Il était composé d'ais, de peaux, et de voiles ; il avait trente coudées de long sur dix de haut, et autant de large, et était partagé en deux parties. Celle dans laquelle on entrait d'abord, s'appelait le saint, et c'était-là qu'étaient le chandelier, la table avec les pains de proposition, et l'autel d'or sur lequel on faisait bruler le parfum. Héb. ix. 2.

Cette première partie était séparée par un voile, de la seconde partie, qu'on nommait le sanctuaire, ou le saint des saints, dans laquelle était l'arche d'alliance. L'espace qui était au-tour du tabernacle, s'appelait le parvis, dans lequel, et vis-à-vis l'entrée du tabernacle, était l'autel des holocaustes, et un grand bassin d'airain plein d'eau, où les prêtres se lavaient avant que de faire les fonctions de leur ministère. Cet espace qui avait cent coudées de long, sur cinquante de large, était fermé d'une enceinte de rideaux, soutenus par des colonnes d'airain ; tout le tabernacle était couvert de voiles précieux, par-dessus lesquels il y en avait d'autres de poil de chèvre, pour les garantir de la pluie et des injures de l'air.

Les Juifs regardaient le tabernacle, comme la demeure du Dieu d'Israèl, parce qu'il y donnait des marques sensibles de sa présence, et que c'était-là qu'on devait lui offrir ses prières, ses vœux, et ses offrandes. C'est aussi pour cette raison, que le tabernacle fut placé au milieu du camp, et entouré des tentes des Israélites, qui étaient rangées tout-autour selon leur rang. Judas, Zabulon, et Issachar, étaient à l'orient ; Ephraïm, Benjamin, et Manassé, à l'occident ; Dan, Azer, et Nephtali, au septentrion ; Ruben, Siméon, et Gad, au midi.

Le grand tabernacle fut érigé au pied du mont Sinaï, le premier jour du premier mois de la seconde année après la sortie d'Egypte, l'an du monde 2514. Il tint lieu de temple aux Israélites, jusqu'à ce que Salomon en eut bâti un, qui fut le centre du culte des Hébreux. L'Ecriture remarque qu'avant que le grand tabernacle, dont nous parlons, fut construit, Moyse en avait fait un plus petit, qui était une espèce de pavillon, placé au milieu du camp ; il l'appela le tabernacle de l'alliance ; mais il le dressa loin du camp, lorsque les Israélites eurent adoré le veau d'or. (D.J.)

TABERNACLE, (Critique sacrée) ce mot, dans l'Ecriture, a une signification fort étendue ; il se prend quelquefois pour toutes les parties du tabernacle, le sanctuaire, le lieu saint, et le temple même ; il se prend aussi pour maison, I. Rais, XIIIe 2. pour tente, Gen. ix. 21. pour l'église des fidèles, Apoc. xxj. 3. enfin pour le ciel, Hébr. VIIIe 2. Le monde, dit Philon, est le vrai tabernacle de Dieu, dont le lieu très-saint est le ciel. Le même auteur remarque que si les Israélites, en sortant d'Egypte, étaient d'abord arrivés dans le pays qui leur était promis, ils auraient bâti un temple solide, mais qu'étant obligés d'errer plusieurs années dans le désert, Moyse leur fit dresser le tabernacle, qui était un temple portatif, afin de faire par-tout le service divin. (D.J.)

TABERNACLES, fête des, (Histoire des Hébr.) l'une des trois grandes fêtes des Juifs ; ils la célébraient après la moisson, le quinzième du mois Tizri, pendant sept jours, qu'ils passaient sous des tentes de verdure, en mémoire de ce que leurs pères avaient ainsi campé dans le désert. On offrait chacun des jours que durait la fête, un certain nombre de victimes en holocauste, et un bouc en sacrifice, pour le péché du peuple. Les Juifs, pendant tout ce temps, faisaient des festins de réjouissance avec leurs femmes et leurs enfants, où ils admettaient les LÉvites, les étrangers, les veuves, et les orphelins.

Les sept jours expirés, la fête se terminait par une solennité qu'on célébrait le huitième jour, et où tout travail était défendu de même que le premier jour ; tous les mâles, en ce jour, devaient se rendre d'abord au tabernacle, et ensuite au temple ; et ils ne devaient point y paraitre les mains vides, mais offrir au Seigneur des dons et des sacrifices d'actions de grâces, chacun à proportion de son bien. (D.J.)

TABERNACLE, (Marine) terme de galere. C'est une petite élévation vers la poupe, longue d'environ quatre pieds et demi, entre les espaces où le capitaine se place, quand il donne ses ordres. (Q)