Le texte original de tous les livres de l'ancien Testament qui sont reçus dans le canon des Juifs est l'hébreu ; mais l'Eglise chrétienne reçoit aussi comme canoniques certains autres livres de l'ancien Testament dont le grec passe pour l'original. Par exemple, la Sagesse, l'Ecclésiastesiastique, Tobie, Judith, les Macchabées, les chapitres xiij et XIVe de Daniel, les additions qui sont à la fin du livre d'Esther, et cette partie du chapitre IIIe de Daniel, depuis le verset 24 jusqu'au 91. Tobie, Judith, l'Ecclésiastesiastique, et apparemment le premier livre des Macchabées ont été, à ce qu'on croit, originairement écrits en syriaque, ou en hébreu mêlé de chaldéen et de syriaque ; mais comme les originaux écrits en ces langues ne sont pas parvenus jusqu'à nous, le grec qui est la plus ancienne version est regardée comme l'original. On n'a aucune preuve certaine que la Sagesse et le second livre des Macchabées aient été primitivement écrits ni en syriaque ni en hébreu.

Le texte original des livres du nouveau Testament est le grec, quoiqu'il soit certain que S. Matthieu a écrit son Evangîle en hébreu, que quelques-uns croient que S. Marc a écrit le sien en latin, et que S. Paul a écrit son épitre aux Romains en latin, et en hébreu celle qu'il a adressée aux Hébreux. Mais comme le texte hébreu original de S. Matthieu s'est perdu, et qu'on a de très-bonnes preuves que tous les autres livres du nouveau Testament ont été écrits en grec, le grec passe pour la langue originale de tout le nouveau Testament.

Pour le texte samaritain, voyez SAMARITAIN et PENTATEUQUE.

Quoiqu'on ne puisse soutenir que les textes originaux tant de l'ancien que du nouveau Testament soyent entièrement exempts de fautes, il faut toutefois convenir qu'ils sont parfaitement authentiques, et que les fautes que la longueur des siècles ou la négligence des copistes ont pu y faire glisser ne sont pas de telle conséquence qu'elles doivent les faire regarder comme des sources corrompues et des monuments sans autorité. Ces fautes ne sont pas en grand nombre, elles ne sont pas de grande importance, elles ne touchent pas au fond des choses. Ce sera, par exemple, quelque date, quelque nom propre, quelque nom de ville, ou chose pareille qui seront altérés ou changés ; défaut que l'on peut aisément corriger, ou par le moyen des anciens exemplaires manuscrits, ou par les anciennes versions faites avant que ces fautes fussent survenues dans le texte. Quelques anciens pères, comme S. Justin, Tertullien, Origène, S. Chysostome ont accusé les Juifs d'avoir corrompu exprès plusieurs passages de l'ancien Testament qui étaient trop favorables à Jesus-Christ ; mais cette accusation a été mal soutenue. Les passages qu'on les accuse d'avoir ôtés du texte, n'ont apparemment jamais été dans l'hébreu. Enfin ce sentiment est aujourd'hui presqu'entièrement abandonné de tous les critiques. Voyez S. Jérôme sur le chapitre VIe d'Isaie, Eusebe, hist. ecclésiast. liv. III. c. Xe S. Augustin, de civit. Dei, lib. XV. c. xcij. Calmet, Dict. de la bible, tom. III. p. 652.

3°. Texte se dit encore en théologie dans les écoles de différents passages de l'Ecriture, dont on se sert pour établir et prouver un dogme, ou un sentiment pour répondre à une objection.

4°. Dans l'éloquence de la chaire on appelle texte, un passage de l'Ecriture que le prédicateur choisit, par où il commence son discours, et d'où il en tire la matière ; en sorte que le discours n'est qu'une paraphrase ou une exposition méthodique du texte. Il doit donc y avoir un rapport, une liaison naturelle entre le discours et le texte ; mais il n'arrive que trop souvent qu'on choisit des textes singuliers qui n'ont nulle connexion avec la matière qu'on traite, ou qu'on les y adapte par force en établissant des rapports arbitraires, ou des sens qui n'ont point de fondement.

TEXTE, (terme d'Eglise) ce mot en termes d'église, signifie un livre des Evangiles, ordinairement couvert de lames d'argent. Il est porté aux grandes-messes par le sous-diacre, qui le donne à baiser à l'archevêque ou à l'évêque qui officie, avant qu'il baise l'autel. (D.J.)

TEXTE, s. m. en Musique, c'est le poème ou les paroles qu'on met en musique. Aujourd'hui cela ne s'appelle plus texte parmi les musiciens, mais seulement les paroles. Voyez COMPOSITION, MUSIQUE, etc. (S)

TEXTE, GROS, (Fonderie de caractères d'Imprimerie) dixième des corps sur lesquels on fond les caractères d'Imprimerie ; sa proportion est de deux lignes quatre points, mesure de l'échelle, et est le corps double du petit texte.

Gros-texte était autrefois synonyme au gros-romain, et ne faisait point de corps. Le sieur Fournier le jeune, dans la proportion qu'il a donnée aux caractères, a fait celui-ci qu'il a nommé gros-texte, et qu'il a placé entre le saint-Augustin et le gros-romain, pour faire un corps double au petit- texte, et pour rendre la correspondance des caractères plus générale. Voyez PROPORTION DES CARACTERES, et l'exemple à l'article CARACTERES.

TEXTE, PETIT, (Fonderie de caractères d'Imprimerie) quatrième corps des caractères d'Imprimerie ; sa proportion est d'une ligne deux points, mesure de l'échelle, et son corps double est le gros- texte. Voyez PROPORTION des caractères d'Imprimerie, et l'exemple à l'article CARACTERES.