S. f. nigella, (Histoire naturelle, Botanique) genre de plante à fleur en rose, et composée de plusieurs pétales disposés en rond. Cette fleur a une sorte de couronne placée entre les pétales et les étamines, et formée par des corps en forme de cornes. Le pistil sort du milieu de la fleur et devient dans la suite un fruit membraneux, arrondi ou oblong. Ce fruit est divisé en plusieurs cornes à sa partie supérieure, et il n'a qu'une seule capsule qui renferme des semences. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez PLANTE.

M. Tournefort compte douze espèces de ce genre de plante, tant sauvages que cultivées.

La nielle sauvage commune, nigella arvensis, cornuta, I. R. H. 258, a une petite racine fibreuse et blanchâtre ; elle jette à peine à la hauteur d'un pied une tige cannelée, tantôt simple, tantôt rameuse ; ses feuilles sont alternes, plus minces, plus espacées que celles de la nielle cultivée, et découpées en petits filaments : ses fleurs sont comme étoilées, composées de cinq pétales, de couleur bleue, assez grandes et agréables, sans barbes. Quand les fleurs sont tombées, il leur succede des fruits membraneux, terminés par cinq cornets, à-peu-près comme l'ancolie, et divisés dans leur longueur en autant de loges qui renferment plusieurs semences noires et de peu d'odeur. On trouve cette plante dans les blés, où elle fleurit vers la fin de l'été.

La nielle ordinaire cultivée, nigella flore minore, simplici, candido, I. R. H. 258, pousse des tiges à la hauteur d'un pied, grêles, cannelées, assez nombreuses ; ses feuilles sont médiocrement larges, vertes, découpées, menues. Ses fleurs sont placées aux sommités de ces rameaux, grandes, séparées les unes des autres, composées chacune de cinq pétales disposés en rose, d'un blanc pâle, accompagné au milieu de plusieurs étamines, qui sont entourées par une couronne de petits corps oblongs. Quand les fleurs sont passées, il leur succede des fruits membraneux, assez gros, terminés par plusieurs cornes, et divisés en loges, qui renferment des semences oblongues ou rondelettes, noires ou jaunes, d'une odeur aromatique, et d'un goût piquant.

Cette plante se cultive dans les jardins où elle vient aisément, et où elle fleurit pendant trois mois de l'été. Les curieux tirent sa graine d'Italie ; ils aiment aussi beaucoup la petite nielle du Levant, qu'on appelle en Botanique nigella cretica ; elle se distingue des autres par ses jolies fleurs bleuâtres, et par l'odeur de sa graine qui est aussi forte que celle du cumin. (D.J.)

NIELLE, (Chimie, Diete et Matière méd.) nielle romaine ou des jardins, c'est la semence seule qui est d'usage en Médecine, et que les paysans emploient dans quelques cantons du royaume à titre d'assaisonnement et en guise de poivre.

Cette semence, qui a un goût vif et piquant, contient une petite quantité d'huîle essentielle, et une autre huîle que Cartheuser appelle unguineuse, et qu'il dit être soluble par l'esprit-de-vin, et retirable par l'expression ; sur quoi il faut observer qu'il n'est pas permis, en raisonnant d'après l'analogie tirée des connaissances reçues et vérifiées sur presque toutes les huiles connues, qu'il n'est pas permis, dis-je, de regarder comme une même substance l'huîle que M. Cartheuser a retirée de la semence de nielle par expression, et celle qu'il en a retirée par l'esprit de vin.

La semence de nielle est comptée parmi les remèdes toniques, fortifiants, discussifs, emmenagogues, carminatifs, errhins, contraires aux rhumes et enchifrenements, vermifuges, céphaliques, et propres à la génération du lait : la plupart de ces vertus sont peu prouvées par l'observation, parce que la semence de nielle est peu usitée, mais elles sont annoncées autant qu'elles peuvent l'être par leurs qualités extérieures, et par la connaissance de ses principes.

Cette semence entre dans la composition du sirop d'armoise, de l'électuaire de baies de laurier, et de l'huîle de scorpion composée. (b)