S. m. (Histoire naturelle, Botanique) sorbus, genre de plante qui diffère de ceux du poirier et de l'alisier par la disposition des feuilles ; elles naissent par paires dans le sorbier comme celles du frêne. Tournefort, inst. rei herb. Voyez PLANTE.

SORBIER, voyez CORNIER.

On distingue communément deux espèces de ce genre de plante, le sorbier cultivé, et le sorbier sauvage, Le sorbier ou cornier cultivé ordinaire, est le sorbus sativa, I. R. H. 633. en anglais, the common service-tree ; il a la racine longue, dure, grosse, ligneuse. Elle produit un arbre grand et branchu, dont le tronc est droit, couvert d'une écorce rude, ou un peu raboteuse, pâle ; son bois est fort dur, compact, rougeâtre.

Ses feuilles sont oblongues, rangées plusieurs ensemble sur une côte comme celles du frêne, dentelées en leurs bords, velues, molles, verdâtres en-dessus, blanchâtres en-dessous, d'un goût acerbe et styptique.

Ses fleurs sont petites, blanches, jointes plusieurs ensemble en forme de grappes, portées sur de longs pédicules, qui sortent d'entre les feuilles ; chacune d'elles est composée de cinq feuilles disposées en rose. Après que ces fleurs sont tombées, le calice devient un fruit de la forme et de la grosseur d'une petite poire, dur, charnu, de couleur verdâtre, ou pâle d'un côté, et rougeâtre de l'autre, rempli d'une chair jaunâtre, d'un goût très-acerbe ; ce fruit s'appelle en latin sorbum, en français sorbe ou corne. Il ne murit point ordinairement sur l'arbre ; on le cueille en automne, et on le met sur de la paille, où il devient mou, doux, bon, et assez agréable à manger ; il renferme dans un follicule membraneux, quelques semences ou pepins aplatis.

Cet arbre vient naturellement dans certaines contrées ; il aime les montagnes froides, et un terrain pierreux ; on le cultive aussi dans les vergers et les vignobles, quoiqu'il croisse très-lentement ; il fleurit en Avril et Mai, et son fruit n'est mûr qu'en Novembre.

Le sorbier ou cornier sauvage, sorbus sylvestris, C. B. P. 415. Raii, hist. 1457, sorbus aucuparia, I. R. H. 634, en anglais, the wild-service, est un arbre de grandeur médiocre ; son tronc est droit, branchu, couvert d'une écorce brune, rougeâtre, sous laquelle il s'en trouve une autre qui est jaune, d'une odeur puante, et d'un goût amer. Ses feuilles sont plus pointues que celles du sorbier cultivé, fermes, lisses, sans poil, et varient beaucoup suivant les lieux.

Ses fleurs sont petites, blanches, odorantes, attachées plusieurs ensemble, en manière d'ombelle ; il leur succede des fruits semblables aux baies de l'olivier, d'un jaune mêlé de vermillon, d'un goût acerbe et désagréable, mais dont les merles et les grives sont fort friands, d'où vient que les aiseleurs s'en servent comme d'appât pour prendre ces oiseaux au filet ou autrement. (D.J.)

SORBIER ou CORNIER, (Diète et Matière médicale) le fruit de cet arbre est du nombre de ceux dont les hommes se nourrissent, et qui possèdent en même temps des vertus véritablement médicamenteuses. La sorbe ou corne a, comme aliment et comme remède, la plus parfaite analogie avec la cornouille et avec la neffle. Voyez CORNOUILLE, NEFFLE, et ce qui est dit de l'usage des cornes à l'article CORMIER, hist. nat. (b)