Elxaï décrivait le Christ comme une vertu céleste qui, née dès le commencement du monde, avait paru de temps en temps sous divers corps, et il en décrivait ainsi les dimensions : Vingt-quatre schoenes en longueur, c'est-à-dire quatre-vingt-seize mille pas, six schoenes en largeur, ou vingt-quatre mille pas, et l'épaisseur à proportion. Ces mesures semblent avoir été forgées sur une interprétation grossière de ces paroles de S. Paul aux Ephesiens, ch. IIIe . 18. ut possitis comprehendere cum omnibus sanctis, quae sit latitudo, et longitudo, et sublimitas, et profundum. Par une erreur semblable, il donnait au saint Esprit le sexe féminin, parce qu'en Hébreu rouats ou rouach, qui signifie esprit, est de ce genre. Il le faisait semblable au Christ et posé devant lui, droit comme une statue, sur un nuage entre deux montagnes, et toutefois invisible. Il donnait à l'un et à l'autre la même mesure, et prétendait l'avoir connue par la hauteur des montagnes, parce que leurs têtes y atteignaient. Enfin, il enseignait dans son livre une prière en termes barbares, dont il défendait de chercher l'explication, et que S. Epiphane traduit ainsi : la bassesse, la condamnation, l'oppression, la peine de mes pères est passée par la mission parfaite qui est venue. Ce père, Origène, et Eusebe ont parlé des Elcésaïtes. Le premier les nomme aussi Samséens, du mot hébreu sames, qui signifie le soleil. Scaliger s'est trompé en prétendant qu'Elxaï était le même qu'Essaï ou Ezen ; et par une suite de sa première erreur, il a confondu les Elcesaïtes avec la secte des Esséens. Les disciples d'Elxaï se joignirent à ceux d'Ebion, et gardaient comme eux la circoncision ; ils subsistèrent plusieurs siècles, quoiqu'Eusebe, liv. VI. ch. xxxviij. assure le contraire. Fleury, hist. ecclés. liv. I. tom. II. pag. 291. et 92. (G)