Leur nombre n'est pas toujours le même, puisque les uns en ont trois, d'autres quatre, etc. (L)

ENERVATION, enervatio, est plus un terme de Médecine que de l'usage ordinaire ; il signifie à-peu-près la même chose que débilitation, affoiblissement. On emploie en français le verbe énerver plus communément que son substantif, pour exprimer les effets de la débauche du vin, des femmes, qui rend les hommes qui s'y adonnent, faibles, débiles, énervés. Voyez DEBILITE, FOIBLESSE.

Le mot énervation est composé de nerf, nervus, et de e privatif. Nerf est là pris dans le sens du vulgaire, qui appelle de ce nom les tendons et les muscles même ; ainsi on dit d'un homme musculeux qu'il est nerveux : on dit par conséquent d'un homme nerveux, qu'il est fort, vigoureux ; et au contraire d'un homme exténué, usé, qu'il est énervé, surtout quand l'affoiblissement provient des excès mentionnés.

Enervation, dans cette signification, est donc ce que les Grecs appellent , virium prostratio. C'est un abattement de forces, une langueur dans l'exercice des fonctions. On restreint même quelquefois encore plus le sens du mot énerver, pour exprimer l'action d'affoiblir, qu'opére une trop grande et trop fréquente répétition de l'acte vénérien, ou de l'effusion de la liqueur séminale, excitée par quelque moyen que ce soit ; et on se sert du mot énervé, pour indiquer celui qui est affoibli par ces causes : ainsi on dit d'une femme voluptueuse qui a un commerce assidu de galanterie, et qui excite son amant à des excès fréquents, qu'elle énerve cet homme. On dit aussi de bien des jeunes gens qu'ils s'énervent par la mastupration, lorsqu'ils se livrent avec excès à ce pernicieux exercice. Voyez SEMENCE, MASTUPRATION. (d)