Le jour ajouté de la sorte se nomme aussi bissextil, César l'ayant fixé au jour qui précède le 24 Février, qui chez les Romains était le six des calendes de Mars.

Le 24 Février se comptait deux fois cette année, et on disait par conséquent deux fois (bis) le sixième des calendes de Mars, sexto calendas Martii ; c'est pour cette raison que le jour intercalaire et l'année où il est inseré, sont l'une et l'autre nommés bissextiles. Comme dans cette année Février a 29 jours, le jour de S. Matthias, qui est le 24 de ce mois dans l'année ordinaire, se célèbre alors le 25 ; et l'année bissextîle a deux lettres dominicales, dont l'une sert jusqu'à la vigîle de S. Matthias, l'autre jusqu'au reste de l'année. Voyez LETTRE DOMINICALE.

Si l'année solaire était véritablement et exactement de 365 jours, 6 heures, l'année commune se retrouverait exactement au bout de quatre ans avec l'année solaire ; mais l'année solaire étant de 365 jours 5 heures 49 minutes, il s'en faut 44 minutes que ces deux années ne s'accordent au bout de quatre ans.

Les Astronomes chargés par Gregoire XIII. de la réformation du calendrier, observant donc que le bissextil en quatre ans ajoutait 44 minutes à l'espace de temps que met le soleil à retourner au même point du zodiaque, et trouvant que ces minutes surnuméraires formeraient un jour en 133 ans, résolurent de prevenir le changement qui s'introduirait ainsi peu-à-peu dans les saisons, et pour cela ils ordonnèrent, que dans le cours de 400 ans, on retrancherait trois bissextiles ; ce fut pour cette raison que l'année 1700 ne le fut point ; 1800 et 1900 ne le seront pas non plus : mais 2000 le sera, et ainsi du reste. Voyez CALENDRIER GREGORIEN. (O)