On voit par cette figure, que les piés-corniers sont les arbres laissés et marqués aux extrémités de la vente. On voit encore qu'entre deux piés-corniers il y a une parois ou deux, eu égard aux distances des piés-corniers. Les piés-corniers doivent être marqués du marteau du maître, de celui du garde-marteau, et de celui du mesureur. Les places taillées sur les piés-corniers sont appelées miroirs, parce qu'elles sont tournées pour regarder et mirer la droite ligne qui conduit d'un pié-cornier à l'autre, et les côtés où les miroirs sont faits sont nommés faces.

La marque du maître est au-dessus des autres, celle du garde-marteau est ensuite, et en bas de l'arbre. Voyez sur cette matière Rousseau sur les ordonnances des Eaux et Forêts, et Duchaufourt dans son instruction sur le fait des Eaux et Forêts. Aubert. (D.J.)

PIE DE FIEF, en terme de Coutumes, signifie un fief démembré. On dit en terme de Coutumes, que le pied saisit le chef ; ce qui veut dire, ou que la superficie appartient au propriétaire du sol, ou que le propriétaire du sol est en droit d'élever perpendiculairement son édifice si haut qu'il veut, et faire abattre les traverses ou chevrons des maisons voisines qui nuiraient à son élevation.

PIE DE FORET, pes forestae, (Commerce) contient dix-huit pouces.

Notandum est quod pes forestae usitatus tempore Ric. Oyssel. in arrentatione vassallorum factus est, signatus et sculptus in pariete cancellae ecclesiae de Edwinstone, et in ecclesiâ B. M. de Nottingham, et dictus pes continet in longitudine octodecim pollices, et in arrentatione quorumdam vassallorum pertica, 20, 21 et 24 pedum usa fuit, &c.

Pes monetae, dans les anciennes archives, se dit d'un règlement juste et raisonnable de la valeur réelle de toute monnaie courante. Voyez ÉTALON et MONNOIE.

PIE FOURCHE, (Com. de bétail) les marchands de bétail appellent bestiaux à pied fourché ou fourchu, les animaux qui ont le pied fendu en deux seulement, comme sont les bœufs, vaches, cochons, chèvres, etc.

Le pied fourché est aussi un droit qui se lève aux entrées de quelques villes de France, sur les bestiaux à pied fourché qui s'y consomment, et dont il est fait une ferme. (D.J.)

PIES POUDREUX, (Cour des) Jurisprudence, est le nom d'une ancienne cour de justice, dont il est fait mention dans plusieurs statuts d'Angleterre, qui devait se tenir dans les foires, pour rendre justice aux acheteurs et aux vendeurs, et pour réformer les abus ou les torts réciproques qui pouvaient s'y commettre. Voyez FOIRE.

Elle a pris son nom de ce qu'on la tenait le plus souvent dans la saison de l'été, et que les causes n'y étaient guère poursuivies que par des marchands qui y venaient les pieds couverts de poussière, et que l'on appelait par cette raison, pieds poudreux ; ou bien elle a été ainsi nommée, parce qu'on s'y proposait d'expédier les affaires de son ressort, avant que la poussière fut tombée des pieds du demandeur et du défendeur.

Cette cour n'avait lieu que pendant le temps que duraient les foires. Elle avait quelque rapport avec notre juridiction de juges et consuls. Voyez CONSUL.

PIESENTE, (Jurisprudence) est un sentier qui doit contenir deux pieds et demi de largeur ; on ne peut y passer qu'à pied, et non y mener ni ramener des bêtes. Coutume de Boulenais, art. 166. (A)

PIE D'ALOUETTE, (Histoire naturelle, Botanique) delphinium, genre de plante à fleur polypétale, anomale et composée de plusieurs pétales inégaux ; le pétale supérieur se termine en une autre queue, et reçoit un autre pétale divisé en deux parties, et garni d'une queue comme le premier : le pistil occupe le milieu de ces pétales, et il devient dans la suite un fruit dans lequel il y a plusieurs gaines réunies en forme de tête, qui s'ouvrent dans leur longueur, et qui renferment des semences, le plus souvent anguleuses. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez PLANTE.

PIE DE CHAT, (Botanique) cette plante qu'on emploie dans les pharmacopées, sous le nom équivoque de gnaphalium, est appelée par Tournefort, elichrysum montanum, flore majore, purpurascente. I. R. H. 453.

Ses racines sont fibreuses et rampantes de tous côtés ; les feuilles sont couchées sur terre ; elles sont oblongues, arrondies vers la pointe, d'un verd gai, couvertes en dessous d'un duvet blanchâtre. Au sommet de ces tiges, sont plusieurs fleurs à fleurons, divisées en manière d'étoile, portées chacune sur un embryon, et renfermées dans un calice écailleux et luisant ; l'embryon se change en une graine garnie d'aigrettes.

PIE DE CHAT, (Matière médicale) les fleurs de pied de chat sont la seule partie qui soit en usage. Ces fleurs tiennent un rang distingué parmi les remèdes pectoraux : on en ordonne fréquemment l'infusion, la légère décoction, sous forme de tisane, et le sirop simple, dans presque toutes les maladies chroniques des poumons, et surtout dans les plus légères, telles que le rhume, soit récent, soit opiniâtre et invéteré ; ce crachement incommode et abondant est connu sous le nom vulgaire de pituite, &c.

On donne cette infusion ou cette décoction, soit seule, soit mêlée avec du lait, et ordinairement édulcorée avec le miel, le sucre, ou un sirop approprié. (b)

PIE DE COQ égyptien, (Botanique exotique) c'est le gramen dactylon aegyptiacum de C. B. et de Parkinson ; petite plante d'Egypte, à racine blanche, genouillée et rampante. Ses branches sont pareillement genouillées, et portent quatre épics, qui forment une croix ; cette plante est d'usage médicinal en Egypte.

PIE DE GRIFFON, (Botanique) c'est un nom vulgaire de l'ellebore noir, puant des botanistes, helleborus niger, foetidus, qui a quelque usage dans la médecine des bestiaux. Voyez ELLEBORE noir, (Botanique)

PIE DE LIEVRE, (Botanique) espèce de tréfle que les anciens botanistes on nommé lagopus vulgaris ; ses fleurs ont une fausse ressemblance au pied d'un liévre ; elle croit parmi les blés ; sa graine est rougeâtre : quand elle est mêlée avec le blé, et écrasée au moulin, elle rend le pain rougeâtre, aussi le blé dans lequel elle se trouve, diminue considérablement de prix.

PIE DE LION, alchimilla, genre de plante dont la fleur n'a point de pétales ; elle est composée de plusieurs étamines soutenues par un calice en forme d'entonnoir, et profondément découpée. Le pistil devient dans la suite une, ou plusieurs semences renfermées dans une capsule qui a servi de calice à la fleur. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez PLANTE.

Ce genre de plante est connu des botanistes, sous le nom latin alchimilla, dont Tournefort compte treize espèces : nous décrirons la plus commune, alchimilla vulgaris, C. B. P. 319. Clusii. hist. 108. Tournefort I. R. H. 508. en anglais, the common ladies-mantle.

Sa racine se répand obliquement ; elle est de la grosseur du petit doigt, fibreuse noirâtre et astringente ; elle pousse un grand nombre de queues longues d'une palme et demie, velues ; chaque queue porte une feuille qui approche de celle de la mauve, mais plus dure, ondée et partagée en huit ou neuf angles obtus. Cette feuille est crenelée symétriquement, et comme repliée avec autant de nervures qui viennent à la queue, et qui s'étendent jusqu'à l'extrémité ; du milieu des feuilles s'élèvent quelques tiges grêles, velues, cylindriques, branchues, hautes de neuf pouces, garnies de quelques petites feuilles, portant à leur sommet un bouquet de fleurs sans pétales, composé de plusieurs étamines garnies de sommets jaunâtres ; ces fleurs sont contenues dans un calice d'une seule pièce, en forme d'entonnoir, de couleur verte-pâle, partagé en quatre parties pointues, entre lesquelles il s'en trouve quatre autres plus petites.

Le pistil se change en une, ou deux menues graines jaunâtres, brillantes, arrondies, renfermées dans une capsule qui était le calice de la fleur. Cette plante se plait parmi les herbes des Alpes, des Pirenées et des montagnes de la Provence. La plante est placée au rang des plantes vulnéraires astringentes ; on emploie son suc dans les ulcères internes, ainsi que pour arrêter les règles trop abondantes, les fleurs blanches, et la dyssenterie ; ce remède est fort utîle dans le crachement de sang, le pissement de sang, le diabete et l'ulcère des poumons.

Quelques filles, au rapport d'Hoffman, savent se servir adroitement de la décoction de pied de lion, dont elles font un demi-bain pour réparer leur virginité. Elles tâchent aussi, par cette même décoction, d'affermir leurs mammelles ; pour cet effet, elles trempent un linge dans la décoction de cette plante, et elles l'appliquent sur leur sein.

PIE DE LOUP (Botanique) le vulgaire appelle ainsi l'espèce de mousse terrestre nommée par Tournefort, moscus terrestris clavatus, parce qu'il a des pédicules qui s'élèvent d'entre les rameaux, et qui représentent vers leur sommet une petite tête ; cette petite tête, quand on la touche en automne, jette une poudre jaune, subtile, qui étant séchée, s'enflamme et fulmine presque comme de la poudre à canon. (D.J.)

PIE D'OISEAU, ornithopodium, genre de plante à fleur papilionacée. Le pistil sort du calice, et devient dans la suite une silique en forme de faucille, composée de plusieurs pièces jointes ensemble, et ordinairement plissée : chacune de ces pièces renferme une semence arrondie. Ajoutez aux caractères de ce genre, que les siliques sont réunies plusieurs ensemble, et qu'elles ont quelque ressemblance avec le pied d'un oiseau. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez PLANTE.

PIE DE PIGEON, (Botanique) par les botanistes, geranium columbinum. Voyez BEC DE GRUE, (Botanique)

PIE DE PIGEON ou BEC DE GRUE, (Matière médicale) les feuilles de cette plante ont une saveur styptique et gluante. Tournefort recommande le sirop fait de leur suc pour la dyssenterie : son extrait a la même vertu. De quelque manière que l'on donne cette plante, elle arrête d'une manière surprenante le sang de quelque endroit qu'il coule. Geoffroi, mat. med. Cet éloge est trop général et trop positif ; il n'est pas même à la manière de Geoffroi : il faudrait bien se garder de trop compter sur un pareil secours dans des hémorrhagies dangereuses.

Le pied de pigeon a beaucoup d'analogie avec une autre espèce de geranium ou bec de grue, appelée herbe à Robert. On emploie indifféremment l'une ou l'autre de ces plantes. Voyez HERBE A ROBERT. (b)

PIE DE POULE, (Botanique) nom que le peuple donne à l'espèce de gramen ou chien-dent, appelé par Tournefort, gramen dactylon, radice repente. Ce même nom de pied de poule, est encore donné par le vulgaire au lanium folio cautem ambiente minus, de Tournefort. Si l'on ne rejetait pas les noms vulgaires des plantes, la Botanique deviendrait un chaos ; il faut apprendre les noms de l'art et s'y tenir. (D.J.)

PIE DE VEAU, (Botanique) genre de plante à fleur monopétale, anomale, et dont la forme ressemble à l'oreille d'un âne ou d'un lièvre. Le pistil sort du fond de cette fleur, et il est entouré à sa base de plusieurs embryons qui deviennent dans la suite autant de baies presque rondes, dans chacune desquelles il y a une ou deux semences arrondies. Ajoutez aux caractères de ce genre, que les feuilles ne sont pas divisées, ou qu'elles ont simplement de petites découpures. Tournefort. Inst. rei herb. Voyez PLANTE.

Tournefort compte 34 espèces de ce genre de plante, dont il suffira de décrire la plus commune qui est d'usage en Médecine. Elle est nommée arum vulgare, non maculatum. C. B. P. 195. I. R. H. 158 ; en anglais, the common wake-Robin, or, arum, wiht plain leaves ; et en français, pied de veau sans taches.

Sa racine est tubéreuse, charnue, de la grosseur du pouce, arrondie, mais mal formée ; blanche, remplie d'un suc laiteux, garnie de quelques fibres. Ses feuilles sont longues de neuf pouces, presque triangulaires, semblables à une flèche, luisantes et veinées. Sa tige est environ de la hauteur d'une coudée, cylindrique, cannelée ; elle porte une fleur membraneuse d'une seule pièce, irrégulière, de la figure d'une oreille d'âne ou de lièvre, roulée en manière de gaine, d'un blanc verdâtre. Au fond de cette fleur est le pistil, d'un jaune pâle, à la naissance duquel plusieurs grains, comme ceux des raisins, ou plusieurs baies se trouvent rassemblées en une tête oblongue. Ces baies sont sphériques, de couleur de pourpre, molles, pleines de suc ; elles renferment une ou deux petites graines, un peu dures et arrondies. Toute la plante est d'une saveur fort âcre, et qui brule la langue.

Le pied de veau marqué de taches, arum maculatum, vulgare, maculis candidis vel nigris, C. R. P. 195. I. R. H. 158, ne diffère de l'espèce précédente, que par les taches blanches ou noires dont ses feuilles sont parsemées ; ces deux espèces de pied de veau s'emploient en Médecine. Voyez PIE DE VEAU. Matière médicale.

L'arum montant d'Amérique, à grandes feuilles percées, arum hederaceum, amplis foliis perforatis, du P. Plumier s'attache au tronc des arbres de la même manière que nos lierres ; cette espèce d'arum étrangère est le bois des couleuvres d'Acosta, et du P. Tertre. Histoire des Antilles.

L'arum d'Amérique à feuilles de sagittaire, et qui s'élève en arbrisseau, arum americanum arborescens, sagittariae foliis, du même P. Plumier, porte un fruit qui pique la langue, tandis que sa racine est douçâtre et d'un assez bon goût ; c'est l'arum esculentum, sagittariae foliis viridi-nigrantibus, de Sloane Cat. Jam. (D.J.)

PIE DE VEAU, (Matière médicale) c'est la racine de cette plante qui est principalement en usage en Médecine. Cette racine fraiche a une saveur âcre et brulante, qui se dissipe en très-grande partie par la dessiccation et par la décoction. Elle tient un rang distingué parmi les stomachiques, les béchiques incisifs, et les fondants ou desobstruans purgatifs. On la regarde aussi comme un bon fébrifuge. Elle est très-recommandée dans l'asthme humide, la toux invéterée et suivie de crachats épais et gluans, les pâles couleurs, la cachexie, la jaunisse et les affections mélancholiques-hypochondriaques. La dose de cette racine seche est d'un demi-gros jusqu'à un gros et demi, en poudre et reduite sous forme d'opiat, avec un excipient convenable. C'est principalement avec le miel qu'on l'incorpore, lorsqu'on l'emploie contre l'asthme humide. On la fait entrer aussi dans les apozemes et les bouillons apéritifs et fondants.

La racine de pied de veau est de la classe de celles qui donnent une fécule, voyez FECULE. Quelques auteurs ont cru retrouver dans cette fécule les vertus de la racine entière, mais dans un degré plus mitigé. Ils se sont trompés, cette fécule est dépourvue de toute vertu médicinale.

La racine de pied de veau fraiche, adoucie par la cuite, dans l'eau ou dans le vinaigre, est donnée pour un bon diurétique, et un excellent vulnéraire. Vanhelmont la recommande à ce dernier titre dans les chutes des lieux élevés.

Les feuilles pilées et reduites en forme de cataplasme, ou simplement battues et flétries entre les mains, sont dans plusieurs provinces, un remède populaire fort efficace contre les brulures, les écorchures, les coups aux jambes, aux coudes, etc. qui entament la peau, les ulcères récens, etc.

La racine de pied de veau entre dans l'eau générale, dans l'opiat mésentérique, dans l'emplâtre diabotanum, la poudre cachectique de Quercetan, etc. (b)

PIE D'ANE (Conchyliologie) nom vulgaire donné à une espèce d'huitre, différente de l'huitre commune par un mamelon à sa charnière ; on l'appelle en latin spondylus, ainsi voyez SPONDYLE.

PIE DU STILE, terme de Gnomoniq. c'est le point du plan sur lequel tombe une ligne abaissée du bout du style, perpendiculairement sur le plan du cadran. (D.J.)

PIE, (Hydraulique) c'est la mesure de toutes les choses qui sont dans le commerce ; la taise et la perche sont composées de pieds de roi, ainsi que l'aune qui contient 3 pieds 8 pouces.

Il y a différentes sortes de pieds ; savoir :

Le pied courant, qui est divisé en 12 pouces courants.

Le pied carré a 144 pouces carrés, en multipliant 12 pouces par 12 pouces, dont le produit est 144.

Le pied circulaire est de 144 pouces circulaires, en multipliant 12 par 12, dont le produit est 144.

Le pied cylindrique qui est un solide est la multiplication de la superficie d'un pied circulaire, contenant 144 pouces circulaires par sa hauteur 12, ce qui donne 1728 pouces cylindriques.

Le pied cube est la multiplication de la superficie d'un pied carré, contenant 144 pouces carrés par sa hauteur 12, ce qui donne 1728 pouces cubes. (K)

PIE D'EAU, (Hydraulique) est un solide ou pied cube d'eau, qu'il ne faut pas confondre avec le pied cylindrique d'eau, qui n'est composé que de pouces circulaires multipliés par des pouces circulaires, qui produisent 1728 pouces cylindriques ; chacun de ces pieds cylindriques n'a que 113 pouces 2 lignes carrés, provenant de la proportion du pied carré au pied circulaire, et ne pese que 55 livres ; au-lieu que le pied cube d'eau pese 70 livres. On évalue ce pied cube d'eau le huitième du muid d'eau, ce que l'on a reconnu par l'expérience. Ainsi quand on compose le muid d'eau de 288 pintes mesure de Paris, le pied cube d'eau vaut 36 pintes, huitième de 288 ; et quand le muid d'eau n'est évalué qu'à 280 pintes, le pied cube ne vaut que 35 pintes. (K)

PIE DE VENT, phénomène dont on trouve la description dans l'histoire de l'académie des Sciences de 1732. Il consiste dans un arrangement de nuages sur différentes lignes, qui étant prolongées concouraient à deux points opposés de l'horizon, comme les méridiens d'un globe se réunissent aux pôles. " Lorsque le ciel n'est pas tout à fait serein, ni entièrement couvert, il est rare, quand on y fait bien attention, que les nuages ne paraissent pas affecter cette disposition plus ou moins sensiblement. C'est d'ordinaire au point de réunion vers l'horizon, qu'elle est la plus remarquable, et quelquefois elle ne l'est pas ailleurs ; c'est pour cela qu'il faut, surtout lorsqu'on n'a pas pris l'habitude d'observer le phénomène, un horizon fort étendu pour le voir distinctement. Souvent le point de réunion est très-sensible, et les nuages qui en partent semblent s'écarter en tout sens, en forme d'éventail, ou d'un côté de l'horizon seulement, tandis que l'autre côté est sans aucun nuage ; ou des deux côtés de l'horizon à la fais, et alors un des deux centres est d'ordinaire plus apparent que l'autre. Ils ne sont pas toujours diamétralement opposés : quelquefois l'ordre des nuages se trouble et se confond, et l'on aperçoit pendant quelque temps, deux différents points de concours du même côté de l'horizon, jusqu'à ce que l'un des deux disparaisse et cede, pour ainsi dire, la place à l'autre. Divers nuages, disposés parallèlement les uns aux autres et à l'horizon à perte de vue, ce qui est l'arrangement naturel que le vent leur donne, doivent, suivant les règles de l'optique, nous paraitre concourir à deux points opposés de l'horizon. On ne doit pas regarder ce phénomène comme une autre sorte de météore ; mais on doit le ranger dans la classe des phénomènes que les nuées représentent par leur différente situation ". Essai de Phys. de Méth. page 751. §. 1524.

PIE, on appelle en terme de Blason, pied de l'écu, la pointe ou partie inférieure de l'écu ; et on dit qu'un animal est en pied, pour dire qu'il est posé sur ses quatre pieds. Lorsqu'il ne parait que les trois fleurons de lis, et que le pied qui est au-dessous en est retranché, on dit pied coupé et pied nourri. On appelle pied fiché, celui qui est pointu et propre à ficher en terre.

PIE, (Chasse) c'est par le pied qu'un bon chasseur peut connaître les différentes bêtes et leurs différents âges.

Les vieux cerfs ont ordinairement la sole du pied grande et de bonne largeur, le talon gros et large, la comblette ouverte, la jambe large, les os gros, courts et non tranchans, la pièce ronde et grosse, et ne font jamais aucune fausse démarche, ce qui arrive souvent aux jeunes. Outre ce, les vieux cerfs n'avancent jamais le pied de derrière plus avant que celui de devant, au lieu que les jeunes le passent toujours. La biche a le pied fort long, étroit et creux, et le talon si petit, qu'il n'y a pas de cerf d'un an qui ne l'ait aussi gros.

On reconnait dans les chevreuils les mâles des femelles au pied ; les mâles ont ordinairement plus de pied devant que les chevrettes, le tour des pinces en est plus rond, et le pied plus plein ; au lieu que les femelles les ont creux et les côtés moins gros que les mâles, qui ont aussi le talon et la jambe plus larges, et les os plus gros et tournés en-dedans.

La trace du sanglier se distingue d'avec celle d'une laie, en ce que lorsque la laie est pleine, elle pese beaucoup en marchant, Ve ordinairement les quatre pieds ouverts, et a les pinces moins grosses que n'a le sanglier qui Ve la trace serrée ; elle a aussi les gardes, la sole et le talon plus larges, les côtés plus gros et plus usés, les allures plus longues et plus assurées, mettant les pieds plus aisément dans une même distance. Dans la saison du rut, les laies ont les allures aussi longues que le sanglier ; mais la trace du mâle est plus ronde et mieux faite. Il y a aussi une différence entre le sanglier en son tiers an, et celui en son quart an ; celui en son tiers an a la sole moins pleine, et a les côtés de la trace plus tranchans, et les pinces moins grosses et plus tranchantes ; le sanglier en son quart an a les gardes plus larges, plus usées et plus près du talon ; les allures en sont plus longues, et le pied de derrière demeure plus éloigné que celui de devant, au-lieu que le sanglier en son tiers an rompt une partie de sa trace, et Ve les pieds plus ouverts. Les vieux sangliers mirés ont encore les gardes plus larges et plus grosses et plus usées ; elles approchent plus aussi du talon, et sont plus bas jointées ; et ils vont les quatre pieds plus serrés.

On distingue par le pied le sanglier du cochon domestique, en ce que les pourceaux privés vont toujours les quatre pieds ouverts, et les pinces pointues et sans rondeur ; mais les bêtes noires vont les pieds plus serrés, surtout ceux de derrière ; ils ont les pinces plus rondes et mieux faites, et le pied plus creux que ceux des porcs privés, qui l'ont ordinairement plein, et n'appuient pas du bout de la pince comme les sauvages, qui ont le talon, la jambe et les gardes plus larges, et qui s'écartent beaucoup plus que ceux d'un pourceau sauvage, qui a les gardes petites et piquantes, droites en terre.

On distingue les traces d'un vieux loup d'avec celles du chien, parce que le loup, quand il Ve d'assurance, a toujours le pied très-serré, au lieu que celui du chien est toujours fort ouvert, et qu'il a le talon moins gros et moins large que le loup, et les deux grands doigts plus gros, quoique les ongles du loup soient plus gros et enfoncent plus avant en terre ; outre que les loups forment en-dessous trois petites fossettes, ce que celui du chien ne fait pas. Le loup a aussi plus de poil sur le pied que le chien, et les allures en sont bien plus longues, mieux réglées et plus assurées.

Le pied du loup diffère de celui de la louve, en ce que celle-ci a les ongles moins gros que le loup. Les jeunes loups se connaissent aux liaisons des pieds qui ne sont point si fortes que celles des vieux loups, ce qui fait que les jeunes ont le pied plus ouvert, des ongles plus petits et plus pointus, et que leurs allures ne sont pas si réglées ni si longues.

Le pied du blaireau diffère beaucoup de celui des autres animaux qu'on chasse, ce qui en rend la connaissance aisée ; il a les doigts du pied tous égaux et le talon fort gros ; il pese du pied quand il marche, et le fait porter également à terre.

PIE, en Géométrie, (Arpentage, Commerce), etc. est une mesure convenue dans chaque royaume ou état gouverné par ses propres lais, pour évaluer ou déterminer des longueurs ; le pied français contient douze pouces. Voyez MESURE et POUCE.

Les Géomètres divisent le pied en dix doigts, le doigt en dix lignes, etc.

Les Anglais divisent leur pied comme nous, en douze pouces, et le pouce en douze lignes. Voyez LIGNE.

Un pied carré est une surface rectangulaire dont la longueur et la largeur sont égales à un pied ; ce pied contient 144 pouces carrés. Voyez QUARRE.

Le pied cube ou cubique a ses trois dimensions égales chacune à un pied ; il contient 1728 pouces cubes. Voyez CUBE et CUBIQUE.

Table de la proportion du poids de différents corps ou matières réduites à la grosseur du pied cube.

PIE, (Mesure de longueur) mesure prise sur la longueur du pied humain, qui est différent selon les lieux. On appelle aussi pied un instrument en forme de petite règle, qui a la longueur de cette mesure, et sur laquelle ses parties sont gravées.

On considère les pieds comme antiques ou comme modernes, et c'est cette division que nous allons suivre en rapportant les pieds usités selon qu'ils ont été déterminés par Snellius, Riccioli, Scamozzi, Petit, Picard, etc. Les uns et les autres sont réduits au pied de roi, qui est une mesure établie à Paris et en quelques autres villes de France ; elle contient 144 lignes. Ce pied est divisé en douze pouces, le pouce en douze lignes, et la ligne en douze points. Ainsi ce pied est divisé en 1728 parties. Six de ces pieds font la taise. On se sert de palmes et de brasses au lieu de pieds en quelques villes d'Italie. Toutes ces mesures sont principalement utiles pour l'intelligence des livres, des desseins, et des ouvrages d'Architecture de divers lieux.

Piés antiques par rapport au pied de roi.

Pié d'Alexandrie, 13 pouces 2 lignes 2 points.

Pié d'Antioche, 14 pouces 11 lignes 2 points.

Pié arabique, 12 pouces 4 lignes.

Pié babylonien, 12 pouces 1 ligne et 6 points. Selon Capellus, 14 pouces 8 lignes et demie ; et selon M. Petit, 12 pouces 10 lignes et 6 points.

Pié grec, 11 pouces 5 lignes 6 points ; et selon M. Perrault, 11 pouces 3 lignes.

Pié hébreu, 13 pouces 3 lignes.

Pié romain. Selon Vilalpande et Riccioli, ce pied a 11 pouces 1 ligne 8 points ; Selon Lucas Poetus, au rapport de M. Perrault, et selon M. Picard, 10 pouces 10 lignes 6 points, qui est la longueur du pied qu'on voit au Capitole, et qui apparemment est la mesure la plus certaine du pied romain. Malgré ce témoignage, M. Petit pense que ce pied doit être de 11 pouces.

Piés modernes par rapport au pied de roi.

Pié d'Amsterdam, 10 pouces 5 lignes 3 points.

Pié d'Anvers, 10 pouces 6 lignes.

Pié d'Avignon et d'Aix en Provence, 9 pouces 9 lignes.

Pié d'Augsbourg en Allemagne, 10 pouces 11 lignes 3 points.

Pié de Bavière en Allemagne, 10 pouces 8 lignes.

Pié de Besançon en Franche Comté, 11 pouces 5 lignes 2 points.

Pié ou brasse de Bologne en Italie, 14 pouces selon Scamozzi, et 14 pouces 1 ligne suivant M. Picard.

Pié de Bresse, 17 pouces 7 lignes et 6 points, selon Scamozzi, et 17 pouces 5 lignes 4 points selon M. Petit.

Pié ou dérab du Caire en Egypte, 20 pouces 6 lignes.

Pié de Cologne, 10 pouces 2 lignes.

Pié de Franche Comté et Dole, 13 pouces 2 lignes 3 points.

Pié ou pic de Constantinople, 24 pouces 5 lignes.

Pié de Copenhague en Danemark, 10 pouces 9 lignes 6 points.

Pié de Cracovie en Pologne, 10 pouces 2 lignes.

Pié de Dantzick en Pologne, 10 pouces 4 lignes 6 points selon M. Petit, et 10 pouces 7 lignes selon M. Picard.

Pié de Dijon en Bourgogne, 11 pouces 7 lignes 2 points.

Pié de Florence, 20 pouces 8 lignes 6 points selon Maggi ; 21 pouces 4 lignes 6 points selon Lorini ; 22 pouces 8 lignes selon Scamozzi, et 21 pouces 4 lignes selon M. Picard.

Pié de Genèse 9 pouces 9 lignes.

Pié de Geneve, 18 pouces 4 points.

Pié de Grenoble en Dauphiné, 12 pouces 7 lignes 2 points.

Pié de Heidelberg en Allemagne, 10 pouces 2 lignes selon M. Petit, et 10 pouces 3 lignes 6 points suivant une mesure originale.

Pié de Léipsic en Allemagne, 11 pouces 7 lignes 7 points.

Pié de Leyden en Hollande, ou pied rhenan, 11 pouces 7 lignes. Ce pied sert de mesure à tout le septentrion ; sa proportion avec le pied romain est comme de 950 à 1000. Voyez Casimir, qui dans sa pyrotechnie a fait sa réduction au pied rhenan, de tous les autres pieds des plus fameuses villes de l'Europe.

Pié de Liege, 10 pouces 7 lignes 6 points.

Pié de Lisbonne en Portugal, 11 pouces 7 lignes 7 points selon Snellius.

Pié de Londres et de toute l'Angleterre, 11 pouces 3 lignes, ou 11 pouces 2 lignes 6 points selon M. Picard, et suivant une mesure originale, 11 pouces 4 lignes 6 points. Le pouce d'Angleterre se divise en dix parties ou lignes.

Pié de Lorraine, 10 pouces 9 lignes 2 points.

Pié de Lyon, 12 pouces 7 lignes 2 points, selon M. Petit ; et 12 pouces 7 lignes 6 points, selon une mesure originale. Sept pieds et demi font la taise de Lyon.

Pié de Manheim dans le Palatinat du Rhin, 10 pouces 8 lignes 7 points, selon une mesure originale.

Pié de Mantoue en Italie, 17 pouces 4 lignes suivant Scamozzi.

Pié de Mâcon en Bourgogne, 12 pouces 4 lignes 3 points. Il en faut sept et demi pour la taise.

Pié de Mayence en Allemagne, 11 pouces 1 ligne 6 pouces.

Pié de Middelbourg en Zélande, 11 pouces 1 ligne.

Pié de Milan, 22 pouces.

Pié de Naples, est une palme de 8 pouces 7 lignes selon Riccioli.

Pié de Padoue en Italie, 13 pouces 1 ligne selon Scamozzi.

Pié de Palerme en Sicile, 8 pouces 5 lignes.

Pié de Parme en Italie, 20 pouces 4 lignes.

Pié de Prague en Boheme, 11 pouces 1 ligne 8 points.

Pié du Rhin, 11 pouces 5 lignes 3 points selon Snellius et Riccioli ; 11 pouces 6 lignes 7 points selon M. Petit ; 11 pouces 7 lignes selon M. Picard, et 11 pouces 7 lignes et demi, suivant une mesure originale. On en a trouvé une seconde en fouillant les ruines d'Herculanum ; on dit que c'est une verge pliante de bronze, dans laquelle le pied romain est partagé en pouces et en lignes ; de cette manière on saura définitivement l'étendue du pied romain.

Pié de Rouen, semblable au pied de roi.

Pié de Savoie, 10 pouces.

Pié de Sedan, 10 pouces 3 lignes.

Pié de Sienne en Italie, 21 pouces 8 lignes 4 points.

Pié de Stockholm en Suède, 12 pouces 1 ligne.

Pié de Strasbourg, 10 pouces 3 lignes 6 points.

Pié de Tolede, ou pied castillan, 11 pouces 2 lignes 2 points, selon M. Riccioli, et 10 pouces 3 lignes 7 points selon M. Petit.

Pié trévisan dans l'état de Venise, 14 pouces 6 points selon Scamozzi.

Pié de Turin ou de Piemont, 16 pouces selon Scammozzi.

Pié de Venise, 12 pouces 10 lignes, selon Scamozzi et Lorini ; 12 pouces 8 lignes selon M. Petit, et 11 pouces 11 lignes suivant M. Picard.

Pié de Vérone, égal à celui de Venise.

Pié de Vicence en Italie, 13 pouces 2 lignes selon Scamozzi.

Pié de Vienne en Autriche, 11 pouces 8 lignes.

Pié de Vienne en Dauphiné, 11 pouces 11 lignes.

Pié d'Urbin et de Pezaro en Italie, 13 pouces 1 ligne selon Scamozzi.

Pié selon ses dimensions.

Pié courant ; c'est le pied qui est mesuré suivant sa longueur.

Pié carré ; c'est un pied qui est composé de la multiplication de deux pieds. Ainsi un pied étant de 12 pouces, un pied carré est de 144 pouces, nombre qui provient de 12 multiplié par 12.

Pié cube : c'est un pied qui contient 1728 pouces cubes, nombre qui est formé du produit du pied carré par le pied simple.

Comme nous écrivons pour tous les peuples, et qu'il pourrait y avoir des étrangers qui ignoreraient le rapport et la différence du pied qui est en usage chez eux au pied de roi, que nous avons pris ici pour règle, il convient d'ajouter encore une table qui puisse aider tout le monde à évaluer les différents pieds à celui de Paris. Nous avons dit qu'il se divisait en douze pouces, et chaque pouces en 12 lignes. Si donc on suppose chaque ligne divisée en dix parties, on aura

Quand les Allemands n'expriment point la sorte de pied dont ils se servent, il faut l'entendre du pied rhinlandique. (D.J.)

PIES DROITS, (Marine) ce sont des étances passées sur le fond de cale et sous quelques baux, dans les plus grands vaisseaux où il y a des broches taillées comme celle d'une cremaillere, par où les matelots montent et descendent avec le secours d'une tirevieille.

PIE MARIN, (Marine) avoir le pied marin, se dit d'un homme de mer qui a le pied si sur et si ferme qu'il peut se tenir debout pendant le roulis d'un vaisseau.

Il se dit aussi de celui qui entend bien la navigation, et qui est fait aux fatigues de la mer. Lorsqu'un officier a le pied marin, les gens de l'équipage ont bien plus de confiance dans sa conduite.

PIE FORT, terme de Monnaie, ce mot se dit d'une pièce forte, d'argent, ou d'autre métal, plus forte ou plus épaisse que les monnaies ordinaires, quoique presque toujours frappée au même coin, mais qui n'a point de cours dans le commerce comme les autres espèces.

Ce sont les Monétaires ou Monnoyeurs qui les font frapper par curiosité, soit pour garder, soit pour les donner à leurs amis. On voit à Paris dans les cabinets des curieux, des pieds forts de quatre louis d'or, de huit, de douze, et de seize, presque tous gravés par le célèbre Varin, cet habîle artiste, à qui la monnaie de France est redevable de sa perfection.

Outre les pieds forts qui sont frappés sur de l'or, on en a aussi quantité d'argent et de cuivre gravés par cet excellent tailleur, qui égalent les beautés des médailles les plus estimées. Boissard. (D.J.)

PIE, s. m. (Manufacture) ce mot se dit de la partie inférieure des rots, qui servent à la fabrique des étoffes et des toiles, la partie supérieure s'appelle la tête.

PIE, (Mesure d'ouvriers) mesure de cuivre, de fer, de bois, ou de quelqu'autre matière que ce sait, qui sert à la plupart des ouvriers, entr'autres aux Charpentiers, Menuisiers, Maçons, Couvreurs, et autres semblables, pour mesurer les ouvrages.

Il y a de ces pieds qui sont tout d'une pièce, d'autres qui se plient et sont brisés, d'autres encore qui en s'ouvrant portent leur équerre. Ce sont les faiseurs d'instruments de mathématiques qui font ordinairement les pieds de cuivre ; ils en font aussi d'argent pour mettre dans des étuis portatifs : les uns et les autres sont divisés en pouces, et le premier pouce en lignes.

Les pieds de fer ou d'ouvrage commun se vendent par les quincailliers. (D.J.)

PIE DROIT, s. m. (Architecture) c'est la partie du trumeau ou jambage d'une porte ou d'une croisée, qui comprend le bandeau ou chambranle, le tableau, la feuillure, l'embrasure, et l'écoinçon ; on donne aussi ce nom à chaque pierre, dont le pied droit est composé.

PIE DE FONTAINE, s. m. (Architecture) espèce de gros balustre, ou piédestal rond ou à pans, quelquefois avec des consoles ou des figures, qui sert à porter une coupe ou un bassin de fontaine, ou un chandelier. Il y a dans la colonade de Versailles trente-un pieds, qui soutiennent autant de bassins de marbre blanc.

PIE DE MUR, (Architecture) c'est la partie inférieure d'un mur, comprise depuis l'empatement du fondement jusqu'au-dessus, ou à hauteur de retraite.

PIE-DE-CHEVRE, terme d'ouvriers, espèce de pince de fer, recourbée et refendue par le bout, dont les Charpentiers, Maçons, Tailleurs de pierre, et autres ouvriers, se servent pour remuer leurs bois, leurs pierres, et semblables fardeaux.

PIES DE DEVANT, DE DERRIERE. Voyez l'article BAS AU METIER.

PIE-DE-CHEVRE, (Charpentier) c'est une troisième pièce de bois, qui sert à en appuyer deux autres qui composent le montant de la machine qu'on appelle chèvre, et qui est propre à élever des fardeaux : les Charpentiers ajoutent cette troisième pièce de bois pour servir de jambe à la machine appelée chèvre, lorsqu'on ne peut l'appuyer contre un mur, pour enlever un fardeau de peu de hauteur, comme une poutre sur des tréteaux, pour la débiter, etc. Dans leur langage enter en pié-de-chèvre, c'est une manière d'assembler dont ils se servent pour allonger des pièces de bois. (D.J.)

PIE-CORNIER, (Charpentier) ce mot se dit des longues pièces de bois qui sont aux encoignures des pans de charpente, on le dit aussi des quatre principales pièces qui font l'assemblage d'un bateau, d'un carrosse, qui soutiennent l'impériale ; où l'on attache les mains, où l'on passe les soupentes.

PIE DE CIRE, (Cirier) c'est ainsi qu'on appelle le sédiment ou ordure de la cire qui s'échappe à-travers la toile, ou par les trous du pressoir, et qui tombe au fond des moules, où l'on a jeté la cire étant encore chaude. On se sert d'un couteau ou d'un autre instrument fait exprès pour séparer la bonne cire d'avec le pied de cire, qui se trouve toujours au-dessous des pains, après qu'on les a retirés des moules ; moins la cire a de pied, et plus elle est estimée. Dictionnaire de Comm.

PIE D'ETAPLE, (Cloutier) est un instrument de fer pointu par en bas, et enfoncé dans le bloc qui sert d'établi aux Cloutiers ; cet instrument a dix-huit pouces ou environ de hauteur, et quatre pouces de largeur ; il est carré dans toute sa longueur, excepté par en haut, où il est plus long que large, et se termine en pince d'un côté. Le pied d'étaple a au côté opposé à la pince une ouverture dans laquelle on introduit la clouillere, qui de l'autre côté est posée sur la place. Voyez planches du Cloutier, et leur explic. vous y distinguerez le pied d'étaple, la place, le ciseau, et la clouillere garnie en-dessous de son ressort, et dans le trou de laquelle est un clou.

PIE, (Dentelle) ce mot se dit d'une dentelle très-basse, qui se coud à une plus haute, engrelure contre engrelure.

PIE-DE-CHEVRE, (Ferblantier) outil de ferblantier, c'est un morceau de fer qui est fait à-peu-près comme un tas, à l'exception qu'il est plus haut sur son pied et moins large ; la face de dessus est fort unie. Il sert aux Ferblantiers pour former des plis et replis à leurs ouvrages. Voyez la figure planches du Ferblantier.

PIE, terme dont plusieurs artistes se servent, mais particulièrement les Horlogers, les faiseurs d'instruments de mathématiques ; il signifie une petite cheville cylindrique fixée à une pièce qui doit tenir à vis sur une autre.

Il y a trois pieds sous la potence d'une montre, lesquels étant justes dans des trous percés à la platine du dessus, empêchent que cette platine et la potence ne tourne sur la vis qui les tient pressées l'une contre l'autre. La fonction des pieds est la même dans les autres pièces où ils sont ajustés ; tels sont le coq, les barettes, le petit coq, etc. On écarte, autant qu'il se peut, les pieds les uns des autres, afin que par leur distance le jeu qu'ils pourraient avoir dans leur trou devienne moins sensible.

PIE-DE-BICHE, (Horlogerie) se dit parmi les Horlogers, d'une détente brisée, dont le bout peut faire bascule d'un côté, mais non pas de l'autre ; il se dit aussi de tout ajustement semblable.

PIE DE GUIDE-CHAINE, terme d'Horlogerie ; c'est une espèce de petit pilier carré rivé d, vers la circonférence de la platine du dessus d'une montre, entre le barrillet et la fusée. Ce pied est représenté Ve en plan avec le guide-chaine, en P I, fig. 42. Pl. X. de l'Horlogerie. Il a dans sa largeur une fente P I, dans laquelle entre la lame du guide-chaine, et a de plus un trou à la moitié de sa hauteur qui le traverse de part en part, et qui est à angle droit. Avec cette fente ce trou sert à loger une goupille, qui passant à-travers un trou semblable percé dans la lame du guide-chaine, l'empêche de sortir de cette fente, en lui laissant cependant la liberté de tourner sur la goupille et de s'approcher ou de s'éloigner un peu de la platine. Voyez GUIDE-CHAINE.

PIE HORAIRE, (Horlogerie) c'est la troisième partie de la longueur d'un pendule qui fait ses vibrations dans une seconde. M. Huygens est le premier qui ait déterminé cette longueur, et il a trouvé qu'elle est à celle du pied de Paris, comme 864 à 881. Ce mathématicien compte pour la longueur de ce pendule 3 pieds de Paris, 8 lignes et demie. Voyez Horolog. Oscillat. part. IV. Prop. 25. Hug. opera, tom. I. (D.J.)

PIE, (Jardinage) est le bas de la tige d'un arbre ; on dit encore le pied d'une palissade.

PIE DE CHEVRE, terme d'Imprimerie, s'entend d'une espèce de marteau particulier aux ouvriers de la presse ; c'est un morceau de fer arrondi, de la longueur de sept à huit pouces, sur deux pouces de diamètre, dont une des extrémités qui se termine en talon ou tête de marteau, leur sert pour monter leurs balles, et à proprement parler, à clouer les cuirs sur les bois de balle. L'autre extrémité qui est comme une pince aiguë, courbée, et refendue, leur tient lieu de tenailles, lorsqu'il s'agit de détacher les clous et démonter les balles. Voyez BALLES, BOIS DE BALLES, CUIRS.

PIE DE LA LETTRE, (Imprimerie) est le bout ou extrémité opposée à l'oeil ; on l'appelle pied, parce que c'est cette extrémité qui sert de point d'appui à la superficie et au corps de la lettre, qui peut être considérée dans son tout, comme ayant trois parties distinctes, l'oeil, le corps, et le pied.

PIES DE MOUCHE, (Caractère d'Imprimerie) ainsi figuré . Il sert à faire connaître les remarques qu'un auteur veut distinguer du corps de sa matière : afin que l'on sache pour quelle raison on s'en sert dans un ouvrage, l'auteur doit en avertir le lecteur dans sa préface. Voyez table des Caractères, figure 5.

PIE, HUIT PIES, OUVERT, ou HUIT PIES EN RESONNANCE, (Jeu d'orgue) ce jeu qui est d'étain joue l'octave au-dessus du bourdon, et de la montre de 16 pieds, et l'unisson du bourdon de quatre pieds bouchés. Voyez la table du rapport et de l'étendue des jeux de l'orgue, et la fig. 33. Pl. d'orgue. Ce jeu est ouvert, et a quatre octaves.

PIE, dans les orgues : on appelle pied, la partie inférieure c d e, fig. 31. n °. 2. Pl. d'orgue, de forme conique d'un tuyau. Le pied est ordinairement de la même étoffe que le tuyau, et y est soudé après que le biseau qui sépare le tuyau du pied a été soudé avec ce dernier. La lèvre inférieure de la bouche est prise dans le corps même du pied que l'on aplatit en-dedans pour les tuyaux qui ont la bouche en pointe ; pour ceux qui l'ont ovale, c'est une pièce de la forme d'un segment de cercle que l'on retranche du pied. La flèche de ce secteur, a fig. 33. est le quart de sa corde ; la pièce retranchée d'un tuyau sert pour un autre de moindre grosseur.

On observe de donner aux tuyaux des montres d'orgue, des longueurs et des grosseurs symétriques, en sorte que les bouches des tuyaux suivent des deux côtés d'une tourelle ou dans des plates faces correspondantes, des lignes également inclinées à l'horizon. Cet arrangement donne plus de grâce au fust d'orgue, que si les bouches étaient toutes sur une même ligne, ou qu'elles fussent disposées irrégulièrement.

PIE dans le cheval, (Maréchalerie) c'est la partie de la jambe depuis la couronne jusqu'au bas de la corne. Voyez COURONNE. Il est composé de la couronne, du sabot, de la sole, de la fourchette, et des deux talons. Les défauts du pied sont d'être gros, c'est-à-dire, trop considérable à proportion de la jambe ; gros, c'est-à-dire, que la corne en est trop mince ; comble plat, ou en écaille d'huitre, est celui qui n'a pas la hauteur suffisante, et dont la sole descend plus bas que les bords de la corne, et semble gonflé ; dérobé, ou mauvais pied, est celui dont la corne est si usée ou si cassante, qu'on ne saurait y brocher de clous. Pié encastelé, voyez ENCASTELURE ; cerclé, voyez CERCLE. Pié du montoir, c'est le pied gauche de devant et de derrière ; pied hors du montoir, c'est le droit ; pied sec, est celui qui se resserre, s'encastele et se cercle naturellement. Le petit pied, est un os qui occupe le dedans du pied, et qui est emboité par la corne du sabot. Pié neuf, se dit d'un cheval à qui la corne est revenue après que le sabot lui est tombé ; et il n'est plus propre dans ce cas que pour le labour. Parer le pied d'un cheval, c'est rendre les bords de la corne unis, pour poser ensuite le fer dessus. Galoper sur le bord ou sur le mauvais pied, voyez GALOPER. On mesure les chevaux par pied et pouces ; le pied de la lance. Voyez LANCE.

PIE DE BICHE, (Menuiserie) est un morceau de planche, au bout duquel il y a une entaille en forme de pied de biche ; il sert à tenir l'ouvrage sur l'établi. Voyez les fig. Planches de la Menuiserie.

PIE DE BICHE, terme de Menuiserie ; ils appellent pied de biche, une certaine façon de terminer les pieds d'une table, d'une chaise, ou autre ouvrage en forme du pied d'une biche. (D.J.)

PIE DE BICHE, (Orfèvrerie) ce sont les pieds qui supportent les caffetières d'argent ou d'autres ouvrages de cette nature, qu'on appelle ainsi, parce qu'ils ont la forme du pied d'une biche.

PIE. On dit un tableau, un dessein réduit au petit pied, quand pour en copier un grand on proportionne toutes les parties par carrés, suivant ceux qu'on a marqués sur l'original. C'est ce qu'on nomme aussi craticuler, ou faire un châssis ou treillis.

PIES-DROITS, (Plombier) ce sont les plaques ou tables de plomb dont on couvre la charpente des lucarnes, pour empêcher que le bois ne pourrisse à la pluie. Les piés-droits se paient à tant le cent pesant mis en œuvre, plus ou moins, suivant le prix du plomb. Savary. (D.J.)

PIE DE BICHE, terme de Serrurier, c'est une barre de fer qui sert à fermer les portes cochères ; cette barre est attachée à la muraille, et se divise à l'autre bout en deux crampons qui entrent dans les ferrures de la porte.

PIE, (Soierie) partie du métier. Il y a les pieds de devant ; ce sont des piliers de bois de 15 pouces d'équarrissage jusqu'à la banque, et au-dessus de 7 à 8 pouces.

Il y a les pieds de derrière ; ce sont des pièces de bois de 7 à 8 pouces d'équarrissage hautes de 6 pieds ou environ : ceux de devant sont de la même hauteur.

PIE, (Teinture) c'est la première couleur qu'on donne à une étoffe avant que de la teindre dans une autre couleur, comme le bleu avant que de le teindre en noir ; ce qui s'appelle pied de pastel ou de guede. On dit de même pied de garance, pied de gaude, pied de racine, et ainsi des autres drogues dont est composée une teinture.

Une seule étoffe a autant de pieds de couleur qu'elle est successivement teinte en différentes couleurs ; et les Teinturiers en France sont obligés d'y laisser autant de roses ou rosettes que de pieds, pour faire voir qu'ils ont donné les pieds de leur couleur. Savary. (D.J.)

PIE DERRIERE, au jeu de quilles, se dit d'un joueur qui finissant sa partie est obligé de jouer un pied au but ou dans le cercle de sa boule, et l'autre derrière. Cela ne se fait qu'au dernier coup de la partie ; et il y a même bien des joueurs qui conviennent de ne le pas faire.