Pour y remédier, il faut accoutumer dans les exercices, les troupes à marcher ensemble et d'un pas égal, de la même manière que si tous les soldats qui composent le bataillon, faisaient un corps solide, sans desunion de parties.

Plus le front d'une troupe est grand, et plus elle est exposée au flottement ; c'est ce qui a fait dire à plusieurs habiles militaires, et entr'autres à M. le chevalier de Folard, qu'il faudrait diminuer le front de nos bataillons et augmenter leur épaisseur, c'est-à-dire les mettre à six ou huit de hauteur, comme ils l'étaient du temps du prince de Condé et de M. de Turenne. Voyez EVOLUTION.

L'auteur auquel on attribue le mémoire concernant l'essai sur la légion (M. de Rostaing), prétend que cinquante files de front sont la plus grande étendue qu'on puisse donner aux divisions des troupes, pour les faire marcher régulièrement.

Si le flottement dans une troupe qui marche enavant pour en combattre une autre, est très-préjudiciable à sa force et à sa solidité, il n'est pas moins dangereux à l'égard des différents corps d'une armée qui marche pour en combattre une autre : car si les corps n'arrivent pas également et dans le même temps sur l'ennemi, les plus avancés perdront la protection de ceux qui couvraient leurs flancs, et par-là ils s'exposeront à être aisément battus et mis en désordre ; ce qui ne peut produire qu'un très-mauvais effet sur ceux qui les suivent, et sur le reste de l'armée. Aussi M. le maréchal du Puysegur dit-il que, lorsque deux armées s'approchent pour combattre, il est aisé de juger, suivant l'ordre et l'exactitude avec laquelle l'une ou l'autre marche, quelle est celle qui battra l'autre ; ce sera celle dont le mouvement sera le plus régulier, et dont toutes les parties régleront le mieux leur marche les unes sur les autres pour arriver ensemble sur l'ennemi. (Q)