S. m. (Botanique) genre de plante qui parait ne différer du gramen et du chiendent que par la grandeur de ses tiges et de ses feuilles ; les Botanistes en comptent plusieurs espèces, dont les deux principales ou communes sont le roseau de marais, arundo vulgaris, sive phragmites Dioscoridis, I. R. H. 526, et la seconde, le roseau cultivé, arundo sativa, seu donax Dioscoridis, I. R. H. 526.

Le roseau de marais a des racines grosses, nerveuses, et entrelacées, qui s'étendent fort loin, et serpentent obliquement dans la terre. Sa tige s'élève à sept ou huit pieds ; elle est creuse, et a des nœuds d'espace en espace, à chacun desquels sortent des feuilles longues, étroites, de la forme de celle des pailles, dures, et rudes au toucher. La tige est terminée en-haut par une espèce d'épi ou de pannicule cossu, d'un brun rougeâtre, plein d'une substance molle et cotonneuse, ayant le sommet penchant en en-bas, et ne répandant aucune semence visible. Cette tige meurt toutes les années.

Le roseau cultivé ne diffère point de l'espèce précédente par ses tiges, ses feuilles, et ses fleurs ; sa racine est d'un goût doux, et ses rejetons tendres peuvent même se manger.

Quant au roseau, ou canne à sucre, arundo saccharifera, le lecteur en trouvera la description au mot SUCRE. (D.J.)

ROSEAU ou CANNE, (Matière médicale) de toutes les vertus que les Pharmacologistes ont attribuées au roseau, celle de pousser efficacement les urines, et de dissiper le lait, et la seule qui soit bien établie. La ptisane ou décoction pour boisson ordinaire de la racine du roseau, est un remède populaire, et presque généralement employé dans plusieurs pays pour faire perdre le lait des nourrices. (b)

ROSEAU A ECRIRE, (Botanique) c'est une espèce de canne qui ne croit que de la hauteur d'un homme, et dont les tiges n'ont que trois ou quatre lignes d'épaisseur, solides d'un nœud à l'autre, c'est-à-dire, remplies d'un bois moèlleux et blanchâtre. Les feuilles qui ont un pied et demi de long, sur huit ou neuf lignes de large, enveloppent les nœuds de ces tiges par une gaine velue ; car le reste est lisse, vert gai, plié en gouttière, à fond blanc. Le pannicule ou le bouquet des fleurs est blanchâtre, soyeux, semblable à celui des autres roseaux. Les gens du pays taillent les tiges de ces roseaux pour écrire ; mais les traits qu'ils en forment sont très-grossiers, et n'approchent pas de la beauté des caractères que nous faisons avec nos plumes. (D.J.)

ROSEAU ou BAGUETTE D'EZECHIEL, (Théologie) mesure dont il est parlé dans l'Ecriture, et que les auteurs modernes croient répondre à un pied onze pouces, et un tiers de pouce d'Angleterre. Voyez MESURE.

C'est dans le chapitre xl. d'Ezéchiel, où il s'agit de cette mesure : Dieu y montre en vision à ce prophète la réédification future de la ville de Jérusalem, et lui fait d'abord voir un homme qui tenait en main un roseau ou baguette, pour mesurer les dimensions que devait avoir cette nouvelle ville, et calamus mensurae in manu ejus. La longueur de cette mesure semble être déterminée au verset 5, et in manu viri calamus mensurae sex cubitorum et palmo. Or en donnant à la coudée 18 pouces, et à la palme un peu plus de trois pouces, selon le calcul le plus ordinaire, ce roseau aurait été une mesure de neuf pieds trois pouces quelques lignes ; ce qui est fort différent de ce qu'avance ici M. Chambers. D'ailleurs le prophète ajoute que cet homme dont il eut la vision, prit avec son roseau les mesures des maisons, des murs, des portes de la ville, etc. et dit qu'il mesura la largeur de chaque maison, calamo uno, et la hauteur calamo uno. Or il serait ridicule de ne donner à une maison qu'un pied onze pouces et un tiers de pouce en tout sens. Il est vrai qu'elles ne seraient pas beaucoup plus exhaussées ni plus spacieuses, en ne donnant à ce roseau que neuf à dix pieds ; mais encore cela serait-il plus supportable. Que si on met la coudée à 21 pouces, comme celle de Memphis, et la palme à proportion, on aura près d'onze pieds tant en hauteur qu'en largeur ; ce qui suffit au-moins pour faire une chambre un peu commode. Nous ne donnons ceci que comme une conjecture, mais beaucoup plus vraisemblable que celle de M. Chambers, sur ce roseau ou baguette d'Ezéchiel.

ROSEAUX, (Architecture) ornements en forme de cannes ou bâtons, dont on remplit jusqu'au tiers les cannelures des colonnes rudentées. (D.J.)

ROSEAU, en terme de Batteur d'or, est une moitié de roseau de mer extrêmement aiguisée par le moyen d'un verre, dont on se sert pour couper les feuilles d'or qui sont minces jusqu'à un certain point.

ROSEAU, en terme de Vergettier ; ce sont les franges ou les barbes d'une sorte d'herbe grosse et haute qu'on trouve dans les étangs et autres endroits marécageux, et qu'on appelle roseau : elle n'est point propre à être employée quand elle est en fleur.