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Catégorie parente: Histoire naturelle
Catégorie : Botanique
S. m. (Botanique) c'est l'espèce de sureau que les Botanistes nomment ebulus, sambucus humilis, sambucus herbacea. Elle est plus petite que le sureau commun, auquel elle ressemble d'ailleurs à tant d'égards, et par sa figure, et par ses vertus. M. Geoffroy a donné de cette plante une description parfaite, qu'il faut transcrire ici.

L'hiéble s'élève d'ordinaire à la hauteur d'une coudée et demie, rarement à cinq pieds ; sa racine est longue, de la grosseur du doigt ; elle n'est point ligneuse, mais charnue, blanche, éparse de côté et d'autre, d'une saveur amère, un peu acre, et qui cause des nausées ; ses tiges sont herbacées, cannelées, anguleuses, noueuses, moèlleuses comme celles du sureau, et elles périssent en hiver ; ses feuilles sont placées avec symétrie, et sont composées de trois ou quatre paires de petites feuilles portées sur une côte épaisse, terminée par une feuille impaire ; chaque petite feuille est plus longue, plus aiguë, plus dentelée, et d'une odeur plus forte que celle du sureau.

Ses fleurs sont disposées en parasol, petites, nombreuses, odorantes, d'une odeur approchante de la pâte d'amandes de pêches, blanches, ayant souvent une teinte de pourpre, d'une seule pièce en rosette, partagée en cinq segments. Leur fonds est percé par la pointe du calice en manière de clou, au milieu de cinq étamines blanches chargées de sommets roussâtres.

Quand les fleurs sont tombées, les calices se changent en des fruits, ou des bayes noires dans leur maturité, anguleuses, goudronnées d'abord, et presque triangulaires ; mais ensuite plus rondes, et pleines d'un suc qui tache les mains d'une couleur de pourpre. Elle contient des graines oblongues au nombre de trois, convexes d'un côté, et anguleuses de l'autre.

On trouve fréquemment cette plante le long des grands chemins et des terres labourées ; l'écorce de sa racine, ses feuilles et ses bayes sont d'usage. Voyez HIEBLE, (Matière médicale) (D.J.)

HIEBLE, (Matière médicale) les feuilles d'hiéble sont amères ; les bayes le sont encore davantage, et un peu styptiques ; leur suc ne change pas la couleur du papier bleu ; les feuilles, et surtout les bayes, contiennent un sel essentiel ammoniacal, aucun sel concret, mais beaucoup d'huile, soit subtile, soit épaisse.

On attribue à l'hiéble une vertu des plus efficaces pour purger par les selles ; ses racines, et surtout leur écorce produisent cet effet violemment ; quelques-uns préfèrent l'écorce moyenne dans ce dessein ; les bayes et les graines n'ont pas autant d'efficace. Suivant l'opinion de Rai, les jeunes pousses, et les feuilles sont aussi plus douces. Les écorces qu'on vante tant pour évacuer les eaux des hydropiques, ne doivent être néanmoins données qu'aux personnes robustes, et dont les forces sont entières, car ce remède irrite fortement, bouleverse l'estomac, et trouble tous les viscères.

Le suc d'hiéble est très-cathartique ; on le tire ou de la racine ou de l'écorce moyenne de la tige pilée, et mêlée avec de la décoction d'orge ou de raisins secs, un peu de cannelle et de sucre. L'infusion de l'écorce de la racine d'hiéble est encore très-violente ; mais la décoction l'est moins, parce que la vertu purgative de cette plante se perd en bouillant ; on prescrit le suc à la dose d'une once ; la décoction ou la macération de l'écorce dans de l'eau ou du vin, s'ordonne depuis demi-once jusqu'à deux onces. On infuse quelquefois une demi-once de la graine d'hiéble pulvérisée dans du vin blanc, on la passe, et on donne la liqueur qu'on a exprimée, à des hydropiques, pour les purger doucement.

On a remarqué que ces graines macérées dans l'eau chaude, et exprimées fortement, produisent une huîle qui nage sur l'eau.

Les feuilles d'hiéble appliquées en cataplasmes, sont atténuantes et résolutives ; l'écorce de la racine est discussive et émolliente ; enfin les vertus de cette plante l'ont fait entrer dans des compositions galéniques ; mais c'est en pure perte, car les bons médecins ne les emploient point aujourd'hui. (D.J.)