S. f. (Histoire naturelle, Botanique) genre de plante à fleur en rose, composée de plusieurs pétales disposés en rond. Il s'élève du milieu de cette fleur un pistil qui devient dans la suite un fruit charnu et mol, qui renferme une semence dure, divisée en deux lobes, et enveloppée d'une sorte de membrane ou de péricarde. Plumier, nova plant. amer. gen. Voyez PLANTE.

La beauté de cet arbre, qui est toujours verd, l'odeur aromatique de ses feuilles, leur ressemblance à une langue, et celle de son noyau à un cœur, sont la source des mystères que les Egyptiens y avaient attachés ; ils l'avaient consacré à Isis, et mettaient son fruit sur la tête de leurs idoles, quelquefois entier, et d'autres fois ouvert, pour faire paraitre l'amande : cette figure de poire doit toujours le faire discerner du lotus par les antiquaires curieux de déchiffrer les monuments antiques.

Tous les anciens parlent de cet arbre : Théophraste, Strabon, Plutarque, Dioscoride, Pline et Galien. Ils disent qu'il a été planté à Memphis par Persée, qui lui a donné son nom ; que ses feuilles sont amples, fermes, d'une odeur agréable ; que ses fleurs naissent en grappe ; que son fruit est oblong ; et qu'il contient une espèce d'amande du goût de la châtaigne. On ne trouve plus aujourd'hui cet arbre en Egypte.

Le persea des modernes approche beaucoup de celui d'Egypte ; on l'appelle en français poirier de la nouvelle-Espagne ; c'est le prunifera arbor, fructu maximo, pyriformi viridi, pericarpio esculento butyraceo, nucleum unicum maximum, ossiculo nullo tectum, cingente. Catal. Jamaic. 285.

Il s'étend fort au large, et conserve toujours sa verdure ; ses feuilles sont semblables à celles du laurier à larges feuilles. Ses fleurs sont à six pétales, et naissent en grappes. Son fruit a d'abord la figure d'une prune, et s'allonge en poire en murissant ; il est noir, d'un goût agréable, et contient une amande douce, faite en cœur. Cet arbre croit dans la Jamaïque. (D.J.)