L'autre espèce est la tacamahaca vulgaire, qui est en grains, ou en morceaux blanchâtres, jaunâtres, roussâtres, verdâtres, ou de différentes couleurs, à demi transparents, d'une odeur pénétrante, approchante de celle de la première espèce, mais moins agréable. Les Espagnols l'ont apportée les premiers de la nouvelle Espagne en Europe, où auparavant elle était entièrement inconnue. On en recueille aussi dans d'autres provinces de l'Amérique, et dans l'île de Madagascar.

L'arbre d'où découle cette résine, ou par elle-même, ou par incision que l'on fait à son écorce, s'appelle arbor populo similis, resinosa, altera, C. B. P. 430. Tecomahaca, dans Hernandès, 55. Tacamahaca foliis crenatis, lignum ad ephippia conficicienda aptum, dans Pluk. Phyt.

C'est un grand arbre qui ressemble un peu au peuplier, et qui a beaucoup d'odeur. Ses feuilles sont médiocres, arrondies, terminées en pointe et dentelées. Les auteurs que nous avons cités ne font aucune mention de ses fleurs. Ses fruits naissent à l'extrémité des mêmes branches, ils sont petits, arrondis, de couleur fauve, et renferment un noyau qui diffère peu de celui de la pêche.

Il découle naturellement de cet arbre des larmes résineuses, pâles, qui par leur odeur, et la finesse de leurs parties, donnent la bonne tacahamaca ; mais le suc résineux qui découle des incisions de l'écorce, prend différentes couleurs, selon les différentes parties de l'écorce sur lesquelles il se répand ; étant épaissi par l'ardeur du soleil, il forme des morceaux de résine, tantôt jaune, tantôt roussâtre, et tantôt brune, et panachée de paillettes blanchâtres : on préfère avec raison la première tacahamaca ; on ne les emploie l'une ou l'autre qu'extérieurement, pour résoudre et faire mûrir les tumeurs, ou pour apaiser la passion hystérique, en appliquant des emplâtres sur le nombril. (D.J.)