La longueur d'un élévatoire est d'un demi-pied ; sa composition est de fer très-poli, relevé de pommettes dans le milieu ; les deux extrémités forment chacune une branche courbée à sens opposé, ce qui fait un instrument double. Ces branches sont différemment courbées ; les unes étant presque droites, les autres un peu courbes, et quelques-unes fort coudées, parce que le coude sert quelquefois de point d'appui. Le bout de chaque branche est arrondi ou ovale aux uns, carré aux autres. Le dedans de l'extrémité de chaque branche est garni de petites cannelures transversales qui sont faites comme des petits biseaux couchés les uns sur les autres. Voyez les fig. 14. et 15. Pl. XVI.

La main doit être la force mouvante et le point d'appui des élévatoires dont on vient de faire la description, parce qu'en appuyant le levier sur la partie de l'os opposée à celle qu'on veut relever, on l'écraserait si elle résistait beaucoup ; et on l'enfoncerait sur la dure-mère, si elle offrait peu de résistance. Pour se servir de cet instrument, on l'empoigne avec les quatre doigts de la main droite par le milieu de son corps, le pouce appuyé à l'opposite, on passe ensuite l'extrémité antérieure sous la pièce d'os qu'on veut relever, observant d'appliquer les petits biseaux contre sa partie intérieure : le doigt index sert de point d'appui dans l'action de relever l'os enfoncé : il faut soutenir extérieurement avec les doigts de la main gauche la portion d'os sous laquelle l'élévatoire agit.

Feu M. Petit, sachant que la main qui a assez de force pour l'opération dont on parle, peut n'avoir pas assez de fermeté et de précision pour empêcher que le bout de l'élévatoire ne s'échappe, ce qui pourrait occasionner des accidents, a fait construire un nouvel élévatoire, dont la main n'est point l'appui. Il s'agissait de trouver sur le crane un appui pour le levier, le plus près qu'il est possible de l'os qu'il faut relever, et il fallait que cet appui fût sur un plan solide pour soutenir sans se rompre l'effort qu'on fait pour relever l'enfonçure.

Dans ces vues, M. Petit a fait fabriquer un chevalet (Pl. XVII. fig. 2.) dont les deux jambes appuient sur le crane, on leur donne le plus de surface qu'il est possible pour rendre l'appui plus stable, et afin que l'effort que l'os doit soutenir soit partagé sur une plus grande étendue de sa surface. Ces extrémités sont garnies de chamois, tant pour les empêcher de glisser que pour qu'elles ne fassent aucune impression sur l'os. A la sommité du chevalet se trouve une entaille (fig. 2. n°. 2.) qui reçoit une petite pièce de fer terminée en vis. Cette vis (fig. 2. n° 3.) est destinée à entrer dans des trous tarraudés qui sont à la surface de dessous le levier (fig. 2. n° 4.) ; par ce moyen, le levier est fixé sur le chevalet par une charnière qui permet les mouvements de bascule.

Si à raison d'un grand fracas d'os ou du peu d'étendue de la plaie, il était impossible de placer le point d'appui sur les os découverts, on a un plus grand chevalet dont les branches peuvent s'appuyer au-delà des bords de la plaie. Voyez la figure de ce nouvel élevatoire, Planc. XVII. fig. 2. n°. 1. on en trouve la description plus étendue dans le premier volume des mém. de l'acad. de Chirurg. Cet instrument a paru susceptible d'être perfectionné. On voit dans le second volume des mémoires de la même académie, des remarques sur la construction et l'usage de l'élevatoire de M. Petit, par un autre académicien. (Y)