subst. m. (Histoire naturelle, Botanique) espèce de laurier fort rare qui passe au Japon pour un arbre de bon augure. Il conserve ses feuilles toute l'année. Des forêts où la nature le produit, on le transporte dans les maisons, et jamais on ne l'expose à la pluie. Sa grandeur est celle du cerisier : le tronc en est fort droit ; son écorce est de couleur bai-obscur ; elle est molle, charnue, d'un beau verd dans les petites branches, et d'une odeur de sapin balsamique : son bois est dur, faible et presque sans fibres ; sa moèlle est à-peu-près de la nature du champignon, et prend la dureté du bois dans la vieillesse de l'arbre. Les feuilles naissent deux-à-deux, sans pédicule ; elles n'ont point de nerfs, leur substance est dure ; enfin elles ressemblent fort à celles du laurier d'Alexandrie. Les deux côtés sont de même couleur, lisses, d'un verd-obscur avec une petite couche de bleu tirant sur le rouge, larges d'un grand pouce et longues à proportion. Sous chaque feuille sortent trois ou quatre étamines blanches, courtes, velues, mêlées de petites fleurs qui laissent, en tombant, une petite graine rarement dure, à-peu-près de la figure d'une prune sauvage, et d'un noir-purpurin dans sa maturité : la chair en est insipide et peu épaisse. Cette baie renferme une petite noix ronde de la grosseur d'une cerise, dont l'écaille est dure et pierreuse, quoique mince et fragile. Elle contient un noyau couvert d'une petite peau rouge, d'un goût amer et de figure ronde, mais surmonté d'une pointe qui a sa racine dans le milieu du noyau même.