S. m. (Histoire naturelle, Botanique) genre de plante à fleur monopétale en forme d'entonnoir, partagée pour l'ordinaire en quatre parties. Il sort du calice un pistil attaché comme un clou à la partie postérieure de la fleur ; ce pistil devient dans la suite un fruit aplati en forme de langue, qui se partage en deux parties, et qui est divisé par une cloison en deux loges remplies de semences aplaties et bordées. Tournefort, inst. rei herb. Voyez PLANTE.

LILAC, (Histoire naturelle) petit arbre qui nous est venu de l'Asie, et que l'on cultive en Europe pour l'agrément. Il fait une tige assez droite, prend peu de grosseur, se garnit de beaucoup de branches, et ne s'élève au plus qu'à vingt pieds. Il fait quantité de petites racines fibreuses qui s'entremêlent et s'étendent peu. Sa feuille est grande, faite en cœur, d'un verd tendre et luisant ; elle parait de très-bonne heure au printemps. Sur la fin d'Avril, ses fleurs annoncent le retour de la belle saison ; elles viennent en grosses grappes au bout des branches de l'année précédente, et il y a toujours deux grappes ensemble. Leur couleur varie selon les espèces : il y a des lilacs à fleur de couleur gris de lin fort tendre ; d'autres à fleur plus foncée tirant sur le pourpre, et d'autres à fleur blanche. Toutes ces fleurs ont de la beauté et une odeur délicieuse ; elles sont remplacées par des petites gousses de la forme d'un fer de pique, qui deviennent rouges au temps de leur maturité ; elles contiennent des semences menues, oblongues, aplaties, ailées, et d'une couleur rousse. Cet arbre est très-robuste, il croit promptement, et donne bientôt des fleurs. Il se plait à toutes les expositions, réussit dans tous les terrains, se multiplie plus que l'on ne veut, et n'exige aucune culture.

On pourrait élever le lilac de semence ou de branches couchées ; mais la voie la plus courte et la seule usitée, c'est de le multiplier par les rejetons qui viennent en quantité sur ses racines : le mois d'Octobre est le vrai temps de les transplanter, parce que les boutons de cet arbre, qui sont en séve dès le mois de Décembre, grossissent pendant l'hiver et s'ouvrent de bonne heure au printemps. Plus les lilacs sont gros, mieux ils reprennent, et ils donnent d'autant plus de fleurs qu'ils se trouveront dans un terrain sec et léger, mais ils s'éleveront beaucoup moins. On en voit souvent qui sont enracinés dans les murailles, et qui s'y soutiennent à merveille. Il ne faut d'autre soin à cet arbre que de supprimer les rejetons qui viennent tous les ans sur ses racines, et qui affoiblissent la principale tige. On doit aussi avoir attention de tailler cet arbre avec ménagement, on se priverait des fleurs en accourcissant toutes ses branches. Son bois, quoique blanc, est dur, solide et compacte, cependant on n'en fait nul usage : on ne connait non plus aucune utilité dans les autres parties de cet arbre : on le cultive uniquement pour l'agrément.

Les lilacs sont d'un grand ornement dans les bosquets ; on en fait même des massifs entiers, qui font au printemps la plus agréable décoration dans un grand jardin.

Il y a des lilacs de deux espèces différentes, et chaque espèce a plusieurs variétés : on les divise en grands lilacs et en lilacs de Perse.

Grands lilacs. 1°. Le lilac ordinaire. Sa fleur est d'une couleur gris de lin tendre.

2°. Le lilac à fleur pourpre. Sa fleur est plus grosse et plus fournie que celle du précédent ; l'arbre en donne une plus grande quantité : c'est le plus beau de tous les lilacs et le moins commun.

3°. Le lilac à fleur blanche. Sa fleur n'est ni si grande ni si garnie que celles des précédents, mais elle semble être argentée.

4°. Le lilac à fleur blanche et à feuille panachée de jaune.

5°. Le lilac à fleur blanche et à feuille panachée de blanc.

Ces deux variétés ne sont pas d'une grande beauté, leur aspect présente plus de langueur que d'agrément. Ceux qui veulent tout rassembler dans une collection, pourront se les procurer en les faisant greffer en écusson ou en approche sur d'autres lilacs.

C'est principalement aux grands lilacs qu'on pourra appliquer ce qui a été dit ci-dessus.

Lilacs de Perse. 6°. Le lilac de Perse à feuille de troène. Sa fleur est d'un rouge pâle.

7°. Le lilac de Perse à fleur blanche. Sa couleur n'est pas bien tranchée, c'est un rouge si pâle qu'il incline à la blancheur : cette variété est encore très-rare.

8°. Le lilac de Perse à feuille découpée ; c'est le plus beau des lilacs de Perse, par l'agrément de sa feuille qui est très-joliment découpée, et par la beauté de sa fleur qui est d'une vive couleur de pourpre fort apparente.

Ces lilacs sont des arbrisseaux qui ne s'élèvent qu'à huit ou dix pieds. Ils se garnissent de beaucoup de branches qui sont fort menues ; leur feuille est infiniment plus petite que celle des grands lilacs ; leur fleur est en plus petits bouquets, mais elle a plus d'odeur, et souvent les branches en sont garnies sur toute leur longueur. Elle parait huit jours plus tard que celle des grands lilacs, et elle dure plus longtemps. Il faut aux lilacs de Perse une bonne terre, meuble, franche, un peu humide. Ils donnent rarement des rejetons au pied ; il faut les multiplier de branches couchées que l'on fait au printemps, elles auront au bout d'un an des racines suffisantes pour la transplantation, qui se doit faire pour le mieux en automne. Tous les lilacs peuvent se greffer les uns sur les autres, soit en écusson, soit en approche. Les lilacs de Perse peuvent contribuer à l'ornement d'un jardin ; on en fait des buissons dans les plates-bandes. On peut aussi leur faire prendre une tige et une tête régulière, et on peut encore en former des palissades de dix pieds de hauteur : c'est peut-être la forme qui leur convient le mieux ; et lorsque ces palissades ont pris trop d'épaisseur, il n'y a qu'à forcer la taille jusqu'auprès des principales branches, et bien-tôt la palissade se regarnira de jeunes rejetons : on peut même faire cette opération au mois de Juillet sans inconvénient. Article de M. D'AUBENTON.

LILAC, (Botanique) quoique le nom de lilac soit étranger, la plupart de nos botanistes l'ont conservé ; quelques autres l'ont rendu mal-à-propos par syringa, qui est une plante d'un genre tout différent. Nos dames se sont contentées d'adoucir le nom arabe, d'écrire et de prononcer lilas, et elles l'ont emporté sur les Botanistes ; les Anglais l'appellent the pipe-trée.

La racine de cette plante est déliée, ligneuse, et rampante ; elle produit un arbrisseau qui parvient à la hauteur d'un arbre médiocre, et s'élève à dixhuit ou vingt pieds, et plus ; ses tiges sont menues, droites, rameuses, assez fermes, couvertes d'une écorce grise-verdâtre, remplies d'une moèlle blanche et fongueuse. Ses feuilles sont opposées l'une à l'autre, larges, pointues, lisses, molles, luisantes, vertes quelquefois, panachées de jaune ou de blanc, et attachées à de longues queues ; elles ont un goût un peu âcre et amer.

Ses fleurs sont petites, monopétales, ramassées en touffes, de couleur bleue, quelquefois d'un rouge bleu, d'autres fois d'un rouge-foncé, et d'autres fois blanches ou argentées, selon les espèces de lilacs, mais toujours d'une odeur douce et fort agréable.

Chacune de ces fleurs est en entonnoir, ou en tuyau évasé par le haut, et découpé en quatre ou cinq parties, garni de deux ou trois étamines courtes, à sommets jaunes. Le calice est d'une seule pièce, tubuleux, court, et divisé en quatre segments ; l'ovaire est placé au centre du calice qui est dentelé.

Quand les fleurs sont passées, il leur succede des fruits comprimés, oblongs, assez semblables à une langue, ou à un fer de pique. Ils prennent une couleur rouge en mûrissant, et se partagent en deux loges, qui contiennent des semences menues, oblongues, aplaties, pointues par les deux bouts, bordées d'un feuillet membraneux et comme ailé, de couleur rousse.

Le lilac nous est venu selon Mathiole de Constantinople, et selon d'autres de l'orient. Il fleurit au mois d'Avril, et n'a point d'usage médicinal. Mais comme la mode règne encore de le cultiver dans nos jardins, à cause de la beauté de ses fleurs, il nous faut dire un mot de sa culture.

LILAC, (Agriculture) rien n'est plus beau que le lilac, ou, pour parler comme tout le monde, le lilas en fleur, soit en buissons dans des plates-bandes de parterre, soit en allées, soit dans des carrés de bosquets, surtout quand on les oppose, ou qu'on les entremêle avec gout. D'ailleurs, ils ont l'avantage d'être aisés à élever, de croitre dans toutes sortes d'expositions et de terrains. Il est vrai qu'ils poussent plus vigoureusement dans des terres fortes et humides ; mais c'est dans les terres seches qu'ils donnent le plus de fleurs ; et c'est aussi le cas de la plupart des plantes.

Les lilas bleus, blancs, et pourpre-foncé, montent d'ordinaire à la hauteur de vingt pieds, et forment l'embellissement des allées et des bosquets, lorsque dans le printemps, la nature ouvre son sein pour enchanter nos regards ; ici le lilas-blanc étendant ses branches, produit à leurs extrémités des panaches de fleurettes argentines, soutenues sur de courts pédicules. Là, le lilas bleu présente de longues grappes de charmantes fleurs, dont l'air est embaumé ; mais le lilas pourpre nous plait encore davantage, et par le nombre des fleurs qu'il donne, et par les touffes qui en sont plus pressées, et par l'attrait de leurs belles couleurs ; le mélange de l'opposition ingénieuse de ces trois lilas ne sert que mieux à relever le lustre de chacun en particulier.

On multiplie les lilas, en couchant au mois d'Octobre ses jeunes branches dans la terre, ou bien en détachant ses rejetons, et les plantant tout de suite dans une terre légère, où on les laisse trois ou quatre ans, avant que de les transplanter à demeure.

Les lilas à feuilles de troène, que nous nommons noblement lilas de Perse, ne montent point en arbre, et ne forment que des arbrisseaux qui ne s'élèvent guère au-dessus de six ou sept pieds ; mais c'est par cela même qu'ils servent à décorer tous les lieux où sont placés les arbustes de leur taille. Ils donnent des bouquets plus longs, plus déliés que les autres lilas, et en même temps d'une odeur plus agréable.

Quoiqu'on puisse multiplier de rejetons les lilas de Perse, le meilleur est de les multiplier de marcottes ; on peut les planter dans les plates-bandes des parterres ; on peut les tailler en buisson ou en globe posé sur une tige, en s'y prenant de bonne heure. Enfin, on peut les élever en caisse, mais c'est une chose inutîle ; car ils ne sont point délicats, toute terre et toute exposition leur sont presque indifférentes.