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Catégorie parente: Histoire naturelle
Catégorie : Botanique
adj. (Histoire naturelle, Botanique) colchicum, genre de plante à fleur liliacée, monopétale, sortant de la racine sous la forme d'un petit tuyau, qui s'évase peu-à-peu et se divise en six parties. Le pistil sort du fond de la fleur, se termine en petits filaments, et devient dans la suite un fruit oblong, triangulaire, et partagé en trois loges dans lesquelles il y a des semences arrondies. Ajoutez aux caractères de ce genre, qu'il y a deux racines tuberculeuses dont l'une est charnue et l'autre fibreuse ; elles sont toutes les deux enveloppées par une membrane. Tournefort, inst. rei herb. Voyez PLANTE. (I)

COLCHIQUE, (Matière médicale) Tous les Médecins s'accordent assez unanimement à regarder toutes les parties du colchique comme un poison. On doit remédier aux accidents qu'il cause à ceux qui en ont avalé, d'abord par les émétiques, si on est appelé d'assez bonne heure, et ensuite par les adoucissants, comme les mucilages, les émulsions, les huileux, le lait, etc. donnés tant en lavement que par la bouche.

Le bulbe ou la racine de colchique appliquée extérieurement, peut avoir quelqu'utilité, à titre de caustique, contre les porreaux, les verrues, certaines dartres, etc. Sa décoction fait mourir les morpions, selon Jean Bauhin.

Le célèbre Wedelius rapporte une vertu bien plus excellente de cette racine, dans une dissertation faite exprès sous ce titre, experimentum curiosum de colchico veneno, et alexipharmaco simplici et composito, dont M. Geoffroy a donné un extrait assez étendu dans sa mat. méd. Wedelius raconte qu'il a toujours porté depuis l'année 1668. jusqu'en 1718, de même que plusieurs autres personnes, cette racine en amulete pendue à son cou avec un heureux succès, non-seulement dans la peste, mais encore dans toutes sortes de maladies épidémiques ; et qu'il avait trouvé ce secret dans une dissertation sur la peste universelle qui avait régné en 1637, qui lui était tombée par hasard entre les mains, lorsqu'il était chargé (en 1668), dans une ville de la basse Silésie où régnait une dyssenterie cruelle, de quatre cent malades attaqués de symptômes de malignité.

Wedelius et ses compagnons attachèrent à leur cou une racine de colchique en amulete, et aucun d'eux ne fut attaqué de la dyssenterie pestilentielle dont nous venons de parler. Cet auteur confirme l'efficacité de son remède par plusieurs observations qu'il rapporte, et entr'autres par l'histoire de deux médecins qui ayant été appelés à Hambourg pendant la peste qui y régnait, partirent pour cette ville après s'être mis sous la protection de Dieu, et s'être munis de cet amulete. Ces deux médecins réussirent très-bien ; et la peste étant cessée, ils s'en retournèrent l'un et l'autre en bonne santé. Enfin Wedelius après avoir éprouvé pendant cinquante ans son remède, qu'il distribuait sous le nom d'arcanum duplicatum catholicum, n'a pas hésité à le rendre public, comme étant un alexipharmaque contre la peste, les fièvres ardentes, les fièvres malignes, la petite vérole, la rougeole, le pourpre, la dyssenterie, etc.

Il faut observer que Wedelius ordonnait, outre ce remède, une diete exacte ; qu'il recommandait d'éviter tout ce qui est nuisible, et de garder la modération dans les six choses que l'on appelle non-naturelles ; ce que bien des gens regarderaient aujourd'hui comme une aussi bonne recette contre les maladies épidémiques, que l'arcanum duplicatum catholicum Wedelii. M. Geoffroy finit cet extrait par l'explication très judicieuse que Quirinus Rivinus a donnée de l'opération de cet amulete, qu'il croit être fort propre à encourager le peuple, et à l'empêcher de craindre la contagion : car il y a longtemps que l'on a observé que dans les maladies épidémiques, un des plus souverains alexipharmaques était le courage ou l'insensibilité. (b)