ou ALICONDA, s. m. (Histoire naturelle, Botanique) grand arbre qui croit en Afrique dans les royaumes de Congo, de Benguela, ainsi que dans d'autres parties. On dit qu'il devient d'une grosseur si prodigieuse, que dix hommes ont quelquefois de la peine à l'embrasser ; mais il se pourrit facilement au point qu'il est sujet à être abattu par le vent ; ce qui est cause que l'on évite de bâtir des cabanes dans son voisinage : on craint aussi la chute de son fruit qui est gros comme une citrouille. L'écorce de cet arbre battue et mise en macération, donne une espèce de filasse dont on fait de grosses cordes ; en la battant avec des masses de fer, on parvient à en faire une espèce d'étoffe dont les gens du commun couvrent leur nudité. L'écorce du fruit, quand elle a été séchée, fait toute sorte d'ustensiles de ménage, et donne une odeur aromatique aux liqueurs qui y séjournent. Dans les temps de disette le peuple se nourrit avec la pulpe de ce fruit, et même avec les feuilles de l'arbre ; les plus larges servent à couvrir les toits des cabanes ; on les brule aussi pour avoir leurs cendres et pour en faire du savon. Comme ces arbres sont très-souvent creux, ils servent de citernes ou de réservoirs aux habitants, qui en tirent une quantité prodigieuse d'eau du ciel qui s'y est amassée.