S. f. (Histoire naturelle) amethystus, pierre précieuse de couleur violette, ou de couleur violette pourprée. On a fait dériver son nom de sa couleur, en disant qu'elle ressemblait à la couleur qu'a le vin lorsqu'il est mêlé d'eau. Les auteurs qui ont traité des pierres précieuses, ont donné plusieurs dénominations des couleurs de l'amethyste ; ils disent que les plus belles sont de couleur violette, tirant sur la couleur de rose pourprée, de couleur colombine, ou de fleur de pensée ; et qu'elles ont un mélange de rouge, de violet, de gris de lin, etc. il est bien difficîle de trouver des termes pour exprimer les teintes d'une couleur ou les nuances de plusieurs couleurs. Je crois même qu'il est impossible de parvenir par ce moyen à donner une idée juste de la couleur d'une pierre précieuse. C'est pourquoi il vaut mieux donner un objet de comparaison qui exprime la couleur de l'amethyste. On le trouvera dans le spectre solaire que donne le prisme par la réfraction des rayons de la lumière. L'espace de ce spectre auquel M. Newton a donné le nom de violet, représente la couleur de l'amethyste la plus commune, qui est simplement violette. Si on fait tomber l'extrémité inférieure d'un spectre sur l'extrémité supérieure d'un autre spectre, on mêlera du rouge avec du violet, et on verra la couleur de l'amethyste pourprée. Ce moyen de reconnaître les couleurs de l'amethyste est certainement le plus sur. On peut de la même façon voir les couleurs de toutes les autres pierres précieuses colorées. Voyez PIERRE PRECIEUSE.

On a dit qu'il y a des amethystes orientales : mais elles sont si rares, qu'il se trouve peu de personnes qui prétendent en avoir vu. Il serait aisé de les distinguer des autres par leur poids et par leur dureté ; car elles doivent, comme toutes les pierres orientales, être beaucoup plus pesantes et plus dures que les pierres occidentales ; elles doivent aussi avoir un plus beau poli : on assure qu'elles sont de couleur violette pourprée. Les amethystes occidentales sont fort communes : on en distingue deux sortes ; l'une est simplement violette, et cette couleur est un peu obscure dans la plupart ; l'autre est d'une couleur violette un peu pourprée, elle nous vient par la voie de Carthagène : celle-ci est plus rare que la première ; on la désigne ordinairement par le nom d'amethyste de Carthagène.

La dureté de l'amethyste est à-peu-près la même que celle du crystal ; elle se forme aussi comme le crystal en aiguilles exagones terminées à chaque bout par une pointe à six faces. Voyez CRYSTAL DE ROCHE. La plupart de ces aiguilles ne sont teintes de violet qu'en partie, le reste est blanc, et c'est du vrai crystal de roche. On voit des cuvettes, des couvercles de tabatières, et d'autres bijoux qui, quoique faits d'une seule pièce, sont en partie de crystal et en partie d'amethyste. Les aiguilles de cette pierre sont le plus souvent réunies plusieurs ensemble dans sa mine ; on en voit des morceaux assez gros. On les scie transversalement pour faire des lames ; on y voit les plans à six faces que forment les différentes portions d'aiguilles ; elles ont ordinairement si peu d'adhérence les unes avec les autres, que la lame qu'elles composent se sépare aisément en plusieurs pièces. On trouve l'amethyste, comme le crystal, dans les fentes perpendiculaires des rochers ; aussi y en a-t-il des morceaux qui sont unis au caillou et à l'agate ; d'autres sont recouverts d'une terre jaunâtre, telle qu'on en trouve ordinairement dans les fentes des rochers. Aussi les morceaux d'amethyste n'ont pas tous la même netteté ; il y en a qui, comme le crystal, sont obscurs ou revêtus d'une croute jaunâtre. On trouve beaucoup d'amethystes dans les montagnes d'Auvergne ; il y en a en Allemagne, en Boheme, en Espagne dans une montagne à deux lieues de Vic en Catalogne. Il peut s'en trouver dans la plupart des lieux où il y a du crystal, puisque l'amethyste n'est autre chose qu'un crystal teint par une substance métallique fort atténuée. Voyez PIERRE PRECIEUSE. (I)

AMETHYSTE, (Médecine) L'amethyste, selon quelques-uns, est propre à empêcher l'ivresse, étant portée au doigt, ou mise en poudre dans la bouche ; on prétend qu'elle est bonne pour arrêter le cours de ventre, et pour absorber les acides qui sont en trop grande quantité dans l'estomac, comme les autres substances alkalines. Selon M. Geoffroy, les propriétés de la teinture tirée de cette pierre précieuse, ne sont pas plus certaines pour leur efficacité, que les vertus prétendues dont on vient de parler. (N)