S. f. (Botanique) espèce de digitale ; aussi est-elle nommée digitalis minima, par Boerhaave, J. A. 229. Tournef. inst. 165. elem. bot. 135. gratiola, par J. B. IIIe 434. Ger. 466. Emac. 581. Rai, hist. IIe 1885. Rivin, irr. M. 126. Rupp. Fl. Jen. 200.

C'est une petite plante dont la tige menue pénètre fort avant dans la terre, et pousse plusieurs tiges carrées, d'environ un pied de haut, des nœuds desquelles naissent des feuilles longues, étroites, et pointues comme celles de l'hysope ordinaire. Il sort de leurs aisselles des fleurs portées sur de courts pédicules, petites, oblongues, d'un jaune pâle, ouvertes en manière de gueules en-devant, et partagées en deux lèvres d'un pourpre clair ; la lèvre supérieure est en forme de cœur, réfléchie vers le haut, et l'inférieure est divisée en trois parties ; leur calice est d'une seule pièce, partagé en cinq quartiers, du fond duquel s'élève un long pistil qui se change en une capsule rougeâtre, arrondie, terminée en pointe, partagée en deux loges, et remplie de menues graines roussâtres.

Toute cette plante est sans odeur, mais d'une saveur très-amère, mêlée de quelque adstriction. Elle aime les lieux montagneux, et fleurit au mois de Juillet : elle est rarement d'usage, parce qu'elle agit avec violence par haut et par bas ; et c'est pour cela qu'elle mérite d'être considérée en matière médicale. (D.J.)

GRATIOLE, (Matière médicale) on la place communément dans les listes des plantes usuelles au rang des purgatifs hydragogues ; et en effet elle purge très-violemment. C'est un vrai remède de paysan ou de charlatan, auquel on pourrait avoir recours à la campagne dans le cas de nécessité, à la dose d'une demi-poignée de plante fraiche en infusion ou en décoction, mais qu'on ne doit jamais employer quand on est à portée d'avoir les purgatifs plus éprouvés et moins dangereux des boutiques. (b)