Le bout de chaque bau porte sur des pièces de charpente appelées courbatons ou courbes, qui sont d'une figure triangulaire, et qui entretiennent les baux ou barrots avec les vaigres, voyez dans la Pl. 5. fig. 1. les courbatons n° 70, et les vaigres n° 32 ; et dans la Pl. IV. fig. 1, n° 70, les courbes ou courbatons du premier pont.

De part et d'autre des écoutilles il y a des barrotins ou demi-baux, qui se terminent aux hiloires, et qui sont soutenus par des arcboutants ou pièces de bois mises de travers entre deux baux. Voyez Pl. IV. fig. 1. n° 73, les arcboutants du premier pont, et n° 77 les hiloires du premier pont.

Il faut remarquer qu'on ne se sert ordinairement du mot bau que pour le premier pont, et de celui de barrot pour les autres ponts. Voyez BARROT.

Pour donner l'épaisseur et la largeur aux baux du premier pont, la plupart des constructeurs mettent un pouce et la huitième partie d'un pouce pour chaque dix pieds de la longueur du vaisseau, prise de l'étrave à l'étambord, chaque dix pieds de long leur donne un pouce de tonture. Il y a aussi plusieurs constructeurs qui ont pour règle de donner aux baux l'épaisseur de l'étrave prise en-dedans.

Il y a d'autres charpentiers qui proportionnent les baux par la largeur du vaisseau. Ils donnent à ceux du premier pont, par chaque cinq pieds de largeur, deux pouces d'épaisseur de haut en-bas : mais ils leur donnent un peu plus de largeur si le bois le permet, et comme ceux qui sont à l'avant et à l'arrière n'ont pas tant de largeur que les autres, on peut les tenir un peu moins épais si l'on veut. Ces mêmes charpentiers veulent qu'on leur donne six à sept pouces de rondeur, et qu'on fasse le faux point sur ce même modèle : ils veulent que les baux ou barrots du haut pont soient un tiers moins larges et moins épais que ces premiers, mais ils leur donnent un peu plus de rondeur : ils posent les baux à trois ou à quatre pieds l'un de l'autre, hormis ceux qui sont aux côtés des écoutilles des vaisseaux marchands, qui chargent toutes sortes de marchandises et de gros ballots ; ceux-là se posent à sept pieds de distance l'un de l'autre.

Les bouts des baux surmontent de cinq pouces ou cinq pouces et demi les serre-banquières, et sont assemblés à queue d'aronde. Voyez la Pl. V. fig. 1. au n° 68 et 69, le bau et le serre-banquière du premier pont.

Au devant et au derrière des baux de dale et de lof, on pose des courbes à l'équerre, et il y en a une autre au-dessus du bau de dale qui est posée le long de la serre-gouttière et le long de la barre d'arcasse. La serre-gouttière s'ente dans le jarlot qu'on fait dans cette courbe.

MAITRE BAU, (Marine) c'est celui qui étant le plus long des baux, donne par sa longueur la plus grande largeur au vaisseau ; il est posé à l'embelle ou au gros du vaisseau, sur le premier gabarit.

FAUX BAU, (Marine) ce sont des pièces de bois pareilles aux baux, qui sont mises de six pieds en six pieds sous le premier tillac des grands vaisseaux, pour fortifier le fond du bâtiment et former le faux-pont. Voyez la Pl. V. fig. 1. les faux-baux côtés 38, et dans la Pl. IV. fig. 1 sous la même cote 38.

On pose le plus souvent les faux-baux à trois pieds et demi au-dessous des baux du premier pont, c'est-à-dire, dans un vaisseau de 134 pieds pris de l'étrave à l'étambord ; et par conséquent de 13 pieds ou 13 pieds 1/2 de creux depuis le premier pont ; et l'on suit à peu près cette proportion dans de plus grands vaisseaux. C'est sur ces faux-baux qu'on fait souvent un faux pont, dans lequel on pratique un retranchement derrière le grand mât, où le faux pont a le plus de hauteur : les soldats y couchent.

BAU DE DALE, (Marine) c'est celui qui est le dernier vers l'arrière.

BAU DE LOF, c'est celui qui est le dernier vers l'avant sur l'extrémité. (Z)