S. f. (Botanique) nom vulgaire de l'espèce de sapin que Tournefort appelle abies tenuiore folio, fructu deorsum inflexo. On trouve souvent des ruches sur les extrémités des branches de cet arbre. Il n'est pas trop aisé de comprendre comment elles se forment ; et l'on ne se douterait pas que des ruches aussi régulières fussent l'ouvrage des moucherons. Rien cependant n'est plus vrai. Un essaim de ces petits animaux, dit M. de Tournefort, vient piquer les branches de la pesse dans le temps qu'elles sont encore tendres ; chaque moucheron fait son trou à l'origine de la jeune feuille, justement dans l'aisselle, c'est-à-dire, dans l'endroit où la base de la feuille est attachée en travers contre la tige. Ainsi le suc nourricier qui s'extravase, élargit le trou de la piqûre, et fait écarter la base de cette feuille, qui n'est encore que collée contre la tige. Il arrive de-là que cette espèce de plaie prend d'abord la forme d'une petite bouche à lèvres vélues, et ensuite celle d'une gueule qui laisse voir le creux de chaque cellule. Ces cellules toutes ensemble, composent la ruche. Elles sont pleines dans l'été de pucerons verdâtres, semblables à ceux qui naissent sur les herbes potageres. Chaque puceron, mis sur le creux de la main, se développe dans moins d'un demi-quart-d'heure, et laisse échapper un petit moucheron. Histoire de l'acad. des Scienc. ann. 1705. (D.J.)