lilium convallium, s. m. (Histoire naturelle, Botanique) genre de plante à fleur monopétale, courte, en forme de cloche, et profondément découpée. Cette fleur n'a point de calice ; le pistil sort du fond de la fleur, et devient dans la suite un fruit mou, rond pour l'ordinaire et rempli de semences fort pressées les unes contre les autres. Tournefort, inst. rei herb. Voyez PLANTE.

C'est la principale espèce du vrai lis des vallées, dont il usurpe aussi le nom. Il est appelé spécialement lilium convallium album, par C. B. P. 304, et par Tournefort I. R. H. 77.

Sa racine est menue, fibreuse et rampante ; ses tiges sont grêles, carrées, noueuses, longues de six à neuf pouces. Ses feuilles naissent autour de chaque nœud, au nombre de six ou sept, disposées en étoile, un peu rudes, plus larges que celles du grateron, et d'un verd plus pâle. Ses fleurs viennent au sommet des rameaux ; elles sont d'une seule pièce, en cloche, ouvertes, partagées en quatre segments ; blanches, d'une odeur douce, d'un goût un peu amer. Leur calice se change en un fruit sec, couvert d'une écorce mince, composée de deux globules. Toute la plante répand une odeur douce et agréable : cette plante croit dans les bois, les vallées, et autres lieux ombrageux et humides : ses fleurs ont quelque usage ; elles sont d'une odeur agréable et pénétrante. (D.J.)

MUGUET, petit, (Botanique) autrement muguet des bois. Il est nommé asperula, sive, rubeola montana, odora, par C. B. P. 334 ; aparine latifolia, humilior, montana, par Tournefort I. R. H. 114.

Sa racine est menue, fibrée, serpentante. Ses tiges sont grêles, carrées, noueuses. Ses feuilles sortant de chaque nœud au nombre de six, sept ou huit, disposées en étoile, plus grandes et plus rudes que celles du mélilot. Ses fleurs naissent aux sommités des tiges en forme de petites ombelles, d'une seule pièce, découpées en quatre parties, blanches, d'une odeur suave ; il leur succede deux semences rondes, plus petites que celles du mélilot. (D.J.)

MUGUET, (Chimie et Matière médicale) Les fleurs seules de cette plante sont en usage : elles répandent une odeur très-douce, mais en même temps assez pénétrante ; elles sont de l'ordre des fleurs aromatiques qui ne donnent point d'huîle essentielle.

Ces fleurs ont un goût amer, mais cette qualité n'annonce que le principe par lequel elles sont le moins célébrées, savoir une substance extractive fixe, par laquelle ces fleurs données en substance, par exemple, sous la forme de conserve, qui est assez en usage ; par laquelle, dis-je, ces fleurs sont stimulantes, apéritives, diurétiques. Mais encore un coup, ce ne sont pas-là les vertus par lesquelles les fleurs de muguet sont connues : elles tiennent un rang distingué entre les remèdes céphaliques et propres pour les affections des nerfs ; et c'est à leurs principes volatils ou aromatiques qu'est attachée cette vertu. Aussi n'est-ce presque que leur eau distillée simple, ou leur eau distillée spiritueuse qu'on emploie communément en Médecine.

Comme le parfum du muguet est leger et très-fugitif, c'est sous forme d'eau qu'on doit le réduire pour l'usage, et le concentrer autant qu'il est possible par la cohobation. Voyez EAU ESSENTIELLE et COHOBATION. Ce remède est fort recommandé dans les menaces d'apoplexie et de paralysie, dans le vertige, les tremblements de membres, etc. On le donne rarement seul, et en effet c'est un secours assez faible. On l'emploie plus souvent comme excipient d'autres remèdes céphaliques. Cette eau peut s'ordonner soit seule, soit avec d'autres remèdes, jusqu'à la dose de cinq à six onces. On ne doit pas craindre de son usage intérieur l'inconvénient qui accompagne quelquefois l'action de ce même principe sur la membrane pituitaire ; car un gros bouquet de ces fleurs flairé de près et longtemps, porte à la tête dans la plupart des sujets : elle est surtout dangereuse pour les vaporeux de l'un et de l'autre sexe, au lieu que l'eau distillée prise intérieurement, leur est ordinairement salutaire.

L'eau spiritueuse doit être encore aussi chargée qu'il est possible du parfum de ces fleurs, par des cohobations réitérées : cet esprit est recommandé à la dose d'environ un gros dans les mêmes cas que l'eau essentielle ; mais on peut assurer que quelque chargée que cette liqueur puisse être du principe aromatique des fleurs du muguet, l'activité de ce principe est si subordonnée à celle de l'esprit-de-vin, que ce n'est que l'efficacité de ce dernier sur laquelle il est permis de compter.

Les fleurs de muguet séchées et réduites en poudre, sont un violent sternutatoire, mais qui n'est point usuel. On prépare avec les fleurs une huîle par infusion qui n'en emprunte aucune vertu ; elles entrent dans l'eau générale, l'eau épileptique, et la poudre sternutatoire ; l'eau distillée dans l'eau d'hirondelles, et l'esprit dans l'esprit de lavande composé. (b)