(Botanique) en latin plantae facies exterior ; on se sert de ce mot en parlant des plantes, dans le même sens qu'on emploie celui d'air, en parlant des animaux. On dit, cette plante a le port de la ciguè, approche de l'angélique par son port, et non pas cette plante a l'air de la ciguè ou de l'angélique. Le port ne résulte pas de la structure de quelques parties d'une plante, mais plutôt du tout ensemble.

PORT, s. m. (Marine) c'est un poste de mer proche des terres, destiné au mouillage des vaisseaux, et qui y est plus ou moins propre, selon qu'il a plus ou moins de fond et d'abri.

Port de havre, havre d'entrée, havre de toute marée, ce sont ceux où les vaisseaux peuvent entrer en tout temps, y ayant toujours assez de fond. Voyez MAREE.

Port brute, havre brute, c'est celui qui est fait sans art et sans artifice.

Port de barre, havre de barre, ce sont les ports où les vaisseaux ont besoin du flot et de la haute marée pour y entrer, parce qu'ils ne sont pas assez profonds, ou parce que l'entrée en est fermée par quelques bancs de sable ou de roches. Il y a une infinité de semblables ports sur l'Océan. Voyez BARRE. C'est un port de barre, l'entrée en est fermée par un banc, on n'y peut entrer que pendant le vif de l'eau.

Port à l'abri par les montagnes qui l'environnent, avoir un port sous le vent ; on dit avoir un port sous le vent, pour dire, avoir un lieu de retraite dans le besoin.

Entrer dans le port, fermer les ports ou ports fermés, c'est empêcher la sortie de tous les bâtiments qui y sont. Quand le roi de France veut faire un enrôlement de matelots pour servir sur ses vaisseaux, il ordonne la clôture des ports, afin de faire une revue des matelots, et de choisir ceux qui sont capables de service. On a permis l'ouverture des ports après un mois de clôture. Fermer un port avec des chaînes, des barres et des bateaux. Conduire heureusement dans le port.

PORT, ce mot se dit aussi de certains lieux sur les rivières, où les bâtiments qui abordent, se chargent et se déchargent.

PORT d'un vaisseau, portée, ce mot se prend pour exprimer la capacité des vaisseaux, ce que l'on spécifie par le nombre de tonneaux que le vaisseau peut contenir : ainsi on dit qu'un vaisseau est du port de deux cent tonneaux, pour dire que sa capacité est telle qu'il pourrait porter une charge de quatre cent mille livres, parce que chaque tonneau est pris pour un poids de deux mille livres. On compte qu'un tel vaisseau chargé de deux cent tonneaux occupe, en enfonçant, un espace qui contiendrait deux cent tonneaux d'eau de mer. Suivant l'ordonnance, il n'est réputé y avoir erreur en la déclaration de la portée du vaisseau, si elle n'est au-dessus de la quarantième.

PORT, (Géographie ancienne et moderne) petit golfe, anse, avance, enfoncement d'une côte de mer, qui entre dans les terres, où les vaisseaux peuvent faire leur décharge, prendre leur chargement, éviter les tempêtes, et qui est plus ou moins propre au mouillage, selon que le lieu a plus ou moins de fonds et d'abri. Ce mot port vient du latin portus, et répond au des Grecs : les Italiens disent porto, et porticello si le lieu est petit ; et les Espagnols écrivent puerto ; c'est ce que les Allemands entendent par leur mot meerhaffen, et les Anglais et les Hollandais par celui de haven, d'où les François ont fait leur mot havre, qui veut dire la même chose que port.

Comme les vaisseaux ne peuvent pas aborder indifféremment à toutes les côtes, parce qu'elles sont ou trop hautes, ou que la mer qui les lave est trop basse pour porter des bâtiments, parce qu'elles sont garnies d'écueils, ou parce qu'elles sont trop exposées à la fureur des vents ; on a donné le nom de port aux endroits où ces difficultés ne se rencontrent pas, et où les navires peuvent facilement arriver, décharger et demeurer. C'est sur la connaissance de ces ports, et sur celle de la route des vents qui y peuvent porter les vaisseaux, qu'est fondée ce que nous appelons la carte marine, et cette connaissance fait aussi une des parties les plus essentielles de la Géographie.

La figure des ports, comme on a pu le voir par la définition que j'en ai donnée, est ordinairement en forme de petit golfe, d'anse, ou d'enfoncement, et la côte est communément bordée, en tout ou en partie, de montagnes ou de collines qui mettent les vaisseaux à l'abri des vents. La nature a donné elle-même quelques-uns de ces avantages à certains ports : c'est l'industrie des hommes qui les a perfectionnés dans d'autres, ou même qui les leur a entièrement donnés. Sur les cartes, pour connaître un port, et la sûreté qu'il y a d'y mouiller, on représente ordinairement la figure d'une ancre.

On donne le nom de port aux places maritimes qui ont des endroits surs pour la retraite des vaisseaux, qui y peuvent outre cela charger et décharger leurs marchandises. On le donne aussi aux lieux qui sont destinés pour y construire des vaisseaux, ou pour les y conserver. On le donne encore à quelques places situées sur des rivières, où il y a des ports, comme celui de la Seine à Rouen, celui de la Garonne à Bordeaux, celui de la Tamise à Londres, celui de l'Elbe à Hambourg, et tant d'autres. Enfin le mot port se prend en divers sens, qui en marquent les avantages ou les inconvéniens. Ainsi,

Le port, ou havre de barre, est un port dont l'entrée est fermée par un banc de roches ou de sable, dans lequel on ne peut entrer que de pleine mer.

Le port de havre, ou de toute marée, est celui où les vaisseaux peuvent entrer en tout temps, y ayant toujours assez de fond.

Le port, ou havre brute, est celui qui est fait par la nature, et auquel l'art n'a en rien contribué. Les Américains donnent le nom de cul-de-sac à ces sortes de ports.

On distingue généralement les ports en naturels et artificiels. Entre les ports naturels il s'en trouve de retirés ou enfoncés dans le rivage en forme d'amphithéâtre, propres à mettre en sûreté les navires qui s'y retirent contre l'impétuosité des vents et orages. Les autres anticipent dans la mer, et s'avancent en forme de croissant, dont les cornes recourbées laissent une ouverture propre à recevoir les vaisseaux.

Thucydide a remarqué que la ville d'Athènes avait trois ports naturels, aussi bien faits que s'ils eussent été construits par l'industrie des hommes pour leur sûreté et leur commodité. Tel était anciennement le port de Carthage la neuve, ville d'Espagne sur la Méditerranée. Ce port était le plus assuré de toute l'Espagne, et capable de contenir les plus grandes flottes. Tite-Live le décrit au XXVI. livre de son histoire. C'est sur le modèle de ce port que Ludovicus Nonius, médecin espagnol, dit que Virgile l'a dépeint dans son premier livre de l'Enéïde par ces mots :

Est in secessu longo locus, insula portum

Efficit objectu laterum quibus omnis ab alto

Frangitur, inque sinus scindit sese unda reductos.

Hinc atque hinc vastae rupes, geminique minantur

In coelum scopuli, quorum sub vertice latè

Aequora tuta silent.

" On voit dans le fond une baye assez profonde, et à son entrée une île, qui met les vaisseaux à l'abri des vents, et forme un port naturel. Les flots de la mer se brisent contre les rivages de cette île. A droite et à gauche sont des vastes rochers, dont deux semblent toucher le ciel, et entretiennent le calme dans ce port. "

Il y a d'autres ports naturels qui par l'industrie et le travail des hommes sont devenus beaux, surs, et de facîle abord. Tels sont presque tous ceux mentionnés dans l'histoire de Strabon, Pline, et d'autres auteurs des livres de Géographie. Les Grecs et les Latins appellent ces ports catones ou cotones, suivant le témoignage de Festus, qui dit catones seu cotones appelantur portus in mari tutiores arte et manu facti. Tel était le port de la ville de Carthage en Afrique, par lequel Scipion commença d'y mettre le siege, au rapport d'Appian, qui dit, ineunte deinde vère, Scipio Byrsam simul et portum, quem cotonem vocant, agressus est. Strabon, parlant de la ville de Pouzzole près de Naples, dit qu'elle était devenue avec le temps une riche cité, à cause du trafic facilité par les havres et les ports que les habitants y avaient faits. Urbs autem amplissimum factum est emporium, manufactos cotones et stationes habens. On perfectionne les ports naturels par des moles, des jetées, et par des défenses qui les mettent à couvert de l'ennemi.

Au défaut des ports naturels, les souverains peuvent faire construire des ports artificiels, soit pour augmenter le négoce établi chez eux, soit pour l'y attirer, en pourvoyant par ce moyen à la sûreté des vaisseaux qui y aborderont. (D.J.)

PORTS antiques, (Architecture antique) les ports les plus recommandables dans l'antiquité sont ceux de Tyr, de Carthage, de Micènes, d'Alexandrie, de Syracuse, de Rhodes, de Messine. Nous nous bornerons à donner une idée succinte des ports de Tyr et de Syracuse, pour qu'on puisse juger quel était le goût des anciens en ce genre.

Il y avait deux ports à Tyr. Le plus grand était presque ovale, et contenait plus de 500 bâtiments. Il était situé au nord de la ville qui le couvrait des vents du midi. Au côté opposé était une petite île de rochers qui lui rompait la mer ; et au levant il avait la côte de Phénicie, où il était abrité par les montagnes du Liban.

Deux moles fondés à pierres perdues à la profondeur de 25 à 30 pieds d'eau, dirigés en portion de cercle et s'étendant dans la mer, formaient l'entrée de ce port. Un troisième mole couvrait l'entrée, et en la garantissant de l'impétuosité des vagues, abritait les vaisseaux. Deux tours fort élevées, situées aux têtes de ce mole, et sur les extrémités des deux premiers, servaient à défendre les deux embouchures que ces moles formaient, et on y allumait des fanaux pour indiquer pendant la nuit aux navigateurs, la route qu'ils devaient tenir pour y entrer.

Le second port de Tyr destiné pour les vaisseaux marchands, n'a rien de remarquable que son entrée qui était décorée d'une magnifique architecture, et couverte d'un mole avancé pour empêcher que les vents du midi n'en rendissent l'accès difficile.

Le port de Syracuse a été aussi un port très-célèbre. Il avait 10600 taises du nord au sud, et environ 1600 de l'est à l'ouest. La ville l'abritait du côté du nord, des montagnes du côté du sud et au couchant, et il était couvert du côté de la mer par le promontoire Plemmyre et par l'île d'Ortigie.

Les curieux trouveront la description des autres ports dans l'Hydrographie du P. Fournier, et dans l'architecture hydraulique de M. Bélidor, et ils verront aussi les ports de Toulon, de Marseille, d'Antibes, et autres des modernes. (D.J.)

PORT, (Littérat. grecq) la plupart des mots dont les Grecs se servent pour exprimer un port et ses dépendances, , , , , , , , , , etc. mots qu'il ne faut pas confondre ensemble.

est proprement le port ; , est tout lieu où les vaisseaux sont à l'ancre ; , quasi, , fulcrum stabilimentum ; mais on se sert aussi de ce mot pour signifier port en général.

, navale, est le lieu du port où sont les vaisseaux, . Aussi Eustathe appelle , une assemblée, un amas de vaisseaux. Il est vrai que les Latins appelaient encore navalia, les lieux où l'on construisait les vaisseaux ; et c'est par cette raison que les navalia se nommaient aussi textrina : car selon la remarque de Gronovius, texere est le mot propre pour signifier construire un vaisseau.

& , signifient une même chose, savoir de petites loges que l'on bâtissait dans le port, et où l'on mettait les vaisseaux à couvert : chacune de ces petites loges contenait un vaisseau, et quelquefois deux. Homère appelle cette sorte de petites loges , ioniquement pour .

Il faut remarquer que diffère de et de , comme le tout de la partie ; car ou , n'est autre chose qu'une petite loge de vaisseau, et est l'assemblage de toutes ces petites loges : quelques interpretes s'y sont trompés.

est l'entrée du port. Les Latins la nomment ostium : ante ostium portus acie instructâ steterunt, dit Tite-Live. Leur flotte rangée en bataille, se présenta à l'entrée du port. Et Virgile dans le premier livre de l'Enéide : aut portum tenet, aut plenis subit ostia velis. Votre flotte est dans le port, ou du moins elle y entre à pleines voiles.

est l'endroit du port le plus enfoncé dans les terres, et où par conséquent les vaisseaux sont le plus à couvert de toute insulte.

étaient les canaux par où l'on tirait les vaisseaux de leurs loges, pour les mettre en mer.

Ces sortes de remarques d'érudition ont leur utilité pour l'intelligence des auteurs, et prouvent en même temps la richesse de la langue grecque. (D.J.)

PORT, fermer un, (Police marit.) c'est empêcher que les vaisseaux qui y sont n'en sortent, ou que ceux qui y viennent de dehors n'y entrent. Quelquefois les ports ne sont fermés que pour l'entrée, et quelquefois seulement pour la sortie. Souvent c'est raison de commerce ; plus souvent encore ce sont raisons de politique qui obligent de tenir les ports fermés.

PORT, (Marine) signifie la charge d'un vaisseau, ce qu'il peut porter. Cette charge ou port, s'évalue par tonneaux de 2000 livres pesant chaque tonneau. Aussi quand on dit, un bâtiment du port de 100 tonneaux, on entend un bâtiment capable de porter (tant en marchandises qu'en lest, munitions, armes et hommes d'équipage) cent fois 2000 livres, ou 200000 livres pesant, ou 2000 quintaux ; ce qu'on doit entendre à-proportion de ceux de 1000, et de 2000 tonneaux et au-delà, qui sont les plus grands : et qu'en fait de guerre l'on nomme vaisseaux du premier, du second rang, etc. dont le port suivant cette évaluation, passe souvent le poids de 4000000 de livres. Diction. de com.

PORT de charge, c'est un port où les voituriers par eau prennent les marchandises dont ils composent la charge de leurs bateaux.

PORT de décharge, qu'on nomme aussi port de vente. C'est un port où les voituriers par eau doivent conduire les marchandises chargées sur leurs bateaux pour y être vendues. Tenir port, c'est rester dans un port de décharge le temps prescrit par les ordonnances et règlements de police. Diction. de Com.

PORT, s'entend encore de ce qu'il en coute pour le salaire des crocheteurs et portefaix. J'ai payé 20 sols pour le port de ma valise.

Il se prend aussi pour les frais de voiture que l'on paye aux messagers, maîtres de carrosse, et autres voituriers, soit par eau, soit par terre.

On le dit aussi du droit taxé pour les lettres qui arrivent par les couriers des postes. Une lettre affranchie de port, ou franche de port, est celle dont le port a été payé au commis de la poste d'où elle est partie, ou qui n'était tenue d'aucun droit, comme sont les lettres pour les affaires du roi, qui sont envoyées des bureaux des ministres et secrétaires d'état, dont le cachet des armes et le nom mis sur l'enveloppe marquent l'affranchissement. Dictionnaire de comm.

PORT-FRANC, en termes de Commerce de mer, c'est un port où il est libre à tous marchands, de quelques nations qu'ils soyent, de décharger leurs marchandises, et de les en retirer lorsqu'ils n'ont pu les vendre, sans payer aucun droit d'entrée ni de sortie.

Les Marchands jouissent de cette franchise dans le port de Gènes, près duquel il y a un vaste bâtiment appelé Porto franco, à cause de la liberté dont les marchandises y jouïssent, et où il se trouve des magasins grands et commodes pour les mettre en dépôt. Voyez PORTO FRANCO. Diction. de com.

PORT-FRANC, se dit aussi de la franchise totale, et de l'exemption qu'ont les marchandises de tous droits, soit pour les marchandises qu'ils apportent dans les ports de quelqu'état, soit pour celles du cru du pays qu'ils en veulent remporter. Les Anglais ont jouï pendant quelque temps de cette franchise générale dans le port d'Archangel. Diction. de com.

PORT-ANGELS, (Géographie moderne) ou Port-des-anges ; port de l'Amérique septentrionale dans la nouvelle Espagne, dans la province de Guaxaca, sur la côte de la mer du sud. On y peut ancrer à 30, 20, ou 12 brasses d'eau : la marée y monte jusqu'à 5 pieds. L'endroit où l'on y débarque le plus commodément est à l'ouest : c'est une rade toute ouverte. Latitude 15. (D.J.)

PORT-AUX-PRUNES, (Géographie moderne) port d'Afrique sur la côte orientale de Madagascar : c'est un pays fertîle en riz et en paturages. Les habitants cultivent la terre avec soin : ils sont circoncis, doux, hospitaliers ; ils traitent leurs esclaves avec bonté, et les regardent comme leurs enfants. Ils se gouvernent par villages, et élisent un ancien de la lignée pour être leur arbitre. Enfin ils font désirer de vivre au milieu d'eux ; leur pays est d'une assez grande étendue, et leur port est situé sous les 18d. 30'. de latit. méridionale.

PORT D'ARCHANGEL, (Géographie moderne) port de la capitale de la province de Dwina, située environ à 200 lieues de Moscow. La longitude de la ville d'Archangel et de son port est 57. 15'. latit. 64. 26'.

Ce port ne fut découvert que dans l'année 1553, par des Anglais qui cherchaient de nouvelles terres vers le nord, à l'exemple des Portugais et des Espagnols qui avaient fait tant de nouveaux établissements au midi, à l'orient et à l'occident. Deux vaisseaux anglais périrent de froid à cette découverte ; enfin un troisième aborda le port d'Archangel sur la Dwina, dont les bords n'étaient habités que par des sauvages. Les anglais crurent pouvoir faire quelques établissements dans ce port, et ils ont eu raison ; car ils devinrent alors presque les seuls maîtres du commerce des pelleteries précieuses de la Russie ; mais ils ne jouïssent plus des mêmes avantages depuis la fondation de Pétersbourg.

PORT DE LA CABRERA, (Géographie moderne) port d'Espagne, dans la Méditerranée, sur la côte de l'île de Cabrera, du côté du nord-ouest. Il est propre pour des galeres, et même pour des vaisseaux : on y peut mouiller par 4 à 5 brasses d'eau. (D.J.)

PORT-DE-PAIX, (Histoire moderne) ou Port-Pey, bourg et paraisse considérable dans l'île de St. Domingue, à la bande du nord, vis-à-vis l'île de la Tortue, entre la pointe des Palmiers et l'embouchure des trois rivières ; c'est le premier établissement que les François ont eu dans l'île de St. Domingue ; mais la rade n'en est pas bonne, l'air y est mauvais, et le terrain stérile. Long. suivant des Hayes 318. 35'. 30''. latit. 19. 58.

PORT-DE-SALLAGUA, (Géographie moderne) port de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne, sur la côte de la mer du Sud. On y peut ancrer par-tout à 10 ou 12 brasses d'eau. Lat. 13. 52.

PORT-DESIRE, (Géographie moderne) port de l'Amérique méridionale dans la terre Magellanique, ainsi appelée par Jean le Maire en 1616. Il y a toujours assez d'eau en basse marée. Dans les hautes marées l'eau monte environ trois brasses. Latit. méridionale 47. 30.

PORT-DU-PRINCE, (Géographie moderne) Voyez PORTO-DEL-PRINCIPE.

PORT-FORNELLE, (Géographie moderne) port de la Méditerranée dans l'île de Minorque, au nord de l'île ; il est bon pour toute sorte de bâtiments. On trouve à son entrée 10 à 11 brasses d'eau. Il y a quelques roches près de l'ile. Lat. 40. 41.

PORT-LIGAT, (Géographie moderne) port de la Méditerranée en Espagne, sur la côte de la Catalogne. Son entrée est du côté de l'est. On y peut mouiller par 4 à 5 brasses d'eau, fond d'herbes vaseux. Il est à 2 milles au nord-est de Cadequié ; et lorsque les François prirent cette place au commencement du siècle, ils débarquèrent au Port-Ligat les troupes et les munitions pour le siege. (D.J.)

PORT-LOUIS, (Géographie moderne) on l'appelait Blavet avant Louis XIII. ville de France en Bretagne, à l'embouchure de la rivière de Blavet, à 10 lieues au couchant de Vannes. Il y a une citadelle et des fortifications faites par Louis XIII. qui a donné son nom à la ville. Son port est très-bon, et les plus grands vaisseaux peuvent y arriver aisément. Ils passent jusqu'au fond de la baie dans le lieu appelé l'Orient, à l'embouchure de Pontcros. C'est dans ce lieu qu'est le magasin de la compagnie des Indes depuis l'an 1666.

Il se fait à Port-Louis un commerce de sardines et de congres, que les marchands de Saint-Malo débitent par toute l'Espagne, et le long des côtes de la Méditerranée. La pêche du congre se fait dans l'île de Groix sur des bancs de rochers qui y sont ; on ne sale pas le congre, mais on le seche comme la morue de Terre-neuve.

Il y a au Port-Louis un gouverneur, un état-major et garnison. Long. 14. 15. lat. 45. 35. (D.J.)

PORT-MAHON, (Géographie moderne) port de l'île de Minorque, et l'un des plus beaux de la Méditerranée. Il parait avoir tiré ce nom du fameux capitaine Magon, qui y aborda le premier, et qui rendit tant de services à la république de Carthage dont il était sujet.

L'entrée du Port-Mahon est un peu difficîle à cause des écueils qu'on y rencontre ; mais quand on les a surmontés, et qu'on y est arrivé, on s'y trouve à l'abri de toutes sortes des vents, pendant les mois de Juin, de Juillet et d'Aout. Il avance une grande demi lieue dans la terre, et renferme dans son sein trois ou quatre petites iles. Les plus gros vaisseaux entrent dans ce port, dont le fond d'ailleurs est très-bon ; on peut carener en divers endroits dans de petites anses, qui ressemblent à des bassins faits à dessein, et que la nature cependant a travaillées elle-même. Les rochers qui bordent une partie de l'île sont d'une pierre fort dure, et leur coupe est horizontale ou de niveau, ce qui prouve que le bassin de la mer y est bien différent de celui du golfe de Palme.

Port-Mahon est situé à 70 lieues de Marseille, et à 15 des côtes d'Afrique. Cette île faisait anciennement partie des îles Baléares. Sa figure est oblongue. Elle a 18 lieues de longueur sur 9 dans sa plus grande largeur.

A main droite du port est le fort Philippe, et plus avant dans la terre on voit la ville qui donne le nom au port. Elle n'est pas grande, mais passablement riche à cause du commerce que les Anglais y soutiennent. On dit qu'elle a été fondée par les Carthaginois ; ce qu'il y a de sur, c'est qu'elle a été connue des anciens. Elle est nommée Mago dans Pline, liv. III. c. Ve et dans Pomponius Méla, liv. II. c. VIIe Elle est au sud-est de l'île de Minorque, à environ 60 lieues sud-est de Barcelone, et à 20 sud de Majorque. Long. 21. 29'. lat. selon le père Feuillée, 39. 53'. 45''.

On mouille ordinairement devant cette ville où on trouve 7 à 8 brasses d'eau. Les Anglais la prirent en trois semaines en 1708 sur les Espagnols ; et elle leur a été cédée par l'article XIe du traité d'Utrecht. Les François ont à leur tour pris Port-Mahon sur l'Angleterre en 1756, et ce sera l'objet d'un échange au retour de la paix. (D.J.)

PORT MAUDIT, (Géographie ancienne) nom donné autrefois par les Grecs à un port appartenant aux Cyrrhéens ; les Amphictions le détruisirent, et le déclarèrent maudit, parce que les Cyrrhéens avaient pillé le temple de Delphes ; dans la suite, les Amphisiens rétablirent ce port, et y mirent un droit de péage sur les vaisseaux qui passaient ; mais les Amphictions le ruinèrent une seconde fais.

PORT-MAURICE, (Géographie moderne) port de la Méditerranée sur la côte de Gènes, et qui a été comblé par ordre de la république, pour faire rechercher le port principal. Près de ce port est un bourg ou petite ville de même nom, située sur une éminence et entourée de murailles. Long. 25. 34'. 30''. lat. 43. 52'. 30''. (D.J.)

PORT-ROYAL, (Géographie moderne) aujourd'hui Annapolis, en l'honneur de la reine Anne, ville de l'Amérique septentrionale, capitale de l'Acadie, ou de la nouvelle Ecosse, sur la côte de la baie de Chaleurs. Elle est située à 44d. 40'. de latitude, sur le bord d'un très-beau bassin, qui a près de 2 lieues de long, et 1 lieue de large. Long. 313.

Ce bassin est le port qui donne le nom à la ville. A l'entrée de ce port on trouve 18 à 20 brasses d'eau ; de grands vaisseaux y peuvent mouiller, et ils y sont en sûreté. La beauté de ce port lui a valu son nom de Port-Royal. On a bâti dans le fond du bassin un fort assez considerable. Les Anglais s'en emparèrent ainsi que de la ville en 1690, et finalement toute l'Acadie leur a été cédée par le traité d'Utrecht.

On donne encore le nom de Port-Royal à une ville de l'Amérique septentrionale, sur la côte méridionale de la Jamaïque, à quatre lieues ou environ de St. Yago. Il n'est pas de port meilleur ni de plus commode en Amérique ; l'ancrage y est bon par-tout ; des vaisseaux de mille tonneaux peuvent y aborder, et il est défendu par un des plus forts châteaux, où il y a toujours bonne garnison. Aussi se fait-il dans ce port un prodigieux commerce. Lat. 18. long. 301. (D.J.)

PORT-SAINTE-MARIE, (Géographie moderne) en espagnol el Puerto de Santa Maria, ville d'Espagne, dans l'Andalousie, sur le Guadelet, à 7 milles au nord-est de Cadix. Voyez MARIE (SAINTE.)

Nous ajouterons seulement ici que la ville de Sainte-Marie est la capitale d'un comté érigé en faveur de Louis de la Cerda, premier duc de Médina-coeli. Le port Sainte-Marie était connu dans l'antiquité sous le nom de Mnesthei portus. Il ne peut y entrer que de petits bâtiments, car il ne reste de basse mer qu'une brasse et demie d'eau en certains endroits, et de haute mer trois brasses. Long. 12. 3'. lat. 36. 34'.

PORT-SAINT-JULIEN, (Géographie moderne) port de l'Amérique méridionale, dans la terre Magellanique, sur la côte de la mer du nord, au pays des Patagons, à l'embouchure de la rivière Saint-Julien. Ce fut en 1520 que Ferdinand Magellan découvrit ce port, et lui donna ce nom.

PORT-SUR-SAONE, (Géographie moderne) bourg considérable de France, dans la Franche-Comté, sur la Saone, à 2 lieues de Vesoul. M. Dunord, et M. le Beuf croient que cet endroit est l'ancien portus Bucini ou portus Abucini, de la notice des Gaules décrite sous l'empereur Honorius. Long. 23. 49. latit. 47. 37. (D.J.)