* CONCRETION, (Histoire naturelle) on appelle de ce nom les substances terreuses, pierreuses ou minérales, dont les parties, après avoir été desunies et décomposées, se sont rapprochées et rassemblées pour former un nouveau tout, un autre corps ; ou plus généralement, des substances qui se forment en des lieux particuliers de matières qu'on n'y soupçonnait pas. Elles ont en général les propriétés suivantes : 1°. ce sont ou des substances qui ont appartenu à quelqu'une des classes du règne minéral, et qui se sont reproduites avec la consistance de pierres, après avoir souffert la décomposition ou la desunion ; ou des substances appartenantes à d'autres règnes, qui se sont unies avec des matières du règne minéral, ou des substances minérales déguisées par des accidents sous des formes singulières observées par les Naturalistes ; ou enfin des substances tout à fait étrangères au règne minéral, et qu'on n'appelle concrétions, que par la ressemblance et l'analogie qu'elles ont avec quelques substances minérales. 2°. Elles sont toutes d'une composition, d'un tissu, et d'une forme étrangère au règne minéral. Ces corps ont trop occupé les Lythographes. On en peut former quatre divisions, les pores ou pierres poreuses, comme la pierre-ponce, les incrustations, la stalactite, la pisolithe, l'oolithe, les tufs, etc. Voyez PORES. Les pétrifications, comme les plantes, les bois, les racines pétrifiées, minéralisées, les lytophites, ou coraux, les madrepores, les millepores, la tabulite, les astroïtes, les hippurites, etc. Voyez PETRIFICATIONS. Les pierres figurées, dont il y a beaucoup d'espèces. Voyez PIERRES FIGUREES. Et les calculs ou pierres végétales et animales. V. l'art. PIERRES.

CONCRETION, (Médecine) maladies des parties solides et des fluides. Parlons d'abord de la concrétion des solides.

On entend généralement par concrétion, la jonction de plusieurs molécules d'un corps réunies en une masse presque solide ; mais en particulier l'adhérence, l'union de nos parties solides qui doivent être naturellement séparées pour l'exercice aisé de leurs mouvements, est ce qu'on appelle en Médecine concrétion. On peut citer pour exemple de cette concrétion, l'union des doigts, des narines, des paupières, des parois du vagin, etc. La seule force vitale est la cause qui réunit ; mais elle est empêchée dans son action par l'interposition de l'épiderme, à moins que ce rempart ne soit détruit par des accidents, tels que la corrosion, l'excoriation, la brulure, l'ulcère, etc. au contraire tout ce qui conserve la cohérence des parties nues, concourt à produire la concrétion. Si elle arrive dans les ouvertures naturelles, elle s'oppose à la sortie des matières destinées à passer par ces ouvertures ; si elle se fait dans les vaisseaux, il en résulte la cessation de la circulation, le changement du vaisseau en ligament ; si c'est dans les parties molles, il en provient l'empêchement de leur action, la roideur, l'anchylose, etc. Comme la partie solide qui est une fois cohérente ne perd point sa concrétion d'elle-même, il faut pour y remédier séparer son adhérence par une section artificielle. Passons à la concrétion des fluides.

On nomme concrétion des fluides, la cohérence de leurs parties portée au point de la cessation du mouvement entr'elles, par l'action de la vie et de la santé. La concrétion de nos humeurs est proprement le changement de la figure sphérique de leurs parties, de la réunion de plusieurs de leurs molécules en une seule masse. Ce désordre procede d'une infinité de causes différentes ; du repos des humeurs, de leur mouvement affoibli, surtout si la violence de la circulation a précédé ; de l'évacuation, de la transpiration, de la dissipation, de l'absorption des parties les plus fluides, ou du desséchement ; d'une chaleur brulante, ou d'un froid glacial ; d'une forte compression du vaisseau ; de l'usage ou de l'application des coagulants, des astringens, des acides austères, spiritueux ; des matières visqueuses, huileuses, agglutinantes ; de poisons, etc. Or, suivant la diversité de la partie et le genre de concrétion, il en résulte un grand nombre de différentes maladies, mais nécessairement la diminution ou la destruction de la circulation du fluide, la stagnation, l'obstruction, l'induration, etc. La cure consiste donc à former insensiblement, s'il est possible, la résolution de la concrétion, et à redonner ensuite aux humeurs leur premier mouvement.

Pour ce qui regarde les concrétions particulières de tout genre, et principalement les deux plus formidables du corps humain, connues sous les noms de pierre et de polype, voyez ces articles. Cet article est de M(D.J.)