S. m. (Histoire naturelle, Botanique) origanum, genre de plante à fleur monopétale, labiée, dont la lèvre supérieure est relevée, arrondie et divisée en deux parties, et l'inférieure en trois. Le pistil sort du calice, il est attaché comme un clou à la partie postérieure de la fleur, et entouré de quatre embryons qui deviennent dans la suite autant de semences arrondies et renfermées dans une capsule qui a servi de calice à la fleur. Ajoutez aux caractères de ce genre, que les fleurs naissent dans des épis écailleux qui forment des bouquets au haut des branches et des tiges. Tournefort, inst, rei herb. Voyez PLANTE. (I)

Tournefort compte quatorze espèces de ce genre de plante, dont il faut me borner ici à ne décrire que la sauvage commune : origanum sylvestre, spicis laxis, erectis, consertis, paniculatis. Hort. Cliff. 305. Elle a ses racines menues, ligneuses, fibreuses, traçantes obliquement en terre. Elles poussent plusieurs tiges qui s'élèvent à la hauteur de deux ou trois pieds, dures, carrées, velues. Ses feuilles sortent opposées des nœuds des tiges ; les plus grandes ressemblent à celles du calament vulgaire, et les plus petites à celles de la marjolaine ; elles sont velues, odorantes, d'un goût âcre et aromatique. Ses fleurs naissent comme en parasol aux sommités des tiges, dans des épis grêles et écailleux, qui composent de gros bouquets ; chacune de ces fleurs est en gueule, ou en tuyau découpé par le haut en deux lèvres de couleur incarnate. Lorsque les fleurs sont passées, il leur succede des semences très-menues, presque rondes, enfermées dans une capsule oblongue qui a servi de calice à la fleur.

Cette plante croit non-seulement dans les pays chauds, mais aussi dans les pays froids, comme en Allemagne, en Angleterre, en France. On la trouve aux lieux champêtres, montagneux, secs, exposés au soleil ; et elle se plait principalement sur les collines et les montagnes. Elle fleurit en été.

Au reste, l'origan sauvage varie beaucoup et par ses feuilles, et par ses fleurs. Tragus observe que ses fleurs sont de trois sortes ; l'une ponceau, l'autre rouge-blanchâtre, et la dernière toute blanche. Il y en a qui prétendent que celui d'Espagne et d'Italie vaut mieux que le nôtre, et je crois qu'ils ont raison.

Le petit origan, ou la petite marjolaine sauvage, origanum sylvestre, humile, de nos Botanistes, a sa racine ligneuse, roussâtre, fibreuse. Elle pousse une petite tige, ordinairement unique, ronde, roussâtre, un peu rude, haute de six à sept pouces, laquelle se divise au sommet en plusieurs rameaux, qui soutiennent des fleurs en manière de parasol, mêlées de bleu et de purpurin ; elles sont garnies de feuilles opposées, petites, oblongues, velues, un peu fermes, assez souvent disposées sans ordre, d'une odeur aromatique et suave, comme celle de l'origan vulgaire.

Quand les fleurs sont passées, il leur succede des semences très-menues, arrondies, de bonne odeur, et d'un goût âcre. Cette plante se trouve dans les forêts : on peut la substituer à la précédente ; elle fleurit dans le même temps. (D.J.)

ORIGAN, (Pharmacie et Matière médicale) grand origan, marjolaine sauvage ou bâtarde, marjolaine d'Angleterre, et petit origan ou petite marjolaine sauvage.

Ces plantes possèdent à-peu-près les mêmes vertus que la marjolaine, à laquelle on peut les substituer.

La poudre de leurs feuilles et de leurs fleurs sechées est un assez bon errhin. Voyez ERRHIN.

On emploie principalement ces plantes pour l'usage extérieur. On les fait entrer dans les demi-bains, les pédiluves, et surtout dans la composition des vins aromatiques, qu'on applique aussi-bien que leur marc sur les membres attaqués de paralysie, d'oedeme, etc.

Les feuilles d'origan entrent dans l'eau générale et le syrop d'armoise ; les sommités fleuries dans l'eau vulnéraire et l'huîle de petits chiens ; les fleurs dans le syrop de stoechas, etc. (b)