Cependant on ne l'élève que difficilement en Angleterre, où elle se trouve délicate pour le climat : et comme elle ne réussit pas bien en pot, et qu'il faut la tenir en pleine terre, il faut avoir soin de la défendre des gelées pendant l'hiver. Elle trouverait probablement un degré de chaleur plus convenable dans les provinces méridionales de ce royaume.

Le cytise à feuilles ovales. C'est un petit arbrisseau qui ne s'élève qu'à trois pieds, et dont on fait quelqu'estime parce que ses fleurs viennent de bonne-heure au printemps. Il est très-robuste, mais fort rare.

Le cytise de Sibérie. Sa feuille est blanchâtre et étroite, et ses fleurs viennent en bouquets au bout des branches. Cet arbrisseau, quoique robuste, est encore peu répandu.

Enfin Tournefort rapporte encore plus de quinze espèces de cytises, qui ne sont pas assez connues pour en parler ici. (c)

CYTISE, (Matière médicale) Cette plante n'est d'aucun usage parmi nous : cependant on attribue à ses feuilles de rafraichir et de résoudre les tumeurs. Leur décoction, selon Dioscoride, prise intérieurement, pousse par les urines. (b)