S. m. (Botanique) Tournefort compte trente-quatre espèces de solanum, entre lesquelles il y en a une principalement d'usage en Médecine, et une autre en aliment ; mais l'espèce de solanum nommé belladonna majoribus foliis et floribus, par Tournefort I. R. H. 77, est un véritable poison.

Le solanum d'usage en Médecine est nommé solanum nigrum, vulgare, I. R. H. 149, en anglais, the common night-shade, et en français, morelle. Voyez MORELLE.

L'espèce de solanum dont la racine est d'usage en aliment, est le solanum tuberosum esculentum, I. R. H. 149, en français batate, patate, pomme de terre, topinambour. Voyez POMME DE TERRE et TOPINAMBOUR.

La belladonna de Tournefort, de Boèrhaave, de Clusius, de Dillenius et autres botanistes, est le solanum lethale de Ray, hist. 1. 679 ; solanum melanocerasus, C. B. P. 166, solanum maniacum, J. B. 3. 611. solanum somniferum, Phyt. Brit. 115, solanum furiosum luridè purpureo flore calathoide, melanocerasus. Pluk. Almag. 1. 352.

C'est le plus grand de tous les solanum ; il a plusieurs racines épaisses, longues, éparses, fortes, d'où partent de grandes tiges angulaires qui s'élèvent à la hauteur de l'homme et plus, environnées de feuilles d'un verd sale, de la figure de celles de la morelle ordinaire, mais beaucoup plus larges ; ses fleurs sont dispersées parmi les feuilles ; elles croissent séparément sur de longs pédicules ; elles sont larges, profondes, en cloche, divisées en six segments à leurs extrémités, d'un brun foncé, verdâtres à l'extérieur, et purpurines au-dedans. Elles font place à des baies larges, luisantes, rondes, noires, comme des cerises, placées sur un calice brunâtre, et pleines d'une pulpe purpurine, succulente, d'un goût fade et douçâtre ; cette pulpe est parsemée de petites graines plates.

Ce sont les fruits de cette plante qui produisent des convulsions, des battements de cœur terribles, l'aliénation de l'esprit, et la mort. Les mémoires de l'académie royale, les Transactions philosophiques, et d'autres ouvrages, n'ont cité que trop d'exemples des qualités funestes de cette plante. Ray rapporte, d'après Hochstetter, qu'un frère mendiant à Rome ayant bu d'une infusion de belladonne, perdit les sens, et qu'il les recouvra en buvant un verre de vinaigre. Il est très-vraisemblable que le meilleur remède contre ce poison, ainsi que contre le stramonium, serait les acides végétaux précédés d'une boisson copieuse d'eau et de miel émétisés. Les peintres en miniature font macérer le fruit du solanum melanocerasus, et en préparent aussi un beau verd. (D.J.)