S. m. polypodium, (Histoire naturelle, Botanique) genre de plante qui n'a point de branches et dont les feuilles sont découpées presque jusqu'à la côte en portions étroites et oblongues. Ajoutez aux caractères de ce genre le port particulier du polypode. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez PLANTE.

Dans le système de Linnaeus, c'est un genre distinct de plante capillaire qui renferme le polypodium et le lonchitis de Tournefort. Sa fructification est marquée par des taches rondes, qui se trouvent sur la partie inférieure du disque de la feuille.

Des vingt-six espèces de polypodes distinguées par Tournefort, nous parlerons seulement de la plus commune, polypodium vulgare, I. R. H. 540.

Sa racine est longue d'un demi-pié, presque de la grosseur du petit doigt, rampante à fleur de terre, garnie de fibres menues comme des poils, relevée de petits tubercules semblables aux pieds d'un insecte ; elle est brune en-dehors et verdâtre en-dedans, d'un goût douçâtre, légèrement aromatique, à la fin un peu acerbe et stiptique.

Elle jette des feuilles qui ressemblent à celles de la fougère mâle, mais beaucoup plus petites, découpées profondément jusques vers la côte, en partie longues et étroites, couvertes sur le dos d'une manière de poussière adhérente, rougeâtre, entassée comme par petits tas. Cette poudre examinée au microscope offre un assemblage de coques sphériques et membraneuses, qui s'ouvrent en deux parties comme une boite à savonnette, et laissent tomber de leur cavité quelques semences menues, jaunes, faites en forme de rein, à-peu-près comme celles de la luzerne.

Cette plante qui est de la classe des capillaires, et par conséquent des plantes qui ne fleurissent point, croit dans les forêts, les vallées, et sur les montagnes ombrageuses, entre les pierres couvertes de mousse, sur les troncs des vieux arbres, comme frêne, hêtre, coudrier, aulne, et sur les vieilles murailles. Ce polypode est verd toute l'année, et se peut ramasser en tout temps. Au printemps, il pousse de nouvelles feuilles ; &, suivant la remarque de Césalpin, les tubercules de la racine ne sont autre chose que les vestiges des feuilles qui tombent chaque année. (D.J.)

POLYPODE DE CHENE, (Matière médicale) les Pharmacologistes ont cru que le polypode qui croissait sur le chêne était une espèce particulière de cette plante, et qu'elle était la meilleure pour les usages médicinaux ; c'est pourquoi on trouve toujours l'épithète quercinum ou quernum de chêne unie au mot polypode toutes les fais, qu'il est question de cette plante dans les livres de médecine. Il est reconnu aujourd'hui que cette plante est absolument la même en soi, et par rapport à ses vertus médicinales, soit qu'on la cueille sur le chêne, sur d'autres arbres, sur les rochers, sur les murailles, etc.

Ce n'est presque que la racine qui est d'usage en Médecine. Elle a un goût sucré, et elle est légèrement laxative, ce qui la fait ranger avec les fruits secs appelés doux, tels que les figues, les dattes, les raisins secs, etc. On l'emploie, comme ces fruits, dans les décoctions pectorales, et dans celles qui servent assez communément d'excipient aux potions purgatives. La douceur de la racine de polypode concourt surtout assez efficacement à corriger et masquer le mauvais goût du sené ; voyez CORRECTIF. Cette racine est employée à ce dernier titre, c'est-à-dire comme correctif dans plusieurs anciens électuaires purgatifs, tels que le catholicum, le lénitif, la confection hamech, le diaprun.

Les feuilles de polypode entrent dans la poudre contre la rage de paulmier. (b)