S. f. (Histoire naturelle, Botanique) rubus ; genre de plante à fleur en rose, composée de plusieurs pétales disposés en rond, et soutenus par un calice. Le pistil sort du milieu de ce calice ; il est entouré d'un grand nombre d'étamines, et il devient dans la suite un fruit presque rond, et composé de plusieurs baies pleines de suc et attachées au placenta ; elles renferment une semence le plus souvent oblongue. Tournefort, inst. rei herb. Voyez PLANTE.

RONCE, (Jardinage) rubus, arbrisseau rampant et épineux, qui se trouve très-communément en Europe, dans tous les lieux incultes. Ses feuilles au nombre de trois ou de cinq, sont attachées à l'extrémité d'une queue commune ; elles sont d'un verd-brun en dessus et bleuâtre en dessous. Ses fleurs viennent en longues grappes au bout des nouvelles branches, sont rougeâtres, disposées en rose, et elles fleurissent dans les mois de Juin et de Juillet. Ses fruits que l'on nomme mûres de renard, deviennent noires en murissant sur la fin de l'été.

Les ronces poussent de longues tiges qui sont garnies de quantité d'épines crochues, ainsi que la queue et la principale nervure des feuilles. Cet arbrisseau se multiplie très-aisément de bouture, et même ses tiges font racine dès qu'elles touchent contre terre.

Les mûres que produisent les ronces sont remplies d'un suc douçâtre et fade, mais extrêmement noir ; on s'en sert pour colorer le vin, et il y a des pays où on ramasse ce fruit pour le donner aux pourceaux. L'eau distillée des fleurs a une odeur de violette ; la poudre à canon faite avec du charbon de ronces, a plus de force et d'activité que quand elle est composée avec tout autre charbon. On fait quelqu'usage en Médecine des fruits, des graines et des racines de cet arbrisseau.

Quoique la ronce ne soit qu'un arbrisseau vil et abject, le vain produit des terres abandonnées, le résultat infortuné de la paresse et du découragement ; cependant il y a des espèces de ronces singulières, et des variétés qui ont de l'agrément : voici les plus remarquables.

1. La ronce commune à fruit noir.

2. La ronce commune à fruit blanc. Il est plus agréable au goût que le noir ; sa feuille est d'un verd plus tendre.

3. La ronce commune à feuilles panachées. Elles sont tachées et très - apparentes.

4. La ronce commune sans épines, ou la ronce de S. Français. Elle n'a d'autre différence que cette particularité ; on en peut faire usage pour des endroits ou d'autres arbrisseaux ne peuvent réussir, d'autant mieux qu'elle conserve ses feuilles pendant presque tout l'hiver.

5. La ronce à fleur blanche double. Cet arbrisseau est très-épineux ; ses feuilles sont d'un verd tendre dessus et blanchâtre en dessous, il donne pendant tout l'été des fleurs très-doubles, qui sont rassemblées en bouquet et d'une très-belle apparence.

6. La ronce à feuilles de persil. Sa feuille et sa fleur sont si joliment découpées, qu'elles peuvent faire une variété d'agrément.

7. La ronce à fruit bleu. Elle est très-commune et plus petite que les précédentes ; son fruit est de meilleur gout.

8. La ronce de Pologne. Elle n'a point d'épines, et son fruit est plus gros que celui de la ronce commune ; cet arbrisseau n'est pas encore bien connu en France.

9. La petite ronce des Alpes. Elle ne s'élève qu'à deux ou trois pieds, et elle n'a point d'épines ; son fruit est rouge et de bon gout.

10. La ronce fraise. C'est un joli arbrisseau qui est très-petit ; son fruit est rouge, et il a le goût de la fraise.

11. La ronce de Canada. Ses feuilles sont au nombre de cinq rassemblées à l'extrémité d'une queue commune, elles sont lisses et brillantes ; son fruit est noir et fort gros.

Il y a encore quelques espèces de ronces dont les tiges sont annuelles.

Les framboisiers sont aussi du genre de la ronce. Voyez le mot FRAMBOISIER.

RONCE, (Mat. médec.) la ronce est comptée parmi les plantes vulnéraires, astringentes, résolutives et détersives. Les anciens faisaient beaucoup d'usage de son bois, de ses racines, de ses feuilles et de ses fruits ; ils les donnaient intérieurement contre le cours de ventre, les fleurs blanches, le crachement de sang, et même le calcul ; et ils les appliquaient extérieurement sur les dartres, les hémorrhoïdes, etc.

On ne se sert presque plus aujourd'hui des racines, des branches et des feuilles de cette plante ; et si l'on emploie quelquefois ses fruits qu'on appelle vulgairement mûres de ronces ou mûres sauvages, c'est comme succédanées de la mûre proprement dite ou mûre de mûrier, voyez MURIER, avec lequel les mûres sauvages ont réellement le plus parfait rapport.

Il est rapporté dans les Mém. de l'acad. royale des Sciences de Suéde pour l'année 1750. que la décoction de la ronce (c'est-à-dire apparemment de son bois et de ses racines) augmente beaucoup l'efficacité d'un remède spécifique contre les maladies vénériennes, que fournit la décoction des racines de la plante que Linnaeus appelle ceanothus ou cenolastus, inermis, etc. H. Cliffort. 73. et c'est-là l'un des secrets que M. P. Kalm a appris des sauvages de l'Amérique septentrionale, dans un mémoire dont on a donné un extrait ; Journal de Médecine, Février 1760.

Les sommets des tiges des ronces entrent dans l'onguent populeum. (b)

RONCE du mont Ida, (Botanique) rubus idaeus. Voyez FRAMBOISIER. (D.J.)

RONCE SANS EPINES, (Botanique) espèce de ronce nommée par Tournefort rubus idaeus laevis ; c'est un petit arbrisseau qui pousse à la hauteur de 2 ou 3 pieds plusieurs tiges, garnies de feuilles semblables à celles du framboisier, blanchâtres et lanugineuses par-dessous : ses fleurs sont à cinq feuilles, disposées en rose ; quand elles sont tombées, il parait un fruit gros comme une framboise, ovale, rouge, composé de plusieurs baies pleines d'un suc acide, entassées ensemble comme une pyramide sur un placenta, et renfermant chacune une semence oblongue ; cette plante croit aux lieux montagneux. (D.J.)

RONCE, s. f. (Histoire naturelle, Ichtyologie) la raie que l'on nomme ronce en Languedoc ressemble beaucoup à la raie bouclée, par la forme de ses aiguillons ; cependant elle en diffère, en ce qu'elle n'a point d'aiguillons à la partie antérieure de la tête, qui est aussi beaucoup moins pointue que celle de la raie bouclée. La ronce diffère de toutes les autres raies, en ce qu'elle a des arêtes sur la peau. Sa couleur est cendrée, sa chair a une mauvaise odeur, et elle est dure. Rondelet, hist. nat. des Paissons de mer, liv. XII. ch. XIIIe Voyez POISSON.