SAC, (Critique sacrée) ce mot d'origine hébraique, a passé dans presque toutes les langues, pour signifier un sac ; outre son acception ordinaire, il se prend pour un cilice, ou pour un habillement grossier ; mais ce n'était pas un habillement qui couvrit la tête, car on le mettait autour des reins, comme il parait par un passage de Judith, 4. 8. Ils se ceignirent les reins d'un sac. Isaie ôta le sac, qu'il portait sur ses reins, Isaie, XX. IIe On prenait le sac dans le deuil, II. Rais, IIIe 31. Dans la douleur amère, III. Rais, xx. 32. Dans la pénitence, ibid. xxj. 27. Enfin dans les calamités publiques, Mardochée prit le sac et la cendre, Esther, IV. j. Ils ne jetaient point la cendre sur la tête nue, car les orientaux avaient la tête couverte, mais ils en répandaient , sur leurs mitres. Ce n'étaient pas des mitres épiscopales, mais des espèces de bonnets. Dans les temps de bonnes nouvelles, qui succédaient subitement aux événements malheureux ; on témoignait sa joie en déchirant le sac qu'on avait autour de ses reins. (D.J.)

SAC A TERRE, (Art militaire) est un sac de moyenne grandeur qu'on emplit de terre, et dont les soldats bordent une tranchée ou les parapets des ouvrages, pour pouvoir tirer entre deux ensemble. On les fait de bonne toîle d'étoupes, ou toîle faite de bon fil, le plus fort qu'il se peut, et d'une bonne fabrique, bien serrée. Le sac à terre doit avoir environ deux pieds de hauteur sur 8 ou 10 pouces de diamètre. Quand le terrain est dur et de roche, on se sert dans les tranchées de sacs à terre et de gabions. On en fait aussi des batteries dans plusieurs occasions. Voyez Pl. XIII.

SAC A LAINE, est un sac qui ne diffère du sac à terre, que parce qu'il est plus grand, et qu'il est rempli de laine. On s'en sert pour les batteries et les logements dans les endroits où il y a peu de terre.

SACS A POUDRE, sont des sacs remplis de poudre qui en contiennent quatre ou cinq livres, et qu'on jette sur l'ennemi avec la main, comme les grenades. Il y en a de plus gros qui contiennent 40 ou 50 livres de poudre, et qui s'exécutent avec le mortier. Voyez sur ce sujet, notre traité d'Artillerie, seconde édition. (Q)

SAC, (Commerce) le sac est aussi une certaine mesure dont on se sert en plusieurs villes de France ou des pays étrangers, pour mesurer les grains, graines, légumes ; ou pour mieux dire, une estimation à laquelle on rapporte les autres mesures. Agen, Clerac, Tonneins, Tournon, Valence en Dauphiné, aussi-bien que Thiel, Bruxelles, Rotterdam, Anvers et Grenade, réduisent leurs mesures de grains au sac, dont voici les proportions avec le septier de Paris.

Cent sacs d'Agen font 56 septiers de Paris, ceux de Clerac de même ; cent sacs de Tonneins font 49 septiers de Paris ; cent sacs de Tournon 48 ; cent sacs de Valence 62 1/2 ; 25 sacs de Bruxelles 19 ; 28 de Thiel, pareillement 19, et cent sacs de Grenade, 43 septiers de Paris. A Anvers les quatorze sacs font le tonneau de Nantes, qui contient neuf septiers et demi de Paris. L'on se sert aussi à Amsterdam du sac pour mesurer les grains ; quatre scheppels font le sac, et 36 sacs le last. Voyez LASN, SCHEPPEL, MESURES. Dict. de Commerce et de Trévoux.

SAC, (Agriculture) les vignerons appellent sac une certaine quantité de marc qui reste après le pressurage du vin ou du cidre, qui est ordinairement la quantité de pressurage que porte un pressoir ; on dit couper, lever un sac. (D.J.)

SAC A POUDRE, (Artificier) les Artificiers appellent ainsi l'enveloppe de papier qui contient la chasse des pots à feu ou à aigrette.

SAC, ou Barril de trompes, (Artificier) pour faire sortir d'un bassin d'eau une grande quantité de feux de toutes espèces, préparés pour cet élément ; il n'y a rien de plus naturel que de rassembler plusieurs trompes en faisceau ; cependant on se borne ordinairement au nombre de sept, parce que sept cartouches égaux rangés autour d'un, se touchent mutuellement, laissent entr'eux le moins d'intervalle vide qu'il est possible, et forment une circonférence susceptible d'une enveloppe cylindrique, qui laisse aussi en-dedans les intervalles de vides égaux encore plus petits que les autres nombres au-dessus de sept.

Tout l'artifice de cet assemblage consiste donc à lier un paquet de sept trompes faites exprès pour jeter des grenouillières, des plongeons, des fusées courantes, des serpentaux et des globes, pour bruler sur l'eau. Cette ligature peut se faire par le moyen de ficelles croisées alternativement en entrelas de l'une à l'autre trompe, y ajoutant, si l'on veut, un peu de colle forte pour empêcher qu'elles ne glissent.

Cet assemblage fait, on le fait entrer dans un sac de toîle goudronnée fait exprès, dont le fond est un plateau de planche sciée en rond, d'un diamètre égal à la somme de trois de ceux de la trompe, sur les bords duquel la toîle en sac est clouée et goudronnée. On attache au-dessous du plateau un anneau ou un crochet pour y suspendre un petit sac de sable, dans lequel on y en met autant qu'il en faut pour faire entrer cet artifice dans l'eau jusqu'auprès de son bord supérieur, pour qu'il y soit presque tout caché.

SAC ; en terme de Boursier, est une espèce d'étui fait d'étoffe, sans bois, dans lequel on peut mettre telle ou telle chose ; il y a des sacs pour les livres, pour les flacons, et de plus grands encore pour recevoir les livres des dames, et pour l'utilité des voyageurs.

SAC A CHARBON, terme de Charbonnier, on l'appelle aussi charge, parce que c'est tout ce que peut porter un homme. Il contient une mine ; chaque mine composée de deux minots ou seize boisseaux ; le minot de charbon doit se mesurer charbon sur bord. Savary. (D.J.)

SAC DE GRAINS, (Commerce de grains) c'est une certaine mesure dont on se sert dans plusieurs villes de France et des pays étrangers, pour mesurer les grains, légumes ; ou pour mieux dire, c'est une estimation à laquelle on rapporte les autres mesures. Agen, Clérac, Tonneins, Tournon, Valence en Dauphiné, aussi-bien que Bruxelles, Roterdam, Anvers, et Grenade, réduisent leurs mesures de grains au sac. Voyez SAC, Commerce. (D.J.)

SAC A OUVRAGE, en terme de Marchand de modes, est une espèce de grande bourse diversement enrichie, et se fermant avec des cordons comme une bourse. Autrefois les dames s'en servaient pour renfermer les ouvrages dont elles s'occupaient. Aujourd'hui ils sont devenus partie de la parure ; on ne sort pas plus sans sac à ouvrage dans le bras que sans fichu sur le cou ; cependant fort souvent l'un est aussi inutîle que l'autre.

SAC DE PLATRE, (Plâtrerie) suivant les ordonnances de police de Paris, le sac de plâtre doit renfermer la valeur de deux boisseaux mesurés ras, et les douze sacs font ordinairement une voie. (D.J.)

SACS DE CINQUANTE, en terme de Fondeur de plomb à tirer, sont des sacs de toîle contenant cinquante livres de plomb. Il n'y en a ni de plus petits ni de plus grands.

SAC ou CHAUSSE, terme de Pêche. Voyez CHAUSSE.

SAC A RESEAU, (Littérature) Voyez RETICULUM.