(Histoire naturelle, Botanique) genre de plante décrit sous le nom d'orchis. Voyez ORCHIS.

SATYRION, (Mat. méd. et Diete) orchis, testicules de chien, etc. Les diverses espèces de satyrion, et surtout celles des satyrions à racine bulbeuse, ont été singulièrement vantées par les anciens pharmacologistes, et par ceux d'entre les modernes qui ont suivi la doctrine de Paracelse, comme l'aphrodisiaque par excellence. Cette haute réputation n'a eu cependant d'autre fondement que la forme de ses bulbes qui ont quelque ressemblance avec un testicule ; et le principe qui a établi les vertus médicinales des remèdes sur leur signature ou ressemblance quelconque avec certaines parties du corps humain. (Voyez SIGNATURE.) La philosophie moderne ne s'accommode point d'un pareil principe, et l'expérience qui est son vrai guide, a démontré que les bulbes de satyrion, malgré leur grande ressemblance avec un des principaux organes de la génération, n'avaient aucune influence sur ces organes ; qu'elles n'excitaient point leur jeu, ne produisaient point la magnanimité. Voyez MAGNANIMITE. Médecine. Les racines de satyrion n'en entrent pas moins cependant dans ces compositions aphrodisiaques, tant magistrales qu'officinales les plus usitées.

On garde ces racines dans les boutiques sous la forme de conserve, et sous celle de candit ou confiture.

Au reste ce n'est que le bulbe plein, dur, et bien nourri qu'on choisit, et auquel est attribuée la vertu propre du satyrion ; car quant à un autre bulbe desséché et flétri, qui se trouve toujours avec le précédent, non-seulement il est regardé comme privé de ces vertus, mais même comme doué des propriétés contraires.

M. Géoffroi le cadet a préparé de la manière suivante le bulbe des satyrions de notre pays pour imiter le salep des Turcs. (Voyez SALEP.) Après avoir choisi les racines d'orchis les mieux nourries, il en ôte la peau, les jette dans l'eau froide ; et après qu'elles y ont séjourné quelques heures, il les fait cuire dans une suffisante quantité d'eau ; il les fait égoutter, puis il les enfîle pour les faire sécher à l'air, choisissant pour cette préparation un temps sec et chaud. Elles deviennent transparentes ; elles ressemblent à des morceaux de gomme adragant, et demeurent très-dures. On les peut conserver saines, tant qu'on voudra, pourvu qu'on les tienne dans un lieu sec ; au lieu que les racines qu'on a fait sécher sans cette préparation, s'humectent &moisissent pour peu que le temps soit pluvieux pendant plusieurs jours. Mémoires de l'acad. des Scien. année 1740.

C'est à cause de cette pente que les racines de satyrion desséchées à la manière ordinaire ont à se corrompre, qu'est venu l'usage de les garder dans les boutiques sous forme de conserve ou de candit. (Voyez CANDIT.) Mais la méthode de M. Geoffroi pourvait à leur conservation d'une manière plus avantageuse.

Le même auteur assure que les racines de satyrion de notre pays ainsi préparées, ont les mêmes propriétés médicinales que le salep des Turcs, tout comme elles ressemblent à cette drogue par leurs qualités extérieures. Voyez SALEP.

Quant à la manière de les employer, voici comme il s'en explique : on peut les réduire en poudre aussi fine qu'on veut, on en prend le poids de vingt-quatre grains, qu'on humecte peu-à-peu d'eau bouillante ; la poudre s'y fond entièrement, et forme un mucilage qu'on peut étendre par ébullition dans une chopine ou demi septier d'eau, et l'on est le maître de rendre cette boisson plus agréable, en y ajoutant le sucre et quelques légers parfums. Cette poudre peut aussi s'allier au lait qu'on a conseillé aux malades affectés des maladies de poitrine.

Ce dernier usage qui est le principal et le plus utîle tant du salep imité, que du vrai salep (voyez SALEP), prouve bien démonstrativement combien la prétendue vertu aphrodisiaque des satyrions est chimérique : car assurément les phtisiques n'ont que faire de magnanimité, et un remède capable de la produire, ne leur est rien moins que convenable. (b)