S. m. ziziphus, (Botanique) genre de plante à fleur en rose, composée de plusieurs pétales disposés en rond. Il sort du calice un pistil qui devient dans la suite un fruit oblong, ressemblant à une olive, et charnue ; il renferme un noyau divisé en deux loges où il y a des semences. Tournefort, Inst. rei herb. voyez PLANTE.

A ce caractère général nous ajouterons que c'est un petit arbre que l'on cultive dans les contrées méridionales de l'Europe par rapport à son fruit qui est d'usage en Médecine. Cet arbre ne s'élève qu'à 12 ou 15 pieds. Sa tige est courte, tortue et couverte d'une écorce brune, raboteuse et crévassée ; il se garnit de beaucoup de rameaux qui sont épineux. Ses feuilles sont ovales, unies, légèrement dentelées sur les bords, luisantes en dessus, et relevées en dessous de trois nervures principales ; la verdure en est agréable quoiqu'un peu jaunâtre ; elles sont placées alternativement sur des branches fort minces d'environ un pied de long, qui se desséchent après la chute des feuilles, et tombent à leur tour. La fleur et le fruit viennent aussi sur ces petites branches à la naissance des feuilles ; cette fleur qui est petite, herbacée, n'a nul agrément : elle commence à paraitre les premiers jours de Juillet, et elle se succede pendant deux mois. Le fruit qui la remplace se nomme jujube ; il est oblong, charnu, rouge en dehors, jaunâtre en dedans, d'un goût doux et relevé ; il renferme un noyau qui sert à multiplier l'arbre.

Le jujubier est commun dans nos provinces méridionales, en Italie, en Espagne, etc. il lui faut un terrain médiocre et léger, il se plait dans les lieux les plus chauds, exposés au soleil et à l'abri du vent : dans une telle exposition il resistera à de grands hivers, même dans la partie septentrionale de ce royaume : cet arbre n'exige même presqu'aucune culture.

On peut multiplier le jujubier par les rejetons qui viennent au pied des vieux arbres ; mais il vaut mieux le faire venir de semence. Il faut avoir des jujubes fraiches, et les semer, s'il est possible, avant l'hiver dans des caisses ou terrines, que l'on mettra dans une serre qui puisse les garantir des fortes gelées. On pourra les sortir au commencement de Mars, et les jujubes leveront au bout d'un mois ou environ. Au printemps suivant, il faudra transplanter les jeunes plants dans des pots séparés, où on les laissera pendant trois ou quatre ans, avec la précaution de les faire passer les hivers dans la serre, après quoi ils seront assez forts pour être transplantés à demeure, et pour résister aux intempéries de notre climat septentrional. Mais il sera bien rare de l'y voir porter du fruit ; il faut pour cela des années bien favorables : les arbres de ce genre qui sont au jardin du Roi à Paris en ont donné plusieurs fais.

Le jujubier par rapport à la beauté de son feuillage dont la verdure est brillante, doit trouver place dans les bosquets d'arbres curieux ; il a aussi quelque chose de singulier dans l'arrangement de ses branches qui sont de deux sortes ; les unes plus grosses et moins confuses sont permanentes ; les autres plus menues et dont la destination est de porter la fleur et le fruit, ne sont qu'annuelles ; et comme l'arbre se garnit d'une grande quantité de ces branches du second ordre, qui sont toutes à peu près d'égale longueur, cette singularité en contrastant avec les autres arbres, peut contribuer à la variété.

Les jujubes dans leur fraicheur peuvent se manger, mais elles sont indigestes, et d'un goût trop relatif aux drogues de la Pharmacie : ce n'est qu'en Médecine qu'on en fait principalement usage. Voyez JUJUBES.