prêtresses de Bacchus, nom que l'on donna d'abord à des femmes guerrières qui suivirent Bacchus à la conquête des Indes, portant des thyrses ou bâtons entortillés de pampres de lierre et de raisins, et faisant des acclamations pour publier les victoires de ce conquérant. Après l'apothéose de ce prince, elles célébrèrent en son honneur les bacchanales. De-là les mystères de Bacchus furent principalement confiés aux femmes ; et dans les anciennes bacchanales de l'Attique, ces prêtresses étaient au nombre de quatorze. Il est pourtant fait mention dans l'antiquité d'un grand prêtre de Bacchus, si respecté de tout le peuple, qu'on lui donnait la première place dans les spectacles. Platon bannit de sa république la danse des bacchantes, et leur cortege composé de nymphes, d'égipans, de silenes, et de satyres, qui tous ensemble imitaient les ivrognes, et presque toujours d'après nature, sous prétexte d'accomplir certaines expiations ou purifications religieuses. Ce philosophe pense que ce genre de danse n'étant convenable ni à la guerre, ni à la paix ; et ne pouvant servir qu'à la corruption des mœurs, il doit être exclus d'un état bien policé. Tacite racontant les débauches de Messaline et de ses femmes, en fait ce portrait tout semblable aux extravagances des bacchantes. Feminae pellibus accinctae assultabant, ut sacrificantes vel insanientes bacchae. Ipsa crine fluxo, thyrsum quatiens, juxtaque Silius hedera cinctus, gerere cothurnos, jacère caput, strepente circum procaci choro. " Les femmes de Messaline revêtues de peaux bondissaient et folâtraient comme les bacchantes dans leurs sacrifices ; elle-même les Cheveux épars agitait un thyrse ; Silius (son amant) était à ses côtés, couronné de lierre, chaussé d'un cothurne, jetant la tête deçà et delà, tandis que cette troupe lascive dansait autour de lui ". (G)