ou DRACONTIA, (Histoire naturelle) pierre fabuleuse, que Pline et quelques anciens Naturalistes ont prétendu se trouver dans la tête du dragon. Pour se procurer la draconite, il fallait l'endormir avant que de lui couper la tête ; sans cette précaution, point de pierre. Ceux qui voudront connaître toutes les rêveries qu'on a débitées sur ce sujet, n'ont qu'à consulter Boèce de Boot, de lapidibus et gemmis, pag. 345. et suiv.

M. Stobœus croit que la draconite n'est autre chose que l'astroïte. Il prétend que les charlatants, pour en relever le prix, se sont imaginés de dire qu'elle venait des Indes, et qu'elle avait été tirée de la tête d'un dragon. La forme d'une étoîle qu'on remarque dans l'astroïte, suffisait d'ailleurs pour la rendre merveilleuse au peuple qui ne pouvait manquer d'y apercevoir des marques d'une influence céleste. Une autre circonstance qui devait encore frapper des gens peu instruits, c'est qu'en mettant du vinaigre sur cette pierre, on y apercevait du mouvement : ce qui devient une chose assez naturelle, surtout si la pierre est du genre des calcaires, qui ont la propriété de se dissoudre dans tous les acides et d'y faire effervescence. Voyez Stobaei opuscula, p. 130. et suiv. Cependant la description que Pline donne du dracontia, ne parait point avoir de rapport avec celle de l'astroïte, attendu qu'il dit que la première est blanche et transparente ; au lieu que cette dernière est opaque. Voyez Plinii hist. nat. lib. XXXVII. cap. Xe (-)