S. f. (Histoire naturelle, Botanique) primula veris, genre de plante à fleur monopétale, en forme de soucoupe profondément découpée. Le pistil sort du calice qui est allongé comme un tuyau ; il est attaché comme un clou à la partie inférieure de la fleur, et il devient dans la suite un fruit ou une coque oblongue et renfermée dans le calice. Ce fruit s'ouvre par la pointe, et contient des semences arrondies et attachées à un placenta. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez PLANTE.

La primevère dans le système de Linnaeus, fait un genre de plante dont voici les caractères. Le calice est une enveloppe composée de plusieurs feuilles, et contenant quelques fleurs. L'enveloppe particulière de chaque fleur est un tuyau de forme pentagone, composée d'une feuille divisée en cinq segments, et qui reste quand la fleur est tombée. La fleur est d'une seule feuille en forme de tuyau cylindrique, de la longueur du calice ; elle est ouverte, déployée, et découpée en cinq segments qui sont obtus, renversés et dentelés dans les bords. Les étamines sont cinq filets très-courts, placés dans le tube de la fleur. Les bossettes des étamines sont droites et pointues ; le germe du pistil est arrondi ; le stîle est délié et de la longueur du calice ; le stigmat est sphérique ; le fruit est une capsule cylindrique à-peu-près de la longueur du calice, contenant une seule loge ; son sommet est découpé en dix segments ; les semences sont nombreuses et rondes ; leur enveloppe est d'une forme ovale, allongée.

Entre les quarante espèces de ce genre de plante, nous ne décrirons que la commune ; elle est nommée par Tournefort primula veris odorata, flore luteo, simplici. I. R. H. 124, en anglais, the sweet yellow-flower'd-cowslip. Sa racine est assez grosse, écailleuse, rougeâtre, fibreuse, d'un goût un peu astringent, d'une odeur agréable et aromatique ; elle pousse au commencement du printemps des feuilles oblongues, larges, rudes, ridées, couchées par terre, glabres, ou revêtues d'un duvet si court, qu'on a peine à l'apercevoir.

Il s'élève d'entre ces feuilles une ou plusieurs tiges à la hauteur d'une bonne palme, rondes, un peu velues, nues ou sans feuilles ; elles soutiennent en leurs sommets des bouquets de fleurs simples, mais belles, jaunes, odorantes, formées en tuyaux évasés dans leur partie supérieure en manière de soucoupe, taillées ordinairement en cinq quartiers, échancrés ; ces fleurs sont disposées comme en ombelle, au nombre de six, de sept, de douze, de vingt-quatre, et quelquefois davantage.

Lorsque les fleurs sont passées, il leur succede des fruits ou coques ovales, couvertes entièrement du calice, qui enferment plusieurs semences rondes ou anguleuses, noires et menues. Cette plante dont le goût est un peu âcre et amer, croit presque par-tout dans les champs, dans les prés un peu humides, dans les bois et les forêts, où elle fleurit dès le premier printemps : c'est-là l'origine de son nom de prime-vère. (D.J.)