S. m. (Histoire naturelle, Botanique) portulaca ; genre de plante à fleur en rose, composée de plusieurs pétales disposés en rond. Le pistil sort du calice qui est d'une seule feuille et fourchu ; il devient dans la suite avec le calice un fruit ordinairement ovoïde, qui renferme de petites semences, et qui a sur la partie supérieure deux sortes de têtes, dont l'extérieure n'est autre chose que la partie fourchue du calice ; l'intérieure est formée par le pistil qui a pris de l'accroissement. Ces têtes s'ouvrent transversalement en deux pièces : la partie inférieure du fruit, c'est-à-dire l'autre partie du calice, est attachée à un pédicule. Tournefort, inst. rei herb. Voyez PLANTE.

Ses feuilles sont assez charnues et succulentes ; le calice est d'une seule pièce, découpée en deux segments ; il embrasse étroitement l'ovaire ; la fleur est en rose, et composée de cinq pétales. L'ovaire qui est au fond du calice, se change en un vaisseau de figure ovoïde, composé de deux coques l'une sur l'autre. La coque extérieure quand elle a atteint sa maturité, s'ouvre horizontalement par le milieu, ou forme une ouverture horizontale sur celle de dessous, qui s'ouvre à son tour de la même manière, et laisse voir une infinité de semences menues.

Il y a selon Tournefort, neuf espèces de pourpier cultivé ou sauvage. On peut quand elles ne sont pas en fleur les reconnaître les unes et les autres, d'avec d'autres plantes, par leurs feuilles épaisses, charnues, placées alternativement sur les tiges.

Le pourpier sauvage, portulaca sylvestris, I. R. H. 236. ne diffère presque du cultivé, que par la petitesse de toutes ses parties. Il ne fait que s'améliorer par la culture ; on le trouve fréquemment dans les terres sablonneuses en friche, le long des chemins, et ailleurs où il se seme de lui-même.

Le pourpier cultivé, portulaca sativa, I. R. H. 236. en anglais, the garden-purcelain, est presque connu de tout le monde. Il pousse des tiges rondes, lisses, rougeâtres et fragiles. Ses feuilles sont grosses, charnues, rondes, assez larges à leur extrémité, polies, luisantes, de couleur blanchâtre ou jaunâtre, d'un goût visqueux, tirant un peu sur l'acide. Ses fleurs naissent aux sommités des tiges parmi ses feuilles ; elles sont petites, jaunes ou pâles, composées de cinq pétales disposés en rose, soutenues par un calice d'une seule pièce, semblables en quelque manière à une mitre. Il leur succede de petits fruits ou capsules arrondies, de couleur herbeuse, qui contiennent des semences menues, noires et striées.

POURPIER, (Diète et Matière médicale) pourpier des jardins, domestique ou cultivé, petit pourpier ou pourpier sauvage.

Ces deux plantes sont regardées comme ayant à-peu-près les mêmes propriétés, elles ont aussi les mêmes usages tant en cuisine qu'en médecine ; mais on employait la première par préférence, et la seconde seulement au besoin.

Les feuilles et les semences sont en usage : l'une et l'autre de ces parties est regardée comme très-rafraichissante, humectante, émolliente, relâchante et adoucissante. La semence est une des quatre semences froides mineures. Voyez SEMENCES FROIDES. Elle est regardée d'ailleurs, mais assez gratuitement, comme un bon vermifuge.

Les feuilles de pourpier se mangent crues en salade ; elles sont indigestes, et ne peuvent convenir qu'aux meilleurs estomacs. On les fait entrer aussi dans les potages ; la cuite qu'elles subissent dans ce dernier usage, corrige entièrement leur mauvaise qualité, et les rend à-peu-près indifférentes, ou si l'on veut, même salutaires.

Les feuilles de pourpier sont un des ingrédiens les plus ordinaires des bouillons médicamenteux, appelés frais ou rafraichissants.

L'abondance du suc aqueux et aigrelet qu'elles renferment, les rend en effet très-propres à cet usage. Le suc exprimé de ces feuilles, est regardé comme très-utîle contre les vers, surtout chez les enfants : on attribue la même propriété, aussi bien que celle d'arrêter les hémorrhagies, et de calmer la fougue des fièvres ardentes, à l'eau distillée de ces mêmes feuilles, qui certainement n'est bonne à rien.

Les semences de pourpier entrent dans l'électuaire de Psyllio, le requies Nicolaï, la confection d'hyacinthe, le diaprun, les espèces diarrhodon, la poudre composée contre les vers, etc. (b)

POURPIER de mer, (Botanique) nom vulgaire de l'espèce d'arroche maritime, appelée par Ray, atriplex maritima, fructicosa, halimus dicta ; et par Tournefort, atriplex maritima, angustissimo folio. Voyez ARROCHE.