sub. m. (Histoire naturelle) On avait mis l'acétabule au rang des plantes marines : mais on a reconnu qu'il appartient au règne animal, et qu'il est produit par des insectes de mer. En effet, cette production ne parait pas analogue aux plantes par sa substance qui est pierreuse : mais elle en est moins éloignée par sa figure. C'est un petit bassin fait en forme de cone renversé, qui tient par sa pointe à un pédicule fort mince et assez long. Il y a plusieurs de ces pédicules qui semblent sortir d'une pierre, ou d'une coquille, ou d'une autre matière dure sur laquelle ils sont collés. Cette apparence jointe à d'autres circonstances avait induit en erreur sur la nature de l'acétabule et de bien d'autres prétendues plantes marines, jusqu'à ce que M. Peyssonel ait découvert qu'elles étaient des productions animales. Voyez POLIPIER DE MER, PLANTES MARINES. (I)

ACETABULE, en Anatomie, s'emploie pour désigner dans certains os une cavité profonde destinée à recevoir les grosses têtes d'autres os qui s'y articulent.

C'est ainsi que la cavité de l'os des îles qui reçoit la tête du fémur ou os de la cuisse, est appelée acétabule, et quelquefois cotyle ou cavité cotyloïde. Voyez OS DES ILES, FEMUR, COTYLE, etc.

L'acétabule est revêtu et tapissé d'un cartilage dont le bord circulaire est appelé sourcil ; au fond de cette cavité est une grosse glande mucilagineuse.

Acétabule est aussi employé par les anatomistes dans le même sens que cotyledon. Voyez COTYLEDON. (L)

ACETABULE, (Histoire ancienne) du mot Latin acetabulum, petit vase ou burette que chez les anciens on mettait sur la table rempli de quelque sauce ou assaisonnement, et semblable à nos salières, saucières, huiliers et vinaigriers. On doit principalement le déterminer à cette dernière espèce, puisqu'Agricola, Traité des mesures Romaines, tire l'étymologie d'acetabulum, d'acetum, vinaigre : d'autres prétendent que c'était un vase en compartiment, qui contenait diverses sortes d'épices.

ACETABULE, était aussi une mesure Romaine dont on se servait pour les choses liquides, et même pour les seches, particulièrement en Médecine. Cette sorte de mesure contenait un cyathe, comme le prouve Agricola par deux vers de Fannius, qui, parlant du cyathe, dit qu'il contient le poids de dix dragmes, et l'oxybaphe ou acétabule, celui de quinze :

Bis quinque hunc (cyathum) faciunt drachmae, si appendere tentes ;

Oxybaphus fiet, si quinque addantur ad illas.

Du Pinet, dans son Traité des mesures antiques, mis à la tête de sa traduction de Pline, prétend que l'acétabule d'huîle pesait deux onces et deux scrupules ; l'acétabule de vin, deux onces deux dragmes un grain et un tiers de grain ; l'acétabule de miel, trois onces trois dragmes un scrupule et deux siliques ou huit grains.