S. m. foeniculum, (Histoire naturelle Botanique) genre de plante à fleurs en roses disposées en ombelle, et composées de plusieurs pétales rangées en rond, et soutenues par un calice qui devient un fruit dans lequel il y a deux semences oblongues, épaisses, convexes et cannelées d'un côté, et aplaties de l'autre. Ajoutez aux caractères de ce genre, que les feuilles sont découpées par parties fort longues et fort menues, et qu'elles tiennent à une côte. Tournefort, inst. rei herb. Voyez PLANTE. (I)

Il y a plusieurs espèces de fenouil.

Le fenouil commun, foeniculum vulgare, Off. Ger. 877. Emac. 1032. Park. theat. 884 Rau hist. 1. 457. etc. est ainsi décrit par nos Botanistes.

Sa racine est vivace, et dure plusieurs années ; elle est de la grosseur du doigt, et plus droite ; blanche, d'une saveur aromatique, mêlée de quelque douceur. Sa tige est haute de trois ou quatre coudées, droite, cylindrique, cannelée, noueuse, lisse, divisée vers le sommet en plusieurs rameaux ; couverte d'une écorce mince et verte, remplie intérieurement d'une moelle fongueuse et blanche. Ses feuilles sont amples, découpées en plusieurs lanières, ou en lobes étroits ; d'un verd foncé, d'une saveur douce, d'une odeur suave : chaque lobe est cylindrique ; et ceux qui sont à l'extrémité, sont comme des cheveux. Ces feuilles sont portées sur des queues qui embrassent en manière de gaines la tige et les branches. Le sommet des tiges et des rameaux porte des ombelles ou parasols arrondis, dont les fleurs sont en rose, à cinq pétales jaunes, odorants, appuyées sur un calice qui se change en un fruit composé de deux graines oblongues, un peu grosses, convexes et cannelées d'un côté, aplaties de l'autre, noirâtres, d'une saveur âcre et un peu forte. Cette plante croit parmi les cailloux dans les pays chauds ; cette graine devient douce par la culture, et la plante un peu différente : de-là naissent les variétés de cette espèce de fenouil. On le cultive dans nos jardins.

Le fenouil doux s'appelle foeniculum dulce, Off. Ger. 877. Emac. 1032. Park. theat. 884. C. B. P. 147. Rau, hist. 1. 458. Foeniculum dulce, majori et albo semine. J. B. 3. 4. Tourn. inst. 311. Rapp. flor. jen. 224. Foeniculum, sive marathrum vulgatius, dulce, Lob. icon. 775.

A peine paroit-il différent du fenouil commun, si ce n'est en ce que sa tige est moins haute, plus grêle, et ses feuilles plus petites ; mais ces graines sont plus longues et plus étroites, cannelées, blanchâtres, plus douces et moins âcres. Si on seme cette espèce de fenouil, elle dégénere peu-à-peu à mesure qu'on la reseme ; de sorte que dans l'espace de deux ans elle devient un fenouil commun : c'est pourquoi Ray pense que cette graine est apportée des pays les plus méridionaux, peut-être de Syrie, comme Lobel le dit ; ou des îles Açores, comme d'autres le prétendent.

Le fenouil d'Italie, foeniculum italicum vulgare, L. B. et en italien finocchio, ne diffère du fenouil doux que par l'extrême agrément de son goût et de son odeur : aussi n'est-il cultivé que pour être servi sur les tables, comme le céleri, en guise de salade. Voyez FENOUIL, (Jardinage). Article de M(D.J.)

FENOUIL, (Jardinage) Le fenouil commun et le fenouil doux sont cultivés dans nos jardins, tant pour les tables qu'à cause de la graine, employée en cuisine et en pharmacie.

Quelques Apicius de nos jours ordonnent d'envelopper le poisson dans les feuilles de fenouil, pour le rendre plus ferme et plus savoureux, soit qu'on veuille l'apprêter frais, ou le garder dans de la saumure.

Les sommités de fenouil vertes et tendres, mêlées dans nos salades, y donnent de l'agrément. Dans les pays chauds on sert les jeunes pousses du fenouil avec la partie supérieure de la racine, que l'on assaisonne de poivre, d'huîle et de vinaigre, comme nous faisons le céleri.

La culture du fenouil commun n'a rien de particulier. Quand le plan a six semaines ou deux mois, on l'éclaircit et on le sarcle. Il demande peu d'eau, à moins qu'on ne le destine à être mangé en pied, et alors il faut préférer le fenouil doux. On le repique, comme le céleri, et on l'espace à un pied en tout sens. On ôte soigneusement les mauvaises herbes, on l'arrose, on le bute ; il grossit, il blanchit, forme un pied plus gros que le céleri, et le surpasse même en bonté.

Mais le fenouil d'Italie a bien d'autres qualités que le nôtre, soit que le climat de Paris ne lui soit pas favorable, soit plutôt que nous ignorions l'art de le cultiver. Il est certain que la saveur, la finesse et l'odeur du fenouil en Italie, charment le goût et l'odorat : aussi les Italiens en font un grand usage. La pointe des jeunes feuilles entre dans leurs fournitures de salade, et ils mangent par délices les extrémités des jeunes branches avec du sel, ou sans assaisonnement.

Comme cette sorte de sensualité a passé en Angleterre, où elle prend tous les jours plus de faveur, Miller n'a pas dédaigné de s'attacher à la culture du finocchio, et d'en donner les préceptes dans son dictionnaire, j'y renvoye nos jardiniers curieux. Article de M(D.J.)

FENOUIL, foeniculum, (Pharmac. Mat. medic.) La plante, la racine et la semence de cette plante sont d'un usage fréquent dans nos boutiques, où on emploie indifféremment l'une et l'autre espèce de fenouil.

La racine est une des cinq racines apéritives, et elle entre à ce titre dans beaucoup de compositions officinales.

On tire par la distillation de la plante verte, une eau qui est fort aromatique, et de la graine verte ou séchée, une huîle essentielle, et une eau très-chargée de parties huileuses. Voyez HUILE ESSENTIELLE, EAU DISTILLEE.

On fait sécher les racines et les semences de fenouil, et on les conserve pour s'en servir au besoin, soit dans les préparations officinales, soit dans les préparations magistrales.

Les semences, qui sont du nombre des quatre grandes semences chaudes, entrent dans beaucoup de préparations, comme correctif de certains purgatifs. Voyez CORRECTIF. Elles sont estimées bonnes pour fortifier l'estomac, aider la digestion ; on les a surtout recommandées pour dissiper les vents, de-là cet adage de l'école de Salerne :

Semen foeniculi reserat spiracula culi.

On prend cette graine en poudre avec du sucre dans du vin, depuis un demi-gros jusqu'à un gros ; on la mêle aussi avec les remèdes bechiques, et on la regarde comme contribuant beaucoup à leurs bons effets, surtout dans la toux invéterée et opiniâtre.

On recommande beaucoup le fenouil pour les maladies des yeux. Galien dit que le suc exprimé de la plante, est très-bon dans l'inflammation de cet organe : il a été recommandé pour le même mal par beaucoup de médecins, même des plus modernes, pris intérieurement à la dose de quatre onces. Mais c'est surtout l'eau distillée de la plante ou de la semence, que nous employons dans ce cas ; on la fait entrer dans presque tous les collyres, ou remèdes destinés pour les yeux. Arnaud de Villeneuve est un des plus zélés panégyristes de la vertu ophtalmique du fenouil ; il recommande sa semence macerée dans du vinaigre, ensuite sechée et mêlée avec un peu de cannelle et de sucre, pour conserver la vue, ou pour la rétablir lorsqu'elle est affoiblie et presque perdue dans des vieillards, même de 80 ans.

Cette même eau est beaucoup célébrée prise intérieurement, pour dissiper les coliques venteuses, et pour aider la digestion.

La racine de fenouil, qui, comme nous l'avons dit, est une des cinq racines apéritives, est recommandée par quelques auteurs, comme un spécifique dans les petites véroles et dans la rougeole ; Etmuller la propose comme un remède excellent dans la douleur des reins et la strangurie, et comme un des meilleurs antinéphrétiques. On lui attribue aussi la propriété d'augmenter le lait dans les mammelles : on ne le fait guère prendre qu'en infusion, et Herman remarque qu'il ne faut employer de cette racine que l'écorce extérieure, et rejeter toute la substance intérieure. (b)